20/04/2000 – L’Union Européenne et le Centre Nord-Sud du Conseil de l’Europe ont répondu favorablement à l’invitation de l’Observatoire National des Droits de l’Homme d’Algérie (Extrait Les annonces de la Seine)

Les Annonces de la Seine – Jeudi 20 avril 2000 – n° 31 X

L’Union Européenne et le Centre Nord-Sud du Conseil de l’Europe ont répondu favorablement à l’invitation de l’Observatoire National des Droits de l’Homme d’Algérie pour organiser une rencontre internationale préparatoire au sommet intergouvernemental Europe-Afrique 2000 qui a eu lieu au Caire les 2-4 avril prochain.

Il s’agissait de réunir des organisations et institutions d’Europe et du Maghreb pour débat-tre notamment du rôle de la société civile dans le développement durable et la citoyenneté et formuler des recommandations à l’adresse des gou-vernements. Des consultants et des experts européens et africains ont été conviés à livrer leurs contributions à l’occasion de ce séminaire international.

Le Bâtonnier Roger-Vincent Calatayud, membre du Centre Nord-Sud du Conseil de l’Europe et du Conseil National des Barreaux de France, a présidé un atelier de travail où sont intervenus notamment Maître Kamel Rezag-Barra, président de l’Observatoire National des Droits de l’Homme d’Algérie, Madame Françoise Mulfinger, consultante de l’Union Européenne et le Docteur Djamel Ould Abbès, Ministre de la Solidarité Nationale.

Le débat a été riche d’échanges et de propositions et il a été relevé la nécessité d’instaurer des canaux de communication entre toutes les composantes de la société civile dans le Nord et dans le Sud. Il a été rappelé le principe de la suprématie de la loi pour construire l’Etat de droit et pour parvenir à la démocratie comme valeur universelle.

Dès lors, le renforcement des institutions et des mécanismes nationaux et régionaux de promotion et de protection des droits de la personne président de l’Observatoire National des Droits de l’Homme d’Algérie, a insisté sur l’adhésion à la thèse de l’universalité des droits fondé sur un quadrilogue: les représentants des pouvoirs publics, les élus, les organisations de la société civile (O.S.C.) et les médias qui sont des acteurs essentiels.

Un recensement des instruments régionaux de défense et de protection des droits de l’homme en Afrique a été réalisé et est en cours de réactualisation. En guise de conclusion il a été recommandé la création d’un mécanisme de suivi des recommandations
après le Sommet du Caire et la mise en place d’une structure regroupant les O.S.C.
euro-africaines.

Les participants à l’atelier ont agréé les recommandations suivantes à l’adresse des décideurs au Caire, de l’Union européenne et des pays ACP :
– accorder une attention particulière au dialogue culturel Nord-Sud ; le dialogue sur les valeurs étant essentiel pour permettre une complémenta-rité des civilisations des deux rives de la Méditerranée et pour éviter ainsi l’hégémonie d’une culture sur une autre qui pourrait être une source potentielle de conflits ;
– préconiser dans le nouvel accord des procédures et des soutiens envisageables pour le renforcement de la démocratie, sous forme notamment de formation pour les magistrats, les avocats, les cadres de la police et de l’éducation à tous les niveaux, ainsi que pour les responsables et les membres des organisations de la société civile ;
– soutenir les structures régionales et nationales des droits de l’homme, les réseaux d’O.N.G., la coopération décentralisée incluant notamment la prise en compte des femmes et des jeunes comme acteurs de développement dans tous les devient indispensable : Médiateur, Commission Nationale des Droits de l’Homme, rôle des avocats et des magistrats, etc… Il s’agit en réalité d’offrir à la société civile l’espace et le statut
nécessaires pour lui permettre de remplir ses fonctions.

Il est demandé aux gouvernements et partis politiques de contribuer à la création d’un environnement favorable à la promotion de la société civile qui doit être reconnue comme acteur à part entière du développement. Le renforcement des institutions judiciaires et la mise en place de structures judiciaires financières indépendantes a été estimé indispensable pour parvenir à une bonne gouvernance.