11/10/1999 – Lettre de l’AFADD à Monsieur Michel CAMDESSUS, Directeur du FMI.

LETTRE OUVERTE DE L’AFADD

à Monsieur Michel Camdessus
Directeur Général du F.M.I.
WASHINGTON DC
USA
Fax.: 00 1 202 625 72 01

Objet: République de Djibouti

Monsieur le Directeur Général,

L’Association Française des Amis des Démocrates de Djibouti (A.F.A.D.D.) dont la co-présidence d’honneur a été confiée à Monsieur Deniau, ancien Ministre et Député du Loiret et Monsieur Moumin Bahdon Farrah, ancien Ministre djiboutien de la Justice et des Affaires Étrangères, a pour objectif de soutenir les actions menées en vue d’inscrire la République de Djibouti dans un processus démocratique.

L’A.F.A.D.D. a reçu le soutien notamment de Madame Danielle Mitterrand et de MM. Michel Rocard, ancien Premier Ministre et Député Européen, Jean-Marie Bockel, ancien Ministre et Député, Arnaud Montebourg, Député et président du groupe d’amitié parlementaire France-Djibouti.

Si nous soutenons tous les projets de progrès social, nous sommes contraints, très fréquemment, de dénoncer les crimes qui sont commis par les autorités djiboutiennes: détournements de fonds publics, assassinats, arrestations et procès illégaux, corruption, suppression de la liberté de la presse et des droits de la défense, refus de visas à des avocats, etc…

Ce pays, situé dans la zone d’influence française, est victime d’un pillage en règle de la part de ses dirigeants.

Le peuple est exsangue, l’économie est chaotique, les fonds publics sont accaparés, l’État ne respecte plus ses engagements et ne paie plus ses dettes contractuelles vis à vis de sociétés étrangères…

Or, le F.M.I. va prochainement avoir à décider de sa contribution en faveur de Djibouti. Cette aide ne sera pas utilisée par les tyrans en place pour améliorer la situation du pays dans le seul souci de préserver le bien commun mais sera mise à l’exclusive disposition de l’oligarchie en place.

C’est la raison pour laquelle, j’attire tout particulièrement votre attention sur cette situation désastreuse qu’il convient de stigmatiser au plus haut niveau.

Le F.M.I. ne doit pas se faire le complice d’une telle dictature.

Je vous adresse sous ce pli également une lettre émanant de Monsieur Aref Mohamed Aref, avocat militant des droits de l’homme, adopté comme prisonnier politique par toutes les organisations internationales dont Amnesty International, membre de la famille de l’ancien Président du Gouvernement Ali Aref Bourhan, incarcéré et destitué de ses fonctions d’avocat.

Le peuple de Djibouti attend beaucoup de vous : il place ses espérances dans votre décision qui ne devra être conduite que par la sagesse et le respect de la dignité et de l’honneur des hommes.

Dans l’attente de vous lire, je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur Général, l’expression de mes sentiments distingués.

LE PRÉSIDENT,
Bâtonnier Roger-Vincent Calatayud