13/07/02 La révélation du contenu de la lettre de Dileyta, adressée à Dini, suscite un tollé et l’indignation générale. Mohamed Qayad nous adresse un texte qui traduit bien l’impression générale.

““On ne
naît pas vertueux, mais on le devient “ Aristote

Quand prendrez-vous
conscience, que la période de la pensée unique est révolue
?.. . un jour (peut-être ? ).

Son droit de réponse à M. Dini me parait à la fois
rebutant, fantaisiste et gratuit.

L’erreur commence
à partir du moment ou à sa sensation (ou à ses pulsions)M.
le Premier des Ministres s’adjoins son jugement.

J’ai l’impression
qu’il a plus d’indulgence pour la crédulité que pour son
antidote et en morale pour le pharisaïsme que pour la sincérité.
Il est évident que ne croyant pas au jugement, il croyait encore
moins à la transmission du jugement et au débat contradictoire
avec autrui.

Sa morale ne peut-être
que celle du rejet et du mépris, étant donne la conception
qu’il se fait du sensible et de la matière sensible comme mal radical.
Dileita a pour son adversaire en l’occurrence M. Ahmed Dini <<ce
fantôme en acte, ce véritable mensonge, ce réel non-être>>,
les accents haineux et la répulsion désincarnée d’un
saint.

Cet opportuniste (Premier
des ministres) incorpore d’anciennes formes de pensée au nouvelles,
il caresse inlassablement un rêve de retour à l’indistinction
primitive, ou le mythe et la pensée se confondent, ou imaginer
et connaître sont une seule et même chose, ou mentir est plaire
à son "roi bouffi" et ou aucun type d’explication n’exclue
radicalement son contraire.

On revient sous une
forme hypocrite à cette indistinction quand on évite de
s’étonner de ce qu’un Dileita, tenu au respect d’un dogme, démontre,
comme par hasard, exactement ce qu’il croyait déjà avant
toute démonstration. Son écrit pompeux marque l’apparition
de sa lutte contre sa culpabilité morbide, l’apparition d’une tentative
pour s’arracher à l’univers de sa faute imaginaire, pour le placer
au niveau d’un amour de soi irraisonnable et le plonger dans l’oscillation
torturante entre les 2 pôles complémentaires de l’autodestruction
et de la mégalomanie.
Pire, sans recourir aucunement au subterfuge d’un fatalisme consolant,
son remords pathologique d’origine délirante et son refus de soi
ne l’engagent pas dans la voie libératrice.

Cela aboutit au cynisme,
signifie seulement qu’il doit définir et analyser ses erreurs par
rapport à son être réel et aux faits réels,
non par rapport à ses prétentions ou à des idéaux
fantasmagoriques, fruits orgueilleux de la société ou nous
grandissons. Ce Premier des Ministres ne sait pas jouer à merveille,
sur le terrain choisi, passant brusquement de la non-argumentation(la
plus méthodique) à un brutal élan affectif, sautant
de l’illogique à la religion, de la laideur à l’immoralité.

Il nous conduit ainsi,
par paliers insensibles, d’un peu de badinage pédérastique
le long des palestres attiques, sous prétexte d’excuser son double
aspect de souffrance et de mal moral, jusqu’à la plus terrorisante
constitution totalitaire et obscurantiste qu’ait jamais lue l’internaute
djiboutien. Il vante, contre le goût de ses concitoyens pour les
discussions, <<le laconisme>>, c’est-a-dire l’imbécillité
silencieuse ou le borborygme prétentieux.

Son droit de réponse
évoque l’idée de fraude, de falsification, d’adultération,
et aussi de lourdeur pédante et rhétorique.
Il
étale même partout, avec une impassibilité d’autant
plus cruelle que l’ignorance constitue, chez lui (Premier des Ministres)
qui la possède, un obstacle à peu prés infranchissable
et définitif à la perception de la réalité
et à toute pensée présentant quelque intérêt.

En langage moderne cela pourrait se traduire :un produit de l’imagination
élaboré à l’aide de raisonnements faux. Pauvre
ploutocrate qui répond au nom d’une vacuité intellectuelle
et d’inculture chronique.

A tel point que je
ne suis pas étonné de voir ton acharnement que t’a
mis à flétrir cette licence, à accabler cette mollesse,
à se barricader contre cette insensibilité, , à réfuter
cette paresse, à argumenter contre ces points de vue superficiels.

Chez lui, je ne peux m’empêcher de soupçonner une jalousie
un peu mortifiée à l’égard d’un homme chez
qui, il sent une aventure de sensibilité, une ampleur de parcours
de la vie et une rapidité de compréhension dont l’image
est peut-être trop large pour tenir sur ses écrans.

Ce sont la des illusions
du dogmatisme, inapte à saisir la spécificité de
sa pensée, et pour qui la rapidité de la construction est
toujours préférable à sa solidité. Ce qui
ne peut se faire de façon convaincante sans, bien entendu, quelques
remarques exactes. Il faudrait en effet poser la question:quel est le
véritable sceptique ? celui qui ajoute foi aux conceptions les
plus hasardeuses, ou celui qui se refuse aux engouements faciles au nom
d’une recherche plus exigeante de la vérité ?

Aussi bien serais-je
mal venu à me moquer du Premier des Ministres disant cela, car
il répondrait, sur ce point comme sur tous les autres, qua’il
le dit parce que c’est comme cela que les choses se passent. Or,
que se passe-t-il ? Il est guide par l’intérêt. , l’avidité,
l’égoïsme et la vanité. Il est cruel, obsédé
par le besoin de se venger, de mentir en voulant plaire à son dictateur
sanguinaire.

Il est passionne,
aveugle par le désir de se faire remarquer, , le besoin de se faire
découvrir en refusant de soumettre au jugement moral des faits
qui ne relèvent plus de lui-mais de ses préjugés,
de ses fantasmes, de ses croyances suivant son monde imaginaire. Son horreur
de la vérité est absolue, comme l’est sa définition
de l’immoralité, son principe qua’elle doit-être
cultivée pour elle-meme et non pour les avantages ou la considération
qua’elle nous vaudrait.

Mais pour que cet
homme de bas niveau réussisse, son discours <malhonnête>
doit-être servie par un style qui, doit-être non un habillage,
mais le mirage de ce que serait sa pensée si elle pouvait-être
vraie. Son laconisme est donc de sa nature biologique puisque pour lui,
la caractéristique de sa réalité biologique et précisément
la destruction de son adversaire ou la corruption -“L’amour
et la haine sont des affections, non de l’intelligence[……]
la possède”- (Montaigne)

Mais ce résultat
n’a pas été obtenu sans mal. La nature du Premier des
Ministres apparaît comme <<le dehors>>, indifférente,
il devient incapable d’adopter à son égard, une attitude
agressive, interventionniste et manipulatrice. Elle offre un mélange
inextricable de faux jugements de valeur, de constatations et d’extrapolations.
Elle est imprégnée d’élément affectifs
inconscients qui tournent non autour de l’image maternelle, mais
de l’agressivité et de la vulgarité.

Pousse (Premier des
Ministres) sur la pente inexorable de l’homophonie, le sens de <<professeur
de l’immoralité, de la duplicité, de la traîtrise
etc. >>quoique dévoyée, est en fait justifie.
Son
ignorance s’apparente à la résignation et à
l’orgueil leux volontarisme du sage stoïcien.

Ce fanatique marieur
de fantôme, cet ivrogne notoire produit un écrit ou il met
en scène les représentants de son <<fantasia cataleptique>>
en train de se livrer une bouffonne bataille de mots-une logomachie –
avec une luxueuse pénurie d’arguments, voire une impossibilité
de connaître.

La réside probablement
la cause principale de son ignorance, de sa recherche obstinée
de sa retraite:l’horreur d’être contredit, l’horreur
même des contacts et la conviction que s’y opposer ne pourrait
rien lui apporter.
Ce
monstre froid et calculateur qui se fie qua’a sa folie, ne cherche
pas à éteindre ses passions pour s’élever au
dessus du monde, loin des hommes, débarrassé de la nécessité
des choix et de l’action.

Mais on apprend parfois
beaucoup en captivité, et la servante libérée saura
se souvenir pour son propre usage des ruses et des duretés de sa
maîtresse. Son intolérance affichée, son impatience,
sa vulgarité. à son contradicteur vise, en fait, un but
précis et un seul: exposer ses inepties, conneries, en toute circonstance,
à tout le monde, quoi qu’il arrive.

L’internaute djiboutien
est surpris de voir par exemple son intolérance se traduire par
des fausses couleurs dont il veut couvrir sa mauvaise cause et l’ordure
de sa pestillante ambition.

Quand prenda-t-il
conscience qu’il y a crise ?

Pourquoi se projette-il
dans un monde virtuel, d’une société somnambule ravagée
par des problèmes réels, misère, analphabétisme,
tant de destins massacres à seule fin d’édifier un régime
dictatorial et oppresseur fonde soit sur la dictature politique soit sur
la dictature du capital. Allons nous longtemps accepter d’etre dupes,
naïfs et de tenir pour seuls ennemis ceux que le régime mafieux
nous désignent : des adversaires fictifs ?

Demeurons-nous aveugles
au péril en cours ? Plutôt que de tenter, peut-être
en vain, quelque mode de sauvetage.

Quelle honte alors,
quelle déception de voir le Premier des Ministres enfreindre les
règles de savoir vivre.

Je le plains car il
dénie tout droit au respect.

Ce qui rend insensé
sa réplique, c’est le décalage qui s’instaure entre la réalité
djiboutienne (crise économique, sociale et politique) et lui -(se
moquer complètement de la paupérisation de la société
djiboutienne) car son langage qu’il tient sur le réel est faux
et il vit dans l’illusion-lorsqu’il n’est plus en adéquation avec
la nature, sa description de Djibouti est pour ainsi dire irrationnelle,
car il n’est plus en phase avec la Raison qui guide tout et toutes choses.

Et pour
conclure mon cher Premier des Ministres, êtes-vous moins que les
Grecs et les Romains pour prétendre ne plus avoir à apprendre
à débattre, à argumenter, à connaître.
les limites du respect de l’autre dans ce domaine ?
N’est-ce pas dans l’apprentissage de l’échange de la parole que
nous apprenons à être citoyen ?

Mohamed
Qayad