04/05/2000 – (Extrait AFP / YAHOO) Les consultations et tractations entre clans somaliens ont commencé mercredi à Djibouti

ARTA (Djibouti), 3 mai (Extrait AFP / YAHOO) – Les consultations et tractations entre clans somaliens ont commencé mercredi à Djibouti où une pause d’au moins deux jours a été décrétée à la conférence de paix ouverte la veille à Arta, au sud de la capitale.

Environ 260 chefs coutumiers somaliens doivent se mettre d’accord « sur le nombre de délégués qui sera attribué à chaque clan », a expliqué à l’AFP le ministre djiboutien des Affaires étrangères, Ali Abdi Farah, qui présidait la séance mercredi matin.

Ils doivent également élire un président et quatre vice-présidents pour la suite de la conférence, qui a pour objectif de désigner un parlement et un gouvernement en Somalie, privée d’autorité centrale depuis la chute du président Mohamed Siad barre en 1991, a poursuivi le ministre.

Cette phase pourrait durer dix jours, a-t-il estimé.

« Nous avons déjà fait un grand pas en les réunissant, car c’est la première fois qu’ils se voient depuis dix ans », a poursuivi Ali Abdi Farah.

La tâche apparaît extrêmement délicate, car il faudra aussi bien trouver un équilibre entre clans, qu’entre sous-clans qui les composent, que sur la répartition géographique et sur les différends territoriaux. Tous ces ingrédients ont fondé les luttes meurtrières qui ensanglantent la Somalie depuis près de dix ans.

« Vous devez établir un système durable de gouvernement qui vous sauvera de la dictature, du clanisme, des ambitions à courte vue et des intérêts excessivement centralisés d’une élite dans la capitale », avait lancé mardi le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh aux participants.

Djibouti, à l’initiative du nouveau processus de paix, a proposé que 650 délégués représentent la Somalie, soit environ 130 par confédérations claniques. Ces délégués se réuniront, dans une deuxième phase, pour désigner un parlement.

De plus, des clans importants ne sont toujours pas vraiment représentés à Arta. Mercredi une délégation djiboutienne est partie pour Baidoa pour convaincre les chefs traditionnels et notables de cette région du sud-est de la Somalie de participer à la conférence.

S’ils viennent, a déclaré mercredi à l’AFP Ousmane Ahmed Youssouf, qui dirige le comité politique en charge de la conférence, « ce sera parfait » car les grands clans seront alors présents. Même si les dirigeants du Somaliland (république auto-proclamée dans le nord du pays) continuent de bouder la réunion d’Arta.

Soutenue par l’ensemble de la communauté internationale, la conférence d’Arta, la treizième réunion organisée depuis près de dix ans pour trouver une solution à la crise somalienne, s’appuie sur les forces de la société civile, sages, chef coutumiers, notables, mouvements politiques ou mouvements de femme, plus que sur les chefs de guerre.

Ali Mahdi Mohamed, qui contrôle Mogadiscio-nord, était le seul des nombreux chefs de factions qui se partagent le pays à être présent mardi à l’inauguration de la conférence. Mais il ne participera pas personnellement aux consultations en cours. Les autres chefs de guerre rejettent le plan de paix de M. Guelleh.

Pour M. Ahmed Youssouf, qui s’est rendu à Mogadiscio pour convaincre les notables du clan Hawiye (qui dominent la région de la capitale) début avril, les chefs de guerre sont aujourd’hui suffisamment affaiblis pour que la société civile leur impose une solution pacifique. Ce pari constituera la troisième phase de la conférence.