14/03/2000 – Affaire Borrel: la partie civile demande la saisine de l’Inspection générale des services judiciaires. Dépêche AP (Source YAHOO)

PARIS (AP) — La veuve d’un magistrat français décédé en 1995 à Djibouti a demandé lundi au Garde des Sceaux d’ouvrir une enquête sur les conditions dans lesquelles l’instruction concernant la mort de son époux est menée par deux magistrats parisiens.
« Nous vous demandons de bien vouloir ordonner une enquête de l’Inspection générale des services judiciaires sur les conditions dans lesquelles l’information est menée (d’instruction) », ont écrit lundi au ministre de la Justice les avocats d’Elisabeth Borrel, Me Olivier Morice et Laurent de Caunes. Ce courrier a été rendu public le même jour lors d’une conférence de presse.

Le corps de Bernard Borrel a été retrouvé carbonisé le 19 octobre 1995 à Djibouti. L’enquête confiée à la brigade criminelle a conclu à la thèse du suicide alors que la veuve du magistrat est persuadée que son mari, détaché comme conseiller au ministère djiboutien de la Justice, a été victime d’un assassinat.

Au mois de janvier, Mohamed Saleh Alhoumekani, ex-officier de la garde présidentielle de Djibouti, aujourd’hui réfugié en Belgique, a affirmé aux deux magistrats, Marie-Paule Moracchini et Roger Le Loire, que l’actuel président de la République Ismaël Omar Guelleh, un terroriste libanais et un restaurateur corse étaient les commanditaires de l’assassinat du magistrat français.

Selon les avocats de Mme Borrel, le juge d’instruction Marie-Paule Moracchini aurait invité ce témoin à revenir sur ses déclarations lors de son audition. Ils ont tenté, sans succès, de faire dessaisir les juges d’instruction.

Cette conférence de presse a eu lieu alors que les deux juges d’instruction ainsi qu’un procureur-adjoint de la République de Paris ont regagné la capitale après avoir passé 11 jours à Djibouti. Accompagnés du chef de l’Institut médico-légal de Paris, ils ont procédé à une reconstitution du décès de Bernard Borrel et entendu plusieurs témoins, a-t-on précisé lundi de sources judiciaires.

L’ambassade de la République de Djibouti à Paris s’est félicité lundi dans un communiqué de la mission des magistrats français qui « aura eu pour principal bénéfice de lever tout équivoque suite aux accusations infondées de Mohamed Saleh Alhoumekani à l’encontre des autorités djiboutiennes sur les circonstances du décès du juge Borrel ».