13/06/02 DINI aurait-il été laché par le Quai d’Orsay ?

On se souvient
que Dini est rentré depuis une dizaine de jours de Djibouti.
Il était furieux et donnait des signes d’agacement.

Il devait
donner une conférence de presse qui n’a toujours pas eu
lieu … officiellement parce qu’il doit se faire soigner. Mais
officieusement ?

Il
aurait conduit deux démarches :


Une pour récupérer un titre de séjour valable.
Refus poli des autorités françaises qui lui ont
répondu que s’il avait signé un accord de paix et
reçu la plus haute décoration du pays , il ne pouvait
plus se présenter comme un réfugié politique
…. Les services changeront-ils d’avis dans l’avenir ?


– Une seconde, plus importante auprès des Affaires étrangères
françaises. Il aurait présenté un volumineux
dossier mettant en évidence que 95 % des termes de l’accord
n’avaient pas été respectés par Guelleh (Ca
l’ARDHD l’avait prévenu ..). Il aurait dit à ses
interlocuteurs qu’il n’avait accepté de signer cet accord
que sous la pression diplomatique française et qu’il demandait
maintenant l’aide et l’arbitrage de la France.


Nouvelle réponse polie à cette demande. On ne vous
a jamais forcé ni à rentrer à Djibouti, ni
à signer cet accord. C’est votre problème ! Il serait
reparti toujours furieux mais avec beaucoup d’amertume en plus.

Les
diplomates français ont la fâcheuse habitude de laisser
tomber les gens qui ont besoin de son aide ou ceux qui pourraient
porter atteinte d’une manière ou d’une autre à Guelleh.
On dirait qu’un mot d’ordre aurait pu avoir été donné
à tout le personnel du Quay d’Orsay : "On soutient
Guelleh et on le protège quoiqu’il arrive … quoi qu’il fasse".

Mais
pour quelles raisons ?
Quelle est la nature du cadavre qui serait dans le placard ?
Guelleh tiendrait-il, par exemple, des informations importantes que
la France n’aimerait pas voir diffuser sur la place publique ?

Nous n’en savons rien, mais ce soutien inconditionnel de la France
à la dictature, aux violations des Droits de l’Homme, à
la barbarie et aux détournements de fond nous choque et nous
attriste.

 

Note de
l’ARDHD : nous avions toujours soutenu l’action d’Ahmed Dini, opposant
au régime et défenseur des prisonniers politiques
et , par exemple, nous avions publié tous les communiqués
qu’il nous avait adressés au nom du FRUD.

Il y a plus d’un an, dès la signature précipitée
des accords dit de paix, dont le contenu était extrêmement
pauvre et même en recul sur certains points aux accords antérieurs,
nous avions émis des doutes sur l’opportunité de les
signer.

Ahmed
Dini, alors nouveau récipiendaire du Hochet Maximum de
la République, nous avait écrit pour contester "amicalement"
nos analyses qui n’allaient pas dans son sens.

Aujourd’hui
en dépit de cela, nous sommes désolés ce
qui lui arrive, mais il faut reconnaître que c’était
plus que prévisible. Tous les observateurs, y compris parmi
ses proches, l’en avaient informé.

Nous
regrettons surtout ce qui arrive, car c’est le peuple djiboutien
qui paye les pots cassés : le coût d’une guerre qui
n’a rien solutionné et le coût d’un accord qui n’a
rien produit. Cela fait beaucoup de coûts inutiles pour
une population déjà malmenée par la bande
au pouvoir.

Par
ailleurs, il semble que d’anciens éléments du FRUD
réunis à Bruxelles, (avec probablement d’autres
composantes) sous le fanion du FDP, tentent de réactiver
les structures du FRUD, sans Ahmed Dini qui avait contesté
en son temps la légalité / réalité
même du Congrès dit de Tadjourah.