20/05/02 Dénonciation de la Françafrique : délit d’offense à chef d’Etat étranger ? Les trois dictateurs africains déboutés en première instance seront en appel le 22 mai 2002. (Communiqué de SURVIE)

En juin 2000,
le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Tchadien Idriss Déby
et le Gabonais Omar Bongo intentaient un procès contre
l’auteur et l’éditeur du livre Noir Silence pour délit
d’offense à chef d’Etat étranger.

Le 25 avril
2001, François-Xavier Verschave, auteur de l’ouvrage et
président de l’association Survie, et Laurent Beccaria,
directeur des éditions des Arènes, étaient
relaxés par la 17e chambre correctionnelle du Tribunal
de Grande Instance de Paris. Dans un jugement historique, le tribunal
rejetait la plainte des trois chefs d’Etat africains, considérant
que le délit d’offense à chef d’Etat étranger
était incompatible avec les articles 6 et 10 de la Convention
européenne des droits de l’homme. Pour la première
fois depuis 1881, " l’offense à chef d’Etat ",
continuité du crime de lèse-majesté, n’aboutissait
pas à une condamnation.

Sans entrer
dans le débat de fond, cette décision courageuse
signifiait la possibilité pour une association et un éditeur
d’évoquer les crimes de trois dictateurs africains. Ce
fut une première victoire contre la Françafrique,
notamment pour ces africains venus témoigner au péril
de leur vie.

Le 22 mai
2002, trois autocrates africains invoqueront à nouveau
" l’offense " devant la Cour d’appel de Paris, face
à la dénonciation de leurs crimes. Ceux qui luttent
contre l’impunité et la connivence ne cesseront de le rappeler
: " Une autre Afrique est possible, que celle qu’ils imposent.
Une autre France aussi, que celle qui les soutient. "

Ngarlejy Yorongar,
Marcel Tounga, Benjamin Toungamani et Cheikh Oumar Cissokho seront
présents pour apporter leur témoignage.