01/10/1999: Le Comité de Défense des Droits de l’homme à Djibouti dénonce l’arrestation, ce 23 septembre, du président de l’Opposition Djiboutienne Unifiée (ODU), Moussa Ahmed Idriss, sur simple délit d’opinion.

Cette arrestation a lieu sur un fond d’intensification de la répression à Djibouti. Elle a été effectuée avec une violence extrême : 500 soldats armés, grenades, tirs à balles réelles, nombreux blessés, au moins un mort. L’épouse de Moussa Ahmed Idriss est blessée. Après cette arrestation, les habitants des quartiers d’Ambouli, Djebel et Progrès se sont affrontés plus de deux heures avec les forces de l’ordre.

Plusieurs centaines de personnes auraient été arrêtées. Moussa Ahmed Idriss, député Djiboutien très connu, dirigeait la publication du journal mensuel de l’ODU,  » Le Temps « .

Lors des élections présidentielles d’avril 99, il avait été le candidat unique de l’opposition contre Ismaël Omar Guelleh, neveu du Président Gouled. L’immunité parlementaire de Moussa Ahmed Idriss a été levée le 13 septembre. Précédemment, le co-directeur du Temps, Ali Meïdal Waïs, avait été arrêté, ainsi que le Directeur de publication de  » Renouveau « , Dahar Ahmed Farah, Président du PRD.

Ils ont été condamnés le 2 septembre à plusieurs mois de prison ferme et à un million de francs djiboutiens d’amende. Les deux derniers journaux d’opposition étant suspendus, il n’y a plus de journal d’opposition.

Le premier mai, les syndicats avaient été suspendus au profit d’un syndicat gouvernemental. Des membres de l’opposition et du Frud, emprisonnés depuis deux ans, ne sont jugés.

L’épidémie de tuberculose qui sévit dans la prison de Gabode n’est pas soignée. L’accès aux soins des prisonniers politiques et de droit commun est si peu garanti qu’il n’y a régulièrement des décès.

En dépit de la ratification par le gouvernement djiboutien de la convention sur l’élimination de toute forme de violence à l’égard des femmes, les militaires de l’armée djiboutienne continuent tout autant leurs viols, et en toute impunité.

La Convention des Droits de l’Enfant est bafouée. Dix-huit enfants Oromos de dix à quinze ans, raflés dans les rues de Djibouti, ont rejoint dans la prison de Gabode les prisonniers de droit commun, et sont condamnés à un an de prison. Leurs plaies ne sont pas soignées.

L’Ambassade de Djibouti à Paris se permet de confisquer le passeport d’un ressortissant Djiboutien, dans lequel est inséré son titre de séjour en France.

Elle refuse les renouvellements de passeports aux opposants. Le Comité français de défense des droits de l’homme à Djibouti demande au Gouvernement français de cesser ses relations diplomatiques et son aide au gouvernement djiboutien, et de mobiliser la communauté internationale pour que des sanctions légitimes soient appliquées à ce gouvernement qui bafoue d’une manière si massive les droits de la personne humaine.

Tout doit être mis en œuvre pour que les libertés fondamentales soient rétablies à Djibouti.

Comité de défense des Droits
de l’Homme à Djibouti

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