01/05/2000 – Ouverture mardi à Djibouti d’une conférence de réconciliation en Somalie. Par Khaled HAIDAR (Extrait AFP)

DJIBOUTI, 1er mai (AFP)- Une nouvelle conférence de réconciliation nationale somalienne s’ouvre mardi à Djibouti, en présence d’un seul des chefs
de guerre Hawiyeh qui se partagent le contrôle de Mogadiscio.

Ali Mahdi Mohammed, homme fort de Mogadiscio-nord, est arrivé dimanche soir à Djibouti à la tête d’une délégation pour participer à la conférence, qui
devait initiallement s’ouvrir le 20 avril mais avait été repoussée de 13 jours, a annoncé Radio Djibouti.

Dès son arrivée, Ali Mahdi et sa délégation ont été immédiatement conduits à Arta, une bourgade de villégiature située à une trentaine de kilomètres au
sud de la capitale, où un immense chapiteau a été dressé et une cinquantaine de villas mises à la disposition des délégations.

Ali Mahdi est le seul des principaux chefs de guerre somaliens à assister à la conférence, les autres ayant rejeté le plan de paix proposé par le
président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh.

L’ancien président de la République autoproclamée indépendante du Somaliland (nord-ouest de la Somalie) Abdourahman Ahmed Ali dit Abdourahman Tour se trouve à Djibouti en qualité de représentant de la société civile somalienne. Mais les autorités du Somaliland ont rejeté l’initiative djiboutienne, tout comme celles de la région autonome auto-proclamée du
Puntland (nord-est).

La conférence privilégie la participation de répresentants de la société civile somalienne et menace à terme les chefs de guerre de sanctions s’ils
« n’adoptent pas une attitude réaliste et ne s’ouvrent pas au dialogue », indique le plan de paix présenté par le président Guelleh.

Les nombreuses missions d’information et de sensibilisation menées à travers la Somalie par des officiels djiboutiens ne semblent pas avoir
convaincu les hommes qui contrôlent la situation sur le terrain d’effectuer le déplacement à Djibouti.

La conférence n’en sera pas moins lancée mardi par le président djiboutien, qui exposera son initiative de paix à ses hôtes dont le plus gros contingent
sera vraisemblablement formé de Somaliens vivant hors de leur pays d’origine.
Aucun chiffre précis sur le nombre de participants n’a pour l’heure été fourni. Le chef de la diplomatie djiboutienne et principal coordinateur de
cette rencontre Ali Abdi Farah a lancé samedi un ultime appel aux Somaliens afin qu’ils choisissent l’option du dialogue et de la réconciliation pour
sortir le pays de la guerre civile.

De nombreux officiels djiboutiens rompus aux traditionnelles palabres affichent un franc optimisme en tablant sur un ralliement progressif au fur et
à mesure que d’importantes décisions seront annoncées par les conférenciers.
Les notables, sages ou imams venus de Somalie, rassemblés dans des conseils des « anciens », seront rejoints par des intellectuels, des hommes d’affaires de la diaspora somalienne et surtout de nombreux diplomates de carrière de l’ancien régime, qui joueront le rôle de « facilitateurs ».

La conférence de réconciliation nationale somalienne, la treizième organisée par la communauté internationale depuis la chute de Mohamed Siad
Barré, en 1991, s’est fixé pour objectifs de désigner un parlement de transition lequel élira un président et un premier ministre pour la Somalie.
L’initiative du chef de l’Etat djiboutien prévoit des sanctions à l’encontre des chefs de guerre qui tenteront de saboter le processus.
Ces sanctions comprennent des restrictions de déplacements vers l’étranger, la saisie des comptes bancaires, l’interruption des aides internationales voire l’engagement de poursuites pénales pour crimes contre l’humanité.
L’initiative djiboutienne bénéficie d’un large soutien de la communauté internationale.