17/03/2000 – DJIBOUTI: L’enquête sur la mort mystérieuse du juge BORREL, (Extrait LE FIGARO ).

La justice française n’en démord pas : l’affaire Borrel n’est pas une affaire d’Etat. Ni même un assassinat. La mort suspecte de Bernard borrel, immolé par le feu, en septembre 1995, à Djibouti, ne serait qu’un « regrettable » suicide. Sans être encore officielle, cette conclusion est clairement distillée par les magistrats parisiens depuis le retour d’une mission à Djibouti, en début de semaine. « En l’état actuel du dossier, c’est la thèse du suicide qui est la plus vraissemblable. Nous avons tout vérifié. Beaucoup de portes sont désormais fermées », indiquait-on, hier, au Palais de Justice.

Accompagnés par le Procureur adjoint, Jean-Claude Dauvel, de plusieurs policiers et du docteur Dominique Lecompte, directrice de l’Institut médico-légal (IML), les juges Rogr Le Loire et Marie-Paule Moracchini ont procédé, sur place, à une vingtaine d’auditions censées vérifier la solidité du témoignage de Mohamed Saleh Aloumekani, cet ancien officier djiboutien qui prétend que le juege BORREL a été victime d’un assassinat fomenté par le Président Ismaïl Omar Guelleh.

A l’exception du chef de l’Etat, toutes les personnes mises en cause par l’ex-officier de la garde présidentielle ont été interrogées. « Ces auditions ont contredit les déclarations d’Aloumekani ». Tout comme les constatations matérielles faites sur place », ajoute-t-on de source judiciaire. Les enquêteurs se sont en effet rendus dans l’enceinte du Palais présidentiel où Alhoumekani situe son témoignage. D’après eux, il serait impossible, comme l’officier, de voir depuis les jardins entrer des véhicules. (*)

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(ARDHD : UN SUICIDE ACROBATIQUE ! (**) )
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D’autre part, la seconde reconstitution corrobore les conclusions du premier transport des jueges, en mars dernier. D’après le rapport d’enquête « il paraît techniquement possible qu’il se soit aspergé d’essence (…) qu’il descende ensuite au niveau où furent retrouvés sa montre, un briquet et une sandale calcinée ; qu’il se soit ensuite embrasé alors qu’il était assis sur les pierres en face de l’Ile du Diable ; et qu’il se soit déplacé jusqu’à l’arbuste ensanglanté pour ensuite aller s’encastrer dans les roches qui l’ont bloqué ».

Alors que ce scénario d’un homme en feu marchant sur la roche semblait incompatible avec l’absence de coupure relevée sur la plante des pieds de la victime, les enquêteurs estiment que « si l’on marche pieds nus, la plante des pieds n’est pas entaillée ». Une photo des pieds du Procureur prise après qu’il se soit lui-même livré à cet exercice a été jointe au dossier. De même pour réfuter la thèse de l’assassinat, c’est à dire du transport du corps après la mort, les juges assurent qu’il est « impossible » à cet endroit, de transporter un poids de plus de dix kilos « sans perdre l’équilibre ».(**)

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(ARDHD : TOUJOURS DE LA FAUTE DE Me MONTEBOURG !
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Hier après-midi, Me Olivier de Caunes a demandé au juge Moracchini un nouveau transport sur les lieux en présence, cette fois, de la partie civile. Il a également réclamé une nouvelle audition d’Alhoumekani, en Belgique. « Ce qui est curieux, s’étonne l’avocat, c’est que tous les procès-verbaux à charge pour Alhoumekani, mettent en cause le député Arnaud Montebourg, comme organisateur d’un complot contre l’Etat djiboutien. »

Les défenseurs de la veuve du magistrat souhaitent faire entendre d’autres témoins accréditant la thèse de l’assassinat. « Encore faudrait-il assurer leur sécurité », précise Me Morice.

Alexandrine Bouilhet LE FIGARO

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Notes de l’ARDHD :

(*) Les juges ont-ils demandé lors de l’audition d’Alhoumekani en Belgique de leur faire un dessin en leur précisant sa position au moment des faits ?
Ont-ils vérifié si le mur qui empêcherait de voir l’entrée des véhicules, n’a pas été construit après 1995 ?

Nous pensons que nos deux juges pourraient poser ces questions et qu’ils seraient surpris par les réponses. Mais ils ne le feront certainement pas, car ils donnent l’impression de vouloir classer l’affaire BORREL comme suicide et ils n’écouteraient et ne retiendraient que les témoignages allant dans ce sens, même si selon certaines rumeurs, les témoins interrogés avaient été « préparés » par la Police djiboutienne et qu’ils étaient toujours accompagnés d’un policier djiboutien pendant les auditions. (Même le juge Le Loire aurait émis des critiques à ce sujet, dit-on).

(**) La description des dernières minutes du juge BORREL est hallucinante. Nous n’avons pas connu le juge BORREL, mais il devait être remarquablement entrainé pour faire ce parcours invraisemblable avant de mourir et de se porter ensuite un coup « post mortem », tout cela sans respirer, puisqu’aucune trace de suie n’a été retrouvée dans les voies aériennes lors de l’autopsie (sans aucune aide : les juges se seraient assurés du fait que personne ne pourrait porter un poids de plus de dix kilos (?) sur le parcours, sans perdre l’équilibre).

(***) Nos deux ‘juges-limiers’ (RLL et MPM) ont omis de chercher une explication à la blessure « post mortem » constatée sur la dépouille du juge Borrel. Mais si la question leur était posée, nous pouvons être assurés qu’ils trouveraient une explication …. pour cela aussi !

(****) Les juges d’instruction confirmeraient la thèse officielle de M. Guelleh. Cette thèse est diffusée tous les jours sur Internet dans les communications de l’agence djiboutienne d’information. Rappelons qu’elle avait été attribuée dès le 31 janvier à l’Ambassadeur de France dans la Nation, qui ne l’a pas démenti à notre connaissance.
« Me Montebourg et les autres seraient derrière cela ». De là à imaginer qu’il y a collusion entre les autorités françaises et les autorités djiboutiennes : il n’y a qu’un pas … !