07/10/1999 – Communiqué de la Ligue Djiboutienne des Droits de l’Homme sur l’arrestation de M Moussa Idriss.

LA LIGUE DJIBOUTIENNE
DES DROITS HUMAINS
L.D.D.H
Président NOEL ABDI Jean-Paul

Siège : Quartier V,
Boulevard du Général De Gaulle

n°66 BP : 74 Djibouti,
République de Djibouti
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Djibouti, le 6 octobre 1999

COMMUNIQUÉ DE PRESSE N°6/LDDH/1999

Le 6 octobre 1999, la Cour d’Appel du Tribunal de Djibouti a condamné à quatre mois de prison ferme et cinq cents mille francs djiboutien, le Président de l’Opposition Djiboutienne unifiée – O.D.U – le Député moussa Ahmed Idriss ainsi que 14 autres personnes proches, sympathisants ou supporters du candidat unique de l’Opposition lors des dernières élections présidentielles du 9 avril dernier.

Cette condamnation a eu lieu, sans que l’immunité parlementaire soit levée pour ce cas précis. En effet, chaque levée de l’immunité parlementaire porte sur des cas précisés par une Résolution.

Le jeudi 23 septembre, vers 4 heures 30 du matin, une imposante force de police, estimée à plus de 500 soldats armés, avait occupé tout le secteur environnant de la résidence du Président moussa

À peine une heure plus tard, les premières grenades lacrymogènes ont été lancées en guise de sommations dans la cour de la résidence. À six heures, des éléments des unités spéciales de la Force Nationale de Police avaient donné l’assaut en tirant des balles réelles, après avoir défoncé le portail d’entrée à l’aide d’un gros camion de marque Mercedes.

Cette violation du domicile par la police, en infraction flagrante avec l’article 12 de la Constitution a entraîné un homicide volontaire avec le décès par balle d’un jeune homme Youssouf Ismaël, proche famille du Président moussa

Pourtant, le Président moussa, la victime, a fait l’objet dès le premier jour, d’une décision du Procureur Général, pour sa mise en détention provisoire et incarcéré en catamini à la sinistre prison de Gabode, suivi par d’autres personnes, avec à la clé trois Chefs d’Accusation :  » Association de malfaiteurs, violences et rébellion « .

Le 29 septembre, le Procureur Général, en pleine audience de la Cour d’Appel, a retiré (peut-être pour des raisons humanitaires), le premier Chef d’Accusation  » Association de malfaiteurs « , car selon lui, les peines prévues par le Code Pénal sont très lourdes.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (L.D.D.H) : – Dénonce, avec fermeté, les jongleries juridiques de la Justice en République de Djibouti.

Jongleries qui transforment en un tour de main la réalité indiscutable de violation de domicile suivie de violence à balles réelles et grenades, et d’homicide volontaire par les forces de police, et une prétendue  » Violence et Rébellion  »

est très très préoccupée des habitudes de la Justice Djiboutienne à s’opposer systématiquement au Droit de Défense, et à procéder des condamnations expéditives, illégales et anticonstitutionnelles, surtout dès qu’il s’agit de Leaders de l’Opposition Djiboutienne – regrette très sincèrement le refus répété d’octroi de visa à Maître Calatayud, par l’Ambassade de Djibouti à Paris

fait l’amer constat de la décision anticonstitutionnelle de la Justice, à faire obstruction au Droit à la Défense du Président moussa Ahmed Idriss, et ceci, par le rejet non fondé du Juge Warsama, Président de la Cour d’Appel, de la demande d’un délai raisonnable pour l’organisation de la défense du Président moussa, de Maître Roland WEYL et ce, par un simple renvoi de l’Audience.
Ligue Djiboutienne des Droits de l’Homme L.D.D.H
Le Président