20/05/02 Dans une lettre ouverte adressée au Sénateur belge, M. J. Cornil, le GED se félicite d’avoir favorisé l’établissement de nouveaux contacts entre la Belgique et Djibouti, qui favoriseront l’accès des jeunes étudiants dans les Universités belges.

9, rue
Camusel
1000 Bruxelles – Belgique
exildj@gouv-exil.org

Ministère
des Affaires étrangères
et de la Coopération internationale

 


Monsieur le Sénateur Jean Cornil

Maison des Parlementaires
Bureau n° 32
21 Rue de Louvain
1009 – Bruxelles

Bruxelles
le samedi 18 mai 2002.

Références
: n° 02 – 05 – 18/09 / MSA.


Monsieur le Sénateur,

En prolongement
de la visite récente à Djibouti de Monsieur
le Commissaire Général de la Communauté
Française de Belgique chargé des relations internationales,
le Gouvernement en Exil de Djibouti tient à exprimer
sa grande satisfaction quant aux suites données par
les autorités du Royaume de Belgique aux multiples
démarches qu’il a effectuées depuis 2 mois auprès
de ses diverses instances, notamment par l’intermédiaire
de son Chargé des Affaires étrangères
et de la Coopération Internationale.

Le Président Mahamoud Idriss Ahmed m’a chargé
de vous remercier tout particulièrement pour votre
contribution à l’émergence de ces liens entre
la Belgique Francophone et la Nation Djiboutienne favorisant
ainsi l’établissement de premiers contacts pour une
coopération multidimensionnelle.

Sur le fond et quelque pourrait-être le domaine de coopération
envisagé, nous encourageons de tous nos vœux de
telles initiatives émanant de la Communauté
française de Belgique car correspondant parfaitement
à la nécessaire approche puis au renforcement
de ses liens avec la Nation djiboutienne, facteur de progrès
et de développement pour Djibouti.

Par ailleurs, nous attirons respectueusement votre attention
sur divers points qui nous semblent déterminants pour
la mise en œuvre, sur des bases saines et pérennes,
d’accords multidimensionnels ultérieurs.

Comme nous l’avons précisé lors de nos entretiens
avec nos divers interlocuteurs, le gouvernement de Monsieur
Ismaël Omar Guelleh a démontré son incapacité
chronique en matière gestion " saine et transparente
" des aides internationales et notamment pour ce qui
concerne la réaffectation des bourses attribuées
à notre jeunesse estudiantine.

Cette gestion est à qualifier de confuse et de sectaire
et nous ne saurions de ce fait la cautionner, à aucun
moment ou de quelque manière que ce soit.


En effet, nous observons deux phénomènes en ce
qui concerne cette répartition :

– soit
ces bourses d’étudiants s’égarent sans justification
aucune dans les méandres des hautes sphères
gouvernementales et sans que les réclamations formulées
par les étudiants demandeurs ne soient prises en
considération,

– soit elles sont affectées à partir de critères
de choix au profit exclusif d’étudiants dont les
familles fortunées gravitent en périphérie
immédiate du pouvoir en place.

Dans ces
conditions, le constat suivant est établi : avec le
temps, la majorité des étudiants bénéficiant
de ces privilèges, se conforte avant tout dans une
aisance de vie en Europe, pour ne pas dire une certaine oisiveté.
Ne bénéficiant pas toujours des capacités
intellectuelles nécessaires pour poursuivre leurs études,
ils s’installent dans une situation "d’étudiants
de longue durée", sans avenir professionnel pour
eux.

De ce fait, ils pénalisent directement ceux qui pourraient
prétendre légitimement (sur la base de leurs
résultats scolaires et de leurs capacités personnelles)
à l’attribution des bourses mais qui n’entrent pas
dans les critères de choix pour le moins nébuleux
définis par le gouvernement djiboutien.

Monsieur le Sénateur, le Gouvernement en Exil de Djibouti
est très vigilant sur ce point car il considère
qu’en matière d’Éducation et de Formation professionnelle,
chacune et chacun doit bénéficier des mêmes
chances pour réaliser son parcours d’excellence sans
référence d’appartenance à un quelconque
milieu social, culturel, ethnique, tribal ou religieux.

Ceci s’inscrit profondément dans une vision plus large
qui concerne le Respect des Droits de l’Homme et de la Justice
sociale.

Par leur méthode inavouée d’exclusion de ces
couches sociales dites défavorisées car non
réceptives aux valeurs discrétionnaires du pouvoir
en place, savamment entretenue depuis l’accession du pays
à l’indépendance en 1977, les gouvernants successifs
de la République de Djibouti ont sacrifié sciemment
des générations de jeunes dans le domaine de
l’Éducation et de la Formation professionnelle.

Cette carence se fait durement ressentir aujourd’hui à
tous les niveaux de notre administration et de l’encadrement
des entreprises du secteur privé. Par ailleurs, elle
est aussi directement responsable du chômage endémique
qui touche particulièrement les jeunes et qui atteint
un niveau que nous osons qualifier de catastrophique.

Pour conclure, nous invitons respectueusement la Communauté
Française de Belgique a conditionner ses aides et ses
interventions suivant des critères d’équité
et de respect d’un "Contrat d’objectifs précis"
et d’obligation de résultats et de refuser les artifices
fallacieux et les pressions du pouvoir en place qui est passé
maître dans ce domaine.

Nous sommes conscients de l’attention toute particulière
que vous ne manquerez pas de porter au contenu du présent
courrier et dans l’attente de vous retrouver, nous vous prions
de croire, Monsieur le Sénateur, à l’assurance
de notre haute considération.

Mohamed
Saleh Alhoumekani
Chargé des Affaires étrangères
et de la Coopération Internationale