15/03/02 LETTRE OUVERTE AU GOUVERNEMENT ET AUX AUTORITES DJIBOUTIENNES (GIDEU)

New York, le 15
Mars 2002

Nous dénonçons
la répression menée à l’encontre du Peuple djiboutien.
A ce jour, 12 prisonniers politiques Djiboutiens se trouvent en prison,
dont 8 qui ont commencé une grève de la faim, il y a
plus de 33 jours. Sous le chef d’accusation d’infraction de la Loi
de Sécurité Intérieure de l’Etat, le Gouvernement
djiboutien applique des lois marxistes, et refuse de se conformer
aux normes définies par le Droit International, relatif aux
conventions des Droits de l’Homme et aux Droits du Peuple djiboutien.
Les prisonniers politiques se trouvent injustement emprisonnés
à Gabode et ils sont soumis à une double peine, sur
l’article 16 du paragraphe II de la loi constitutionnel des droits
et devoirs de la personne humaine, pilier de la Constitution Djiboutienne,
mise en vigueur en 1994

Nous dénonçons
également le manque d’éthique professionnelle du Procureur
général, M. Ali Mohamed Abdou et du Ministre de la Justice
qui ne prennent pas acte des tortures et des déclarations d’innocence
de tous les prévenus.

Selon l’article
5 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et spécifié
dans la Convention contre la Torture et Autres Traitements ou Peines
Cruelles, Inhumaines ou Dégradantes des Nations Unies Résolutions
n°2106A (XX) et 40/173, la torture est définie comme :
 » Tout acte par lequel sont infligés intentionnellement
à une personne des douleurs ou des souffrances graves, physiques
ou mentales, dans le but d’obtenir de sa part ou d’une tierce personne
de l’information ou une confession…quand ces douleurs ou souffrances
sont infligées par un fonctionnaire publique ou une autre personne
dans l’exercice de ses fonctions publiques, à son insu, ou
avec son consentement ou acquiescement

 » La répression
judiciaire, tortures, mauvais traitements, discrimination… auxquels
ils sont soumis est intolérable face au Droit International.
Leur état de santé nous inquiète puisqu’à
ce jour, les 12 prisonniers politiques djiboutiens, incarcérés
depuis le 7 décembre 2000, ont décidé de se mettre
en grève de la faim illimitée, à l’intérieur
de l’enceinte pénitentiaire. Nous demandons au Gouvernement
djiboutien de mettre un terme à toutes ces exactions, qui ont
aboutià l’incarcération de plus de 300 Djiboutiens rien
que pour l’année 2002.

Attendons que
le nécessaire soit fait dans l’immédiat pour la mise
en liberté inconditionnelle de tous les prisonniers politiques
djiboutiens et la levée de l’application de la Loi de Sécurité
Intérieure de l’Etat. Nous réitérons notre demande
pour que les Autorités djiboutiennes garantissent aux prisonniers
et à leurs défenseurs les conditions nécessaires
pour la libre réalisation de leurs activités en application
des droits et des libertés fondamentales.

Nous rappelons
que la Convention Afrique des Droits de l’Homme, le Pacte International
de Droits Politiques et Civils, la Déclaration sur la Protection
de toutes les Personnes contre la Torture et Autres Mauvais Traitements,
Peines Cruelles, Inhumaines, la Déclaration Interafricaine
de Droits de l’Homme, à l’Ensemble de Principes de la O.N.U.
pour la Protection de Toutes les Personnes Soumises à toutes
Formes de Détention ou de Prison protègent les prisonniers
politiques

Le sentiment d’injustice
ressenti par la Communauté djiboutiennne, les membres des familles
des prisonniers, ainsi que les mouvements politiques et les ONG, s’est
traduit par diverses mobilisations à laquelle l’État
à répondu par la répression.

Malheureusement,
aujourd’hui il existe une justice à double vitesse, ou plutôt
il n’existe pas de justice au Djibouti. Le seul espoir pour les futures
victimes est que la pression de l’opinion internationale oblige le
Gouvernement à agir pour la défense du principe d’égalité
devant la loi . Nous exigeons donc la libération inconditionnelle
et immédiate de tous les prisonniers politiques.

Nous continuerons
d’avancer avec détermination sur le chemin des droits de l’Homme.
C’est une lutte pour la Dignité, la Justice, c’est une lutte
pour la Vie.


23 mars 2002 : journée internationale pour la libération
des 12 prisonniers politiques incarcérés dans l’enfer
de Gabode et en grève de la faim

Vive la démocratie
Vive la république de Djibouti

Harbi
Elabeh
Gideu@hotmail.com

SOS
SOS . Help ! help ! J’habite à Balbala. Aidez-nous à
sortir de la misère. Mon frère est mort de famine.