13/07/02 Somalie: Ethiopie et Etats-Unis violent l’embargo sur les armes (AFP)

NEW YORK
(Nations Unies) (AFP) – L’embargo sur les armes à l’encontre de
la Somalie a été détourné par plusieurs pays
depuis sa mise en vigueur il y a 10 ans, dont l’Ethiopie, mais aussi l’Erythrée,
l’Iran, les Etats-Unis et la Pologne, selon un rapport de l’ONU rendu
public jeudi.

L’échec de
cet embargo, selon ce rapport commandé par le Conseil de sécurité,
compromet les tentatives pour trouver une solution politique à
la crise dans ce pays privé de gouvernement central depuis plus
de onze ans.

Pays de la Corne de
l’Afrique, la Somalie est dévastée depuis 1988 par une guerre
civile qui a fait des centaines de milliers de victimes et provoqué
des millions de réfugiés.

Le rapport de l’ONU,
qui détaille le commerce des armes à destination de ce pays,
énumère les "fournisseurs supposés" dans
une annexe de presque deux pages où sont précisés
les dates de livraison, le matériel fourni et les destinataires.

Le pays dont le nom
revient le plus souvent est l’Ethiopie qui aurait ainsi notamment en juin
2001 fourni, outre de l’armement de petit calibre, des mortiers et des
pièces d’artillerie anti-aérienne aux groupes opposés
au gouvernement national de transition (GNT).

Le GNT a été
mis en place à l’été 2000 et bénéficie
de l’appui de la communauté internationale mais son autorité
ne dépasse pas quelques quartiers de Mogadiscio.

L’Ethiopie – qui par
le passé à démenti ces livraisons pourtant bien documentées
– n’est pas la seule mise en cause: l’annexe cite également le
Yémen et Djibouti qui ont une frontière commune avec la
Somalie mais aussi l’Erythrée ainsi que Dubaï (Golfe).

L’Iran et la Libye
sont également cités pour des livraisons de mortiers, de
grenades et d’armes légères et lourdes.

Les Etats-Unis (5.
000 fusils d’assaut et 5. 000 armes de poing), ainsi que la Lituanie et
la Pologne (lance-grenades, pistolets mitrailleurs, grenades et munitions),
sont également cités pour des livraisons en mars 1994 aux
"forces de police somaliennes".

"Une vue généralement
admise est que l’embargo, depuis qu’il a été établi
en 1992, n’a pas été effectivement appliqué",
constate le rapport.

Les experts recrutés
par l’ONU pour mener cette étude ont identifié dans l’ensemble
de la Somalie "de 12 à 14 groupes actifs et maintenant une
activité militaire significative" et disposant au total de
26. 625 combattants.

Le plus important
d’entre eux, selon cette étude, sont – avec 7. 000 hommes – les
Forces de sécurité du Somaliland (entité autoproclamée
et non reconnue internationalement dans le nord du pays).

Les deux plus petits
sont les milices du front national somalien (300 hommes) une alliance
clanique dans le nord-est du pays et la milice (75 hommes) à Mogadiscio
d’Osman "Ato", immortalisé dans le film "La chute
du faucon noir" ("Black Hawk Down") qui retrace le combat
des Rangers américains dans la capitale somalienne le 3 octobre
1993.

Le GNT ne peut compter
au total que sur 3. 500 hommes appartenant à trois groupes armés
principaux. Son rival, le Conseil somalien pour la reconstruction et la
réconciliation en compte 8. 300 de six bandes différentes.

Cependant, les auteurs
du rapport soulignent "le caractère changeant des alliances
qui dépendent des conditions du moment".

Note de l’ARDHD
Cette dépêche peut suggérer deux commentaires.

1 – L’officialisation
de la faillite du GNT, que Guelleh présente comme la plus belle
réussite de son mandat ! C’est probablement vrai. . . mais cela
établit le niveau de ses autres réalisations en particulier
en ce qui concerne Djibouti. Comme le dit Ahmed Dini, des milliards ont
été engloutis par la Communauté internationale à
Djibouti et on ne voit aucune réalisation. . . . . .

2 – De nombreux
observateurs nous ont signalé, depuis longtemps que les armes en
provenance de Pologne et d’autres pays de l’ex-bloc de l’Est ont transité
par Djibouti, avec l’aimbale complicité de Guelleh, qui devait
certainement y trouver son compte. . . . .

ou de quoi l’alimenter !!!