22/04/02 Devant la Présidence de la République, manifestations des mobilisés handicapés. (LDDH)

Le Président


COMMUNIQUE DE PRESSE
DU 20 AVRIL 2002

Ces manifestations
se sont terminées dans un bain de sang.

Jeudi 18 avril
2002, des victimes de guerre des Forces Armées djiboutiennes
se
sont rassemblées à moins de cent mètres du Palais
présidentiel.

Dés 8h du matin, les Forces d’interventions de Police et des
manifestants invalides
de guerre se trouvaient face à face.

Cette manifestation pacifique aurait pour objectif d’envoyer des émissaires,
ou plus
exactement une délégation, qui devrait se rendre auprès
du Chef de l’Etat afin de lui
soumettre et lui expliquer leurs doléances, leurs revendications.

Environ, une
heure après, ordre fût donner aux Forces de l’ordre de
disperser les
manifestants handicapés et leurs familles qui les accompagnaient.

Face à
la lenteur de la répression des Forces de Police, qui n’osaient
pas employer
la manière forte contre ces handicapés, contre ces personnes
fragilisées, quand une
fusillade éclata, blessant grièvement plusieurs personnes,
et quatre auraient été
évacuées dans un état dit : " cliniquement
mort ".

Immédiatement, la panique et la rage s’instaurèrent
et la manifestation pacifique fut
sauvagement réprimée.

Il va s’en dire,
que les handicapés physiques, sans défense, et dans
l’impossibilité
de se sauver furent les premières victimes durement touchées.

Face à
ces répressions inhumaines, qui sont sans précédant
non seulement en République de Djibouti, mais très probablement
dans le monde entier, ces répressions sont inadmissibles et
horribles.

Comment comprendre
une telle répression intolérable, alors que ces jeunes
auraient répondu présents à l’appel à
la mobilisation nationale, appel lancé par l’ancien président
de la République, appel lancé " pour sauver le
pays contre une invasion des troupes d’un pays voisin " alors
qu’en réalité, c’était le début d’une
guerre fracticide entre les Forces Armées et le Frud-Armée.

Comment réagir
face à cette répression inacceptable contre des jeunes
qui se sont mobilisés pour défendre et sauver leur patrie,
des jeunes qui ont perdu une partie de leur corps et qui sont à
jamais handicapés, à jamais invalides, à jamais
dépendants.

Que faire contre
une volonté politique à vouloir toujours couvrir des
bavures policières qui malheureusement tuent à chaque
fois ?

Que faire contre
une volonté politique de vouloir couvrir toujours les auteurs
d’homicides volontaires ?

Que faire contre
une volonté politique certaine, qui consiste d’accorder l’impunité
aux éléments , qui froidement, utilisent des balles
réelles pour soit-disant " canaliser " , " maîtriser
" des manifestations pacifiques ?

Pourquoi aurait-on
tiré à balle réelle contre des manifestants ?

Pourquoi ? contre des handicapés, des invalides qui ne supportent
plus de vivre dans la misère, sans autre revenu que celui de
la mémoire d’avoir versé son sang pour la patrie, d’avoir
versé leur sang pour la défense de l’intégrité
du Territoire nationale.

Qui est en fait
cet Officier Supérieur de la Garde Présidentielle ?
Est-ce lui le tueur ?
Est-ce bien celui qui passe du béret bleu au calot noir, puis
récemment au béret rouge ? Est-ce bien celui, qui grimpe
facilement d’échelons, de grades ? Est-ce bien celui que l’on
surnomme le " tueur des portes ", pour avoir tiré
sur le portail extérieur d’un Opposant ?

La Ligue Djiboutienne
des Droits Humains ( LDDH ) demande à la Justice de son pays
d’obéir qu’à leur conscience, et de s’atteler rapidement
afin de déterminer le ou les auteurs des présumés
homicides volontaires ;

La LDDH ne peut
que déclarer qu’elle est et restera aux côtés
des victimes de cette répression inqualifiable, et fera tout
ce qui est en son pouvoir pour combattre l’impunité ;

La
LDDH est très, très préoccupée, depuis
le 18 avril 2002, par les descentes à des heures illégales
des Forces de répressions dans les logements d’un certain nombre
des participants de la manifestation des handicapés, elle est
aussi très inquiète de la " chasse aux sorcières
" appliquée par la police politique à un certain
nombre des participants à cette manifestation, voire même
à des proches.

M.
NOEL ABDI Jean-Paul