13/12/1999 – Une nouvelle campagne de provocation contre LA LIBERTE.

Depuis quelques jours, nous recevons des messages d’une rare violence à l’égard de LA LIBERTÉ, de son équipe et de personnalité qui défendent les prisonniers politiques injustement incarcérés. Fidèles à nos principes et à nos engagements, nous ne répondrons pas à ces attaques calomnieuses et de peu d’intérêt, car nous ne voulons pas alimenter un débat politique qui n’est pas le nôtre. Nous n’avons aucune ambition politique à Djibouti et nous ne soutenons aucun parti, hormis celui des opprimés et des victimes des violations des Droits de l’Homme.

Dans ces attaques nous trouvons un encouragement à notre action, car visiblement elle dérange le pouvoir et ses proches qui en tirent parti : ce constat nous renforce dans nos convictions. Nous connaissons ceux qui nous attaquent avec grossièreté et vulgarité. Nous savons ce dont ils sont capables et nous ne publierons plus leurs messages.

Par exemple, certains essaieraient de vous faire croire que nous luttons contre le peuple djiboutien : l’argument manque vraiment de crédibilité … les djiboutiens qui souffrent aujourd’hui (et ils sont majoritaires) le confirment chaque jour dans les messages d’espoir et d’encouragement qu’ils nous adressent. Soyez rassurés, nous ne nous sommes pas trompés de cible.

Sur un autre plan, il ne sert à rien de crier par dessus les toits que Me AREF est président de l’ARDHD : les statuts de l’Association sont publics et il suffit de les consulter pour vérifier qu’il n’est ni Président, ni membre du Comité à quelque titre que ce soit.
Le linge sale se lave en famille ! Soit, mais pas dans une salle de torture, avec des fusils braqués sur les plus faibles et sur les vieux…

A nos yeux, les citoyens du monde que nous sommes tous (Les Djiboutiens et les Autres Nationalités) doivent avoir la possibilité de consulter en permanence des informations contradictoires et de se faire leur propre idée : nous sommes majeurs et il est normal / utile que des supports affichant des idées diamétralement opposées puissent coexister. Il n’y a pas de compétition à ce niveau et cela fonctionne ainsi dans toutes les démocraties : les plus petites et les plus grandes.

La seule raison d’exister de notre journal vient justement du fait que le régime djiboutien a bafoué la liberté d’expression inscrite dans la charte des Droits de l’Homme. Il a fait emprisonner tous les journalistes et interdire tous les journaux de l’opposition. Dans ce contexte très particulier, LA LIBERTE, support intérimaire, offre une alternative (indépendante) aux informations gouvernementales dirigées et orchestrées par le régime dictatorial.

Les attaques dont nous sommes victimes prouvent que les dirigeants de Djibouti et leur entourage n’ont pas encore atteint la maturité dans le domaine des libertés individuelles. Ils ont gâché, en quelques mois de radicalisation, tous les espoirs qu’ils avaient pu susciter ! Qu’en est-il dans les autres domaines : politique, économique, social ?