04/07/02 Le fossé qui sépare le discours de Guelleh de la réalité ! (LDDH)

Le Président


DIFFUSION D’INFORMATION DU 4 JUILLET 2002


Ma run ba, ma riya ? ( Est-ce vrai ou est-ce un
rêve ?)

Une
semaine après, il s’est avéré nécessaire
de repenser le vibrant discours du chef de l’Etat, à
l’occasion du 25ème anniversaire de l’Indépendance
de la République de Djibouti.

En
ce qui concerne la partie des Droits de l’Homme de ce
discours, il est reproduit ci-après quatre points
très importants, qu’il faut souligner.

La
Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) a apprécié
à sa juste valeur ses quatre passages, tout en
soulignant les contradictions réelles, qui persistent
toujours et encore, témoignant ainsi une volonté
politique foncièrement dictatoriale, une volonté
politique annihilant tous les beaux et importants discours,
à tous les échelons, notamment et pratiquement
tous les discours officiels, tous les discours impeccablement
médiatisés de l’actuel chef de l’Etat, médiatisations
abusives, souvent totalement financées sans contrôles,
par les deniers publics, sur les fonds des biens publics
et sociaux.

I)
Extraits du discours du chef de l’Etat le 27 juin 2002

1°)
" Au-delà de toute convention, il me paraît
d’excellent augure d’évoquer le devoir qui nous
incombe à tous de défendre l’homme partout
et sans cesse et cette journée particulière
pour le peuple djiboutien m’offre l’occasion idéale
pour faire le point de la marche pacifique et responsable
de notre peuple vers la démocratie et la reconstruction
de notre patrie.

2°)
A tous les observateurs attentifs de la scène politique
régionale, et internationale, la marche de notre
pays vers la paix, la stabilité et la démocratie,
relève pour certains du miracle mais pour le peuple
djiboutien, cela traduit de son profond attachement, son
identification à sa tradition de terre de rencontre
et d’échange, son identification aux Droits de
l’Homme et l’approfondissement de la démocratie,
et la préoccupation constante du gouvernement pour
l’indépendance de la justice et la consolidation
de l’Etat de Droit.

3°)
S’il n’est pas encore devenu réalité pour
tous, les Droits de l’Homme constitue désormais
une aspiration universelle par delà les différences
d’histoire, de culture, et de religion. Si les Droits
de l’Homme et la démocratie restent éléments
moteurs de tout développement véritable
et la condition première de tout progrès
social, soyons pour autant lucides. Nombreuses sont les
régions du monde qui demeurent des terres des mille
tragédies.

4°)
Examen de conscience collectif :

A
l’instar de la nation djiboutienne qui a procédé
à un examen de conscience collectif, j’invite la
communauté Internationale à en faire autant
afin de permettre la promotion de la paix, par l’accentuation
du développement, des Droits de l’Homme et la diplomatie
préventive.

En
examinant l’extension de la paix dans le monde grâce
au développement, nous constatons que la mise en
œuvre du droit au développement, officiellement
proclamé à l’occasion de la conférence
mondiale de Vienne sur les Droits de l’Homme en 1993,
souffre d’une situation d’échec.

A
ce propos, la forte poussée de la compétition
économique n’est pas sans conséquence sur
la réalisation effective des Droits de l’Homme.

En
effet, quelle portée peut-on accorder au combat
pour les droits civils et politiques lorsque les droits
économiques, sociaux et culturels ne connaissent
que de rares et modestes avancées, quand il ne
subisse pas de graves régressions.

La
crise économique que nous connaissons prive des
millions d’hommes et de femmes de leurs droits fondamentaux.
Elle génère, au niveau mondial, une baisse
globale de l’espérance de vie, un accroissement
de la mortalité infantile et maternelle, un taux
de chômage élevé, une insécurité
croissante de la protection sociale assortie d’une baisse
constante des revenues des populations actives.

Les
Doits de l’Homme, un idéal commun à atteindre.
Or les Droits de l’Homme sont indissociables. Ils doivent
universellement bénéficier à tous
comme l’Assemblée générale de l’O.N.U
l’a proclamé, le 10 décembre 1948, ils ont
un idéal commun à atteindre par toutes les
Nations. Les plus hautes autorités de la République
de Djibouti, comme l’ensemble du peuple djiboutien, en
sont convaincus.
Nous sommes également convaincus que le respect
des Droits de l’Homme est le meilleur gage de la paix
et de la stabilité du monde. "

II)
Les dires et la dure réalité pour les djiboutiens,
dure réalité de tous les jours.

Tout
d’abord, dans son ensemble et sur le fond, ce discours
est simplement dogmatique, quant à la réalité
djiboutienne, elle n’a même pas été
effleurée, ne serait-ce, qu’en présentant
un bilan synoptique sur par exemple :