29/04/02 Le Président du GED lance un appel solennel à toutes les communautés pour qu’elle ne se laissent pas aveugler par les manipulations du régime. Seule la responsabilité de chacun permettra d’éviter le pire. (GED)

Communiqué
de presse du Gouvernement en Exil de Djibouti
en date du lundi 29 avril 2002

"
Un étudiant Issa aurait été la victime
d’un meurtre. Son corps aurait été retrouvé,
il y a quelques jours, dans l’établissement LIC où
il était éléve.

Extrêmement
préoccupé, le Gouvernement en Exil de Djibouti
requiert l’attention des chefs des communautés Issas
et Afars, parties intégrantes de la Nation djiboutienne,
sur les conséquences à court et à moyen
terme de cet acte odieux. Leurs communautés pourraient
être l’objet d’une machination machiavélique,
dont le but inavoué serait de fomenter, une fois encore,
des discordes et de vives tensions, pouvant déboucher
à terme sur un conflit armé.

Cet établissement
scolaire est situé à proximité du quartier
d’Arhiba où les familles Afars sont majoritaires. Le
pouvoir en place aurait manipulé l’information de façon
à ce qu’un lien soit aussitôt établi,
de manière artificielle, pour tenter de jeter la responsabilité
sur la communauté Afar dans son ensemble.

En possession
des résultats de l’enquête que nous avons fait
effectuer discrètement sur place, il s’avère
que les Services de Sécurité du pouvoir d’Ismaël
Omar Guelleh seraient impliqués plus ou moins directement
dans le meurtre de ce jeune Issa, jeune opposant au régime
en place.

Leur forfait
perpétré, les Services de Sécurité
ont lancé une opération de désinformation
intolérable en accusant immédiatement les Afars
du quartier d’Arhiba d’être à l’origine de ce
crime.

Le but recherché serait de provoquer une vive réaction
de la part des Issas et de susciter des affrontements dont
on peut ne évaluer aujourd’hui les conséquences.

Cette
situation illustre, une fois encore, les indignités
et les manipulations du régime d’Ismaël Omar Guelleh,
qui tente de masquer les réalités d’un Etat
en situation de faillite économique, et de rupture
sociale. La répression sanglante n’est plus que la
seule réponse que peut encore opposer le pouvoir face
aux revendications justifiées du peuple djiboutien,

– Conservons
en notre mémoire les événements tragiques
du 18 décembre 1991.
Les forces spéciales de sécurité du régime
dictatorial, sur ordre direct d’Ismaël Omar Guelleh,
investissaient ce jour là, le quartier d’Arhiba et
se livraient à un carnage sur la population composée,
à cet instant majoritairement de femmes et d’enfants,

– Conservons
en notre mémoire que ces actes meurtriers furent vivement
condamnés par notre frère et regretté
Mohamed Djama Elabé qui démissionna de toutes
ses charges gouvernementales et de ses mandats, marquant ainsi
son refus de la politique de terreur criminelle entretenue
par Ismaël Omar Guelleh,

– Conservons
en notre mémoire les conséquences de la guerre
suscitée par Ismaël Omar Guelleh contre nos frères
Afars dans laquelle il tenta d’entraîner la France,
au nom des " Accords de Défense " de 1977.

Entraîné
dans l’engrenage de la répression, qu’il a suscitée
dans la République de Djibouti et de la situation de
conflit latent avec l’Ethiopie, qu’il entretient par l’intermédiaire
du Front de Libération des Oromos, Ismaël Omar
Guelleh n’a d’autre espérance que dans l’ouverture
d’un conflit armé. Il sera contraint de faire appel,
une fois encore, à la France en prétextant qu’elle
doit respecter les " Accords de défense "
qui la lient à notre pays et pour qu’elle contribue
au financement des opérations.

Au
nom du Gouvernement en Exil de Djibouti et de l’opposition
politique djiboutienne,

– je
dénonce cette attitude irresponsable et criminelle
de l’Etat djiboutien dirigé par Ismaël Omar Guelleh
qui fomente des troubles pour tenter de restaurer son autorité
vacillante en entraînant la Nation dans un conflit armé,

– je
lance un appel solennel aux chefs des communautés Issas
et Afars de Djibouti pour qu’il fasse tout leur possibe pour
maintenir le calme au sein de leur communauté respective.
Il est vital de contrecarrer l’odieuse tromperie d’Ismaël
Omar Guelleh qui tente aujourd’hui de réutiliser des
méthodes connues pour plonger le pays et notre Nation
dans une guerre tribale,

– je
lance un appel solennel aux Autorités françaises,
à celles de l’Union européenne, de l’OUA, de
la Ligue arabe et aux Instances internationales afin qu’elles
fassent pression dans les meilleurs délais sur l’Etat
dirigé d’Ismaël Omar Guelleh, pour mettre un terme
à cette politique qui pourrait plonger la corne de
l’Afrique dans une situation similaire à celle que
nous avons connue au " Rwanda ".


pour le Gouvernement en Exil de Djibouti
et au nom de l’opposition politique,

le
Président Mahamoud Idriss Ahmed