17/03/2000 – Les interviews (presque) imaginaires de LA LIBERTE: cette semaine Fares le Djiboutien.

Après la campagne de nouvelles diffusées sous le pseudonyme de Fares Le Djiboutien, tous les jours sur Internet, nous avons décidé d’interviewer l’auteur. Après quelques recherches nous avons identifié Ibrahim Ali Abdallah et nous avons fermé les yeux.

Dans notre rêve, nous le contactions, à Djibouti, à son bureau dans la nouvelle agence djiboutienne de communication créée récemment par Ismaël Omar Guelleh, pour prendre le contre-pied des informations diffusées par les médias français et européens dans l’affaire Borrel.

LL : M Ibrahim Ali

IAA : Oui, c’est moi

LL : Monsieur le Directeur, nous vous remercions de nous avoir accordé cet entretien que nous publierons dans notre journal LA LIBERTÉ.

IAA : Ne dites pas que je suis directeur. Je ne suis encore que sous-directeur, mais je travaille dur pour prendre la place du directeur et alors vous verrez tout ce dont je suis capable. Vous n’avez encore rien vu. Je ferais mieux que Goebbels pour la communication de notre vénéré Président.

LL : Nous en sommes convaincus. Pouvez-vous nous expliquer la raison pour laquelle vous tenez tant à vous faire passer pour un intellectuel vivant à l’étranger.

IAA : Faire croire que l’on vit à l’étranger ça augmente la crédibilité et j’applique le dicton : « Nul n’est prophète en son pays ». Mais c’est vrai, je vais souvent à Dire Dawa en Éthiopie, la région d’où est originaire mon bienfaiteur M. Guelleh. Je suis un vrai intellectuel, j’ai fait des études au Lycée et j’ai redoublé plusieurs classes, ce qui me permet d’en savoir plus que mes compatriotes qui ont filé tout droit vers le Bac en survolant les classes. J’ai pris mon temps pour bien assimiler. C’est un avantage, une force, non ?

LL : Vous avez rappelé récemment que vous aviez combattu pour la Démocratie et pour la Liberté et que vous êtes en contact avec de vraies associations de Défense des Droits de l’Homme. Pouvez-vous nous en parler ?

IAA : J’ai d’abord travaillé, mais ne le répétez pas, pour les services du renseignement et je prenais des risques pour leur fournir … (silence). Non je ne vous dirais rien là-dessus. En revanche, c’est vrai qu’avec Internet j’ai eu la possibilité de prendre contact avec des Associations pour la Défense du Nationalisme : des vraies associations qui privilégient la cohésion nationale et les citoyens, des Associations qui luttent contre l’influence des étrangers sur leur sol. J’ai beaucoup appris avec elles sur les méthodes et sur la communication. De temps en temps, je leur demande de corriger mes textes.

LL : Cela ne nous intéresse pas beaucoup ! Pour quelles raisons avez-vous concentré vos attaques sur les trois français que vous qualifiez de mercenaires ?

IAA : D’abord, on n’avait pas grand chose à dire pour défendre le grand chef. Il fallait donc détourner l’attention sur d’autres personnes (ça c’est une recette que j’ai appris dans les livres) et j’ai eu l’idée géniale de concentrer toute la communication sur eux.

En martelant sans arrêt le même message, on finit toujours par faire entrer le doute dans la tête des gens. Comme cela, ils oublient les condamnations arbitraires, le musellement de la presse d’opposition, les prisonniers de Gabode, l’affaire Borrel et l’impasse actuelle de la conférence pour la Paix en Somalie. Une preuve : eh bien l’Ambassadeur de France a repris mes thèses et il a attribué, en privé, la relance de l’affaire Borrel à Me Montebourg. Ca c’est un super coup dont je suis fier !

LL : Évidemment c’est une méthode. Mais n’a-t-elle pas une limite ?

IAA : Peut-être bien, mais je vous le rappelle, je n’ai pas d’autres arguments pour défendre le chef et je tiens à ma place. M. Guelleh est content et il me félicite souvent. J’espère qu’il va me donner bientôt la place de directeur et alors il verra jusqu’où peut aller ma fidélité.

LL : vous nous l’avez déjà dit. Pouvez-vous nous expliquer les raisons pour lesquelles vous avez comparé votre patron à Poutine luttant contre les populations civiles en Tchéchénie ?

IAA : Ca, il semble que c’était une connerie ! Je la regrette. Mais ce sont les Associations dont je vous parlais qui m’avaient conseillé de le faire… Je ferai plus attention à l’avenir.

LL : nous vous remercions d’avoir répondu à nos questions. Qu’allez-vous faire maintenant ? Quels sont projets ?

IAA : Multiplier les efforts. Mettre quatre messages – au lieu de deux – tous les jours sur Internet. Écrire aussi des messages pour mes trois copains, afin de multiplier l’information. Il faut émettre des messages, toujours plus. Et puis je dois obtenir que le directeur me donne la clef du bureau, afin que je puisse aussi envoyer des messages le jeudi après-midi et le vendredi pendant le week end. Vous comprenez, quand je n’ai pas accès à l’ordinateur du bureau, je ne peux pas servir notre maître.

LL : Bien sur. Que lisez-vous en ce moment ?

IAA : j’ai retrouvé mon Lagarde et Michard de 4ème et je le relis. Il y a tellement de choses à apprendre dans ce livre, qu’il est nécessaire de le lire plusieurs fois pour bien assimiler. J’y trouve sans cesse de nouvelles citations qui me servent pour compléter mes messages.

LL : Monsieur le futur directeur, nous vous remercions.

(Nous rappelons que cette interview est purement imaginaire et que toute ressemblance avec un personnage existant est fortuite)

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Fares le djiboutien est-il vraiment le personnage qu’il présente sur Internet ?

D’après nos sources, le fonctionnaire qui se fait appeler « FARES le Djiboutien » se nomme Ibrahim Ali Abdallah. Il ferait partie des proches de M. Ismaël Omar GUELLEH. Ce dernier lui aurait confié un poste de sous-direction dans la nouvelle agence djiboutienne de communication qui a été créée il y a quelques mois.

il ne serait plus étudiant et il ne vivrait pas à l’étranger contrairement à l’image « embellie » qu’il aimerait donner de sa personne. (On peut d’ailleurs se poser la question de savoir si le fait de vivre à l’étranger pour un djiboutien est porteur d’image et de crédit ? nous avons simplement constaté qu’il tenait beaucoup à le faire croire !)

Ni la qualité de ses messages, ni sa prose ne laisseraient supposer un seul instant qu’il puisse être un intellectuel. Mais il se plaît à le répéter si souvent et de notre côté, nous n’avons trouvé aucune raison valable pour lui faire de la peine en le contredisant !

Il exécute, même si c’est parfois avec une certaine maladresse, le travail pour lequel il serait rémunéré. Cela mériterait-il une critique ?

Son avenir semble désormais étroitement lié à celui de M. Guelleh. Il serait donc normal qu’il essaye par tous les moyens de replâtrer l’image tellement malmenée de son patron. La tâche serait rude pour lui et les risques à terme ne sont pas négligeables.

Il ne manque pour cela ni de courage, ni d’humour. En particulier, il ne craint pas d’affronter ses propres contradictions : rappelons qu’il compare M Guelleh à Poutine luttant contre les populations tchétchènes et qu’il parle en même d’action pour la Démocratie et pour les Droits de l’Homme. S’est-il rendu compte

A ceux qui s’étonnent de son silence, parfois. Il suffit de savoir que les bureaux sont fermés à Djibouti pendant le week end, du jeudi midi au samedi matin. Son niveau dans la hiérarchie ne l’autoriserait probablement pas encore à disposer des clefs du local. Il serait alors contraint d’attendre l’ouverture des bureaux pour accéder à l’ordinateur qui seraitt mis à sa disposition par l’administration djiboutienne. Ce pourrait être le cas pendant la fête du mouton.

Il a eu le mérite d’avoir contribué à développer la diffusion de notre site auprès d’un grand nombre de nouveaux lecteurs et nous lui en sommes reconnaissants. Enfin ses messages, avec leur construction simpliste et directe, nous font toujours sourire, ce qui n’est pas fréquent avec l’actualité djiboutienne.