06/05/2000 – LA FRANCE se préoccupe du sort des enfants récemment libérés…

MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES
LE MINISTRE

Paris, le 2 juin 2000

Monsieur Maxime GREMETZ
Député de la Somme

Monsieur le Député,

Votre lettre du 11 avril dernier concernant le sort d’enfants oromo emprisonnés à Djibouti a retenu toute mon attention.

Une vingtaine de ces enfants, d’origine éthiopienne ou somalienne, se trouvent effectivement à la prison de Gabode. Ils ont été condamnés, à la suite d’une rafle de police, à une peine d’un an de prison pour des délits mineurs et doivent être libérés le 13 juin prochain.

Ces jeunes enfants, auxquels des représentants d’organisations humanitaires ont pu rendre visite, sont incarcérés dans des conditions de précarité relative, mais dorment dans des cellules séparées de celles des adultes et ne semblent pas faire l’objet de sévices.

Dans ce contexte, la France, qui suit attentivement ce dossier et demeure sur ce sujet en relation avec le CICR et l’UNICEF, entend relayer auprès des autorités djiboutiennes le souhait que ces enfants soient bien traités.

Elle estime également utile, ainsi que ces organisations le suggèrent, que puisse être réformé le code pénal et créée une juridiction spécifique pour enfants délinquants.

Elle compte, par ailleurs, faire valoir à ses interlocuteurs djiboutiens la nécessité de publier le décret portant création d’une commission consultative des droits de l’homme, chargée notamment de visiter les prisons et dont le projet avait été approuvé à l’automne.

Je vous prie, Monsieur le Député, d’agréer l’expression de ma considération distinguée.

Hubert Védrine