15/02/2000 – Lettre d’ACTUS (TCHAD) à M. FARES en réponse à ses attaques contre L’ARDHD et le journal LA LIBERTE

ACTION TCHADIENNE POUR L’ UNITE ET LE SOCIALISME ( ACTUS )
54, Passage des Becquerelles 80 000 AMIENS (FRANCE)
Tél: 03.22.92.02.39 Fax: 03.22.72.05.66 E-Mail : actus@club-internet.fr

N/Réf : 383/SGSF/2000
V/Réf :

AMIENS, LE 15 FEVRIER 2000

MONSIEUR ALI ABDALLAH FARES
Porte Parole du Groupe pour le Rétablissement
de la vérité sur Djibouti.

Monsieur

Votre lettre ( courriel ) du 12 Janvier 2000 a attiré toute mon attention. Cependant je m’excuse pour ce retard à vous répondre , cependant la virulence avec laquelle vous en êtes pris à ceux que vous qualifiez de  » bande de trois » ( J-L SCHAAL, R-V CALATAYUD et MONTEBOURG) et AREF, reste d’actualité , pour cause des accords de paix signés le 07 Février 2000 entre le Gouvernement DJIBOUTIEN et le FRUD. Ce langage est excessif me semble t-il , pour expliquer le fait incriminé.

A Djibouti comme au Tchad , vous vivez une dictature sanguinaire qui sans l’aide diplomatique, financière et militaire de la France ne saurait résister à la révolte populaire. Nos deux pays hébergent des bases militaires françaises qui depuis des décennies servent de parapluie aux dictateurs successifs.
Nier une telle réalité c’est faire le jeu de nos bourreaux, en effet toute attaque dirigée contre ceux qui dénoncent ces régimes quelle que soit leur motivation , nous paraît suicidaire. Elle aide plutôt ces criminels et les réconfortent dans leurs forfaitures.
Toute association ou tout acte susceptible d’affaiblir ces régimes doivent par conséquent trouver notre appui et solidarité militantes.
Les récents accords de paix susmentionnés montrent avec suffisance que le régime Djiboutien est bien une dictature. La libération de certains prisonniers politiques viennent confirmer et justifier les écrits de l’ARDHD.

Monsieur, je n’approuve pas la régionalisation ou la détermination des origines de Monsieur AREF, qui selon vous serait d’origine yéminite et de nationalité française.
En tirant les leçons des génocides ethniques (RWANDA,BURUNDI, RDC, SOMALIE…) qui détruisent notre continent, nous devons surpasser ce poison que l’impérialisme et la colonisation avaient distillé afin d’appliquer sa recette  » diviser pour régner ».

Nos dirigeants-dictateurs nous sont imposés, ils exercent en réalité des pouvoirs sur des bases ethniques voire même claniques. Il serait injuste de qualifier une attaque contre ces régimes comme une attaque contre l’un des peuples, moins encore contre nos Masses Populaires qui ne bénéficient pas des services élémentaires d’une vie humaine normale : eau, nourriture, santé et éducation.

Je suis convaincu que si vous interrogé des paysans ou des éleveurs Tchadiens ou Djiboutiens de toutes ethnies et religions confondues, au fin fond de nos campagnes, ils vous répondront qu’ils vivent un calvaire.

En conclusion nos populations sont exploitées par une classe minoritaire clanique alliée avec quelques ressortissants et figurants d’autres régions pour les besoins de la cause.

Ce qui est important c’est de juger l’homme pour ses actes concrets en faveur du développement d’un pays, sa contribution au bien-être de nos populations, et non par ses origines tribales ethniques, confessionnelles ou religieuses.

Nombre de nos dictateurs anéantissent nos états et pourtant ils se proclament « de pure souche nationale » et entretiennent voire promulguent des lois sur la nationalité afin d’écarter tous les concurrents potentiels. Ces espèces de prédateurs sont mêmes plus nuisibles que certains « nationaux d’origines étrangères » réellement nationalistes et utiles à nos pays.

L’Afrique doit s’unir afin d’éviter d’être marginalisée. C’est seulement ainsi que le rétablissement de la vérité sur notre continent sera fait et que nous donnerions un sens à notre existence.

Le panafricanisme est une réalité que tout africain conscient doit y apporter sa modeste contribution. Il y va de notre survie. Arrêtons ainsi de faire des « origines nationales des personnes » une spécialité qui au contraire va à l’encontre de ce noble idéal.

Je vous prie de recevoir Monsieur, mes sincères salutations panafricanistes.

Pour l’Action Tchadienne pour l’Unité et le Socialisme ( ACTUS )
LE Secrétaire Général
LEY-NGARDIGAL Djimadoum