27/10/1999 – Entretien du Général Kelche, Chef d’état-major des Armées françaises avec Christophe Boisbouvier sur RFI le 21/10

RADIO France INTERNATIONAL – RFI –

Le jeudi 21 octobre 1999

Entretien de M. Kelche,
Chef d’état-major des Armées françaises

avec Christophe Boisbouvier

Christophe Boisbouvier : Vous êtes le chef d’état-major des Armées françaises. Le gouvernement djiboutien affirme que l’Érythrée soutient les rebelles du FRUD. Est-ce que vous avez des informations qui vont dans le même sens ?

Général Kelche : nous n’avons pas de présence dans la zone la plus difficile, celle qui fait l’objet de minages, voire même d’affrontements comme en juillet dernier à Medeho. Nous n’avons pas d’information directe. Il est clair, effectivement, que les Djiboutiens disent que le FRUD reçoit un soutien érythréen.

Ch. B : alors est-ce que vous avez des informations qui vont dans le même sens ?

G. K. : Je ne peux pas faire d’état d’information directe française sur ce point.

Ch. B : Est-ce que vous ne craignez pas d’être entraînés dans une intervention militaire interne à Djibouti dans un conflit entre le gouvernement et le FRUD ?

G. K. : Ceci est hors de question. Nous n’interviendrons pas dans un problème interne de la république de Djibouti. Et nos amis djiboutiens en sont d’ailleurs parfaitement conscients et d’accord.

Ch. B : alors vous savez comme moi que Djibouti a choisi son camp dans cette guerre Ethiopie-Erythrée. Elle a choisi l’Éthiopie et elle a rompu avec l’Érythrée. Est-ce que ce choix djiboutien ne vous met pas en porte-à-faux dans ce conflit Erythrée-Ethiopie ?

G. K. : Djibouti n’est pas engagé dans le conflit à côté de l’Éthiopie. Et nous n’encourageons pas du tout la république de Djibouti à s’engager dans ce sens. Il est certain que les facilités portuaires de Djibouti ont toujours été utilisées par l’Éthiopie et continuent de l’être. Cela ne fait pour autant de la république de Djibouti une partie prenante au conflit.

Ch. B : Quelle précaution prenez-vous, c’est bien faire comprendre aux pays qui entourent Djibouti que nous sommes solidaires des Djiboutiens en ce qui concerne l’intégrité de leur territoire. Donc, nous mettons en garde les pays voisins en disant : vous ne pouvez pas utiliser le territoire de Djibouti pour mener vos conflits.