23/04/2000 – LDDH: appel en faveur d’un réchauffement des relations de Djibouti avec ses voisins. Alerte sur deux interdictions de diffusion de la presse libre du Somaliland à Djibouti

LIGUE DJIBOUTlENNE DES DROITS HUMAINS (LDDH)
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Communiqué n°15/LDDH/00
Du 23 avril 2000

Vendredi 14 avril 2000, une délégation parlementaire djiboutienne conduite par le 2ème Vice-président M. Idriss Harbi a été refoulée à l’aéroport d’Hargheisa.

M. Omar Haji Mahamoud dit Omaar Dhere avec son épouse, ses quatre enfants ainsi que deux cadres de la Représentation du Somaliland à Djibouti ont été, sous forte escorte, expulsés. Ils ont été déposés à 13 heures le 16 avril 2000 à la frontière terrestre de Loyoda et ils ont traversé à pied, tout le « No man’s land » jusqu’à l’autre côté de la frontière, alors que pratiquement les vols à destination d’Hargheisa sont quotidiens.

Tous les biens et effets personnels ont été éjectés en dehors du domicile et du bureau de la représentation, ceci sans aucune décision judiciaire et sans aucune rupture du contrat locatif.

Le même jour, la fermeture de la frontière avec le Somaliland a immédiatement pris effet, avec tous les résultats désastreux de cette entrave réelle à la libre circulation des biens et des personnes et ses impacts néfastes sur l’économie en particulier.

Aujourd’hui 23 avril 2000, la frontière a été rouverte et les véhicules à destination du Somaliland ont pu franchir la frontière normalement.

La LDDH se réjouit de cette initiative de normalisation et souhaite qu’elle soit définitive.

Le journal de la presse libre « Al Jamburiya » du Somaliland sur ordre des autorités djiboutiennes a été réquisitionné par deux fois à l’aéroport international de Djibouti, les 16 et 17 avril 2000, privant ainsi et jusqu’aujourd’hui les lecteurs djiboutiens de suivre l’évolution politique, économique et sociale de ce pays voisin.

A notre avis, la prudence constructive en faveur du développement régional doit aller de pair avec la flexibilité d’une politique de bon voisinage et ceci dans l’unique intérêt d’une intégration régionale non forcée et non dictatoriale en accordant la priorité à la circulation des biens et des personnes sans aucune répression et sans aucune empreinte d’une politique de haine raciale, tribale et/ou ethnique.

En résumé et pour de bonnes relations avec notre voisin du Sud, la LDDH demande au gouvernement de réchauffer au plus vite les relations amicales et fraternelles qui ont toujours existé. La LDDH encourage le gouvernement d’entreprendre avec tous ses voisins une politique plus dynamique dans le cadre des Droits Humains pour la libre circulation et le respect des Droits, des Biens et des Personnes dans le contexte de l’intégration régionale.

LDDH
Le Président