02/07/02 Les propos de Guelleh au lendemain de la fête de l’Indépendance sur la présence des FFDJ, semblent susciter des ambitions internationales à Djibouti.

Note de l’ARDHD
: Guelleh, après avoir obtenu une caution "forte" de
la part de la France qui a autorisé ses Forces armées (pour
la première fois en 25 ans) à défiler le 27 juin,
a certainement l’impression que sa position et sa légimité
en ont été renforcées.

Que fait-il
aussitôt ? Il annonce qu’il met en cause les accords franco-djiboutiens
de défense, pour exiger finalement de recevoir plus d’argent. Et
il pratique le chantage au moment où la France a de nombreux "concurrents"
sur place : Allemands, Italiens, Américains, Espagnols, Anglais
(Hollandais engagés dans une autre mission en Erythrée).
Les partenaires de la France, amis et alliés, ont aussi leurs intérêts
personnels à défendre et des positions enviables à
conquérir.

Moralité
: après avoir soutenu de façon invraisemblable le dictateur
et lui avoir redonné une certaine aura, en permettant aux Troupes
françaises de défiler à la Gloire de la dictature,
la France va devoir affronter une renégociation des accords qui
se traduira par une augmentation du prix du loyer ….. ! Elle n’avait
qu’à ne pas soutenir le dictateur contre le Peuple djiboutien.
Etait-ce prévisible ?

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Djibouti-France-défense
La France veut rester à Djibouti, les Américains débarquent
(PAPIER D’ANGLE) par Christophe PARAYRE.

DJIBOUTI, 1er juil (AFP). Vingt-cinq ans après avoir donné
son indépendance à Djibouti, et même si elle y a légèrement
réduit ses effectifs, la France entend bien rester à Djibouti,
où elle entretient sa principale base militaire en Afrique, mais
ce petit pays intéresse de plus en plus de monde, à commencer
par les Américains.

C’est dans ce contexte que le président djiboutien vient d’annoncer,
à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance, qu’il
fallait "réviser" l’accord de défense liant son
pays à la France, en demandant des "retombées économiques"
plus importantes.

Ce minuscule territoire
quasi-désertique, coincé entre le continent africain et
la péninsule arabique, à l’entrée de la Mer Rouge,
a brusquement vu sa cote monter en flèche après les attentats
du 11 septembre aux Etats-Unis, en raison de sa situation stratégique
et de son port.

Dans le golfe d’Aden,
des navires de la coalition internationale contre le terrorisme menée
par Washington contrôlent tous les mouvements, notamment près
de la Somalie. Ils vérifient qu’aucun élément du
réseau Al-Qaïda d’Oussama ben Laden n’y trouve refuge.

"Les Allemands
se sont portés volontaires les premiers, suivis des Espagnols,
des Italiens et des Anglais. Les Français étaient déjà
là", a indiqué le président djiboutien Ismaël
Omar Guelleh, dans un entretien avec l’AFP dimanche à Djibouti.

"Ils demandent
que le port de Djibouti leur serve de port d’attache et ils font des patrouilles
maritimes, de la Mer Rouge jusqu’au Golfe persique", a-t-il ajouté.

"Ils viennent
se reposer ici. Les Américains aussi, qui maintenant font certains
exercice en brousse et en mer. Leur présence est minime par rapport
aux Allemands", a poursuivi le chef de l’Etat.

"Mais ils ont
des installations en Erythrée, en Ethiopie et ils ont des missions
de formation de forces spéciales au Yémen. Ici, c’est un
point de ravitaillement pour eux, pour le carburant et la nourriture",
a-t-il ajouté.

Les Américains,
toutefois, ne restent plus sur leur bateau. "Pour certains d’entre
eux, ils viennent juste de s’installer, provisoirement, une compagnie
je crois, près de l’aéroport" de Djibouti, a-t-il indiqué.

"Tout cela a
des retombées économiques et commerciales. Cela fait travailler
beaucoup de monde. Cela nous permet aussi de faire partie de cette coalition",
s’est félicité le président Guelleh.

Les Forces françaises
basées à Djibouti ne participent pas à cette coalition,
leur mission étant autre: protéger, le cas échéant
et à sa demande, Djibouti contre une agression extérieure.

"La coalition,
je n’y participe pas. Mais que nos amis européens et les Américains
soient à nos portes, vous m’en voyez ravi", lance à
l’AFP le commandant en chef des Forces françaises à Djibouti,
le général Alain Bevillard.

"On a d’excellentes
relations. Mais l’aide qu’on peut leur offrir ne peut se faire qu’avec
l’accord de Djibouti. Il y a des aménagements techniques, des protocoles
entre Djibouti et ces pays. Cela ne nous regarde pas", ajoute-t-il.

"S’ils veulent
s’entraîner avec nos forces, nous le faisons. Je trouve très
bien que l’Europe batte pavillon dans cette région de l’Afrique.
A la tête de la flotte du golfe d’Aden, il y a un amiral allemand",
précise-t-il.

Pourquoi les Forces
françaises à Djibouti ne participent-elles pas à
cette flotte? "Chacun joue son rôle. Il y a toujours quelqu’un
qui agit et quelqu’un qui aide", explique-t-il encore.

"Djibouti est
très conscient que nous, on est là depuis longtemps et qu’on
restera et que les autres sont de passage. Mais si une présence
militaire autre que française peut aider au développement
de Djibouti, je dis bravo", souligne-t-il.

"Il faut un partage
des moyens, des risques et des décisions. Si ces conditions ne
sont pas réunies, il n’y a pas de coalition", conclut-il.

cpy/gv/jl
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Nous adressons
nos plus sincères félicitations au Général
Bevillard pour ses propos "langue de bois", teintés d’une
légère pointe de défi. Ce n’est pas grave de toutes
les façons, car il est remplacé demain.