24/04/02 Quelles peuvent être les conséquences du résultat des élections présidentielles en France sur la coopération avec Guelleh ? (Par Roger Picon)

Le  »
cocorico  » d’Ismaêl Omar pourrait n’être
qu’un couac, plus dure sera sa chute.

En prolongement
des résultats du premier tour des élections
présidentielles en France, quelques pourraient être
les interprétations des uns, des unes et des autres
il est un fait que cette situation va faire obligation au
monde politique de regarder le  » pays réel  »
en face et à trouver dans l’urgence le moyen de rétablir
les choses dans cette France qui reste, quoi que certains
puissent en penser, la patrie des droits de l’homme et de
la liberté.

La question
est de savoir quelles pourraient-être les incidences
sur la politique future de la France à l’égard
de la dictature, de  » la gabegie  » imposées
par Ismaël Omar en République de Djibouti ?.

Ce que
l’on peut en penser c’est que la France, comme l’Union européenne
ne contribueraient plus financièrement à l’avenir
et avec la même facilitée au  » panier percé
 » mis en place, entretenu par Ismaël Omar à
son profit et à celui de ses quelques  » complices
inféodés  » qui ferment les yeux devant
l’abject ou règnent sur le pays par la terreur, en
violation de tous les droits humains.

Fini le
temps où les instances internationales et la France,
principal bailleur de fonds de l’UE, considéraient
qu’après avoir donné 1000 FDJ, si 300 FDJ parvenaient
à servir directement l’intérêt de la population
djiboutienne ….c’était un moindre mal et qu’il
convenait de ne pas s’immiscer dans les  » affaires intérieures
d’un état souverain « .
Un état qui entretient la pauvreté du peuple
et ne survit que par l’apport incessant d’aides internationales
ne peut se prévaloir d’une quelconque souveraineté
; ce serait trop facile.
Il a une obligation de résultats vis à vis du
peuple et de ses bailleurs de fonds.

Dans les
nouvelles dispositions chaque pays, attributaire de ces aides
nécessaires au redressement économique et aux
projets prioritaires, aurait l’obligation d’en justifier le
bon emploi ce qui signifie clairement que les possibilités
de détournements vont s’amenuiser.

Habitué
qu’il est à falsifier les réalités, à
s’accorder de tout en laissant croire qu’il pourrait être
l’ami de tous, le  » cocorico  » que pourrait lancer
Ismaël Omar après ces présidentielles françaises
pourrait n’être au final qu’un couac.

Rappelons-nous
qu’en un temps au sommet de Cotonou, le président Chirac
avait clairement exprimé au président Gouled
le refus de la France de considérer pour l’avenir Ismaël
Omar comme représentatif de la Nation djiboutienne.

Souvenons-nous
ce que fut l’attitude d’Ismaël Omar suite aux déclarations
de l’envoyé de Paris fin 1995 qui précisait
 » que la France ne traiterait qu’avec un seul interlocuteur
dans la succession à la présidence de la République
de Djibouti qui semblait se dessiner « .
Il fit incarcérer ses deux compères du RPP et
l’on sait maintenant quelles furent les dispositions qu’il
prit à l’égard du regretté Mohamed Djama
Elabé.

Si la
réaction d’Ismaël Omar eut le don de  » prendre
de vitesse  » la France d’alors, plus ancrée à
résoudre ses difficultés de cohabitation qu’à
se pencher sur le problème djiboutien, rien n’autorise
à affirmer qu’elle cautionnerait aveuglément
le régime dictatorial mis en place par Ismaël
Omar qui n’a pas de cadre économique admissible et
se révèle de plus en plus sanguinaire.

 »
La Politique a parfois des logiques que la raison humaine
rejette  » serait-on tenté de dire en la circonstance
mais il nous faut aussi admettre que l’Union Européenne
et la France ne sauraient tolérer plus longtemps que
les limites de l’acceptable ne soient franchies en matière
de  » mauvaise gouvernance  » et de violations des
droits humains.

En ordonnant
que sa garde républicaine tire à balles réelles,
Ismaël Omar a démontré l’extrême
fragilité de son pouvoir de la terreur et son refus
d’instaurer un dialogue démocratique dans la République
de Djibouti.

Les artifices
fallacieux utilisés par le passé pour tromper
l’opinion publique internationale et ses instances ont fait
 » long feu « .

Lorsque
le bruit des balles résonne face à la population
c’est que la fin du régime est proche.

L’Union
Européenne, et la France dans le cadre de la Francophonie,
ne pourraient pas s’arranger d’un tel régime qui contreviendrait
gravement à la politique commune de l’UE redéfinie
récemment qui s’est fixée comme objectif prioritaire
de faciliter l’émergence et de ne soutenir dans tous
les domaines que les  » Etats de droits » notamment
en Affrique et certes pas les dictatures desquelles l’opinion
publique internationale ne s’accommode pas.

Roger
Picon.