26/07/02 Les nombreux ‘nouveaux’ intellectuels sont-ils les piliers du régime ? N’importe qui ne peut pas parler au nom de l’opposition. (GIDEU)

Nous venons d’apprendre
avec consternation le décès de notre frère Yacin
Yabeh Galab. La volonté de tout puissant l’a décidé.
Nous présentons à toute sa famille , ses veuves et ses enfants
et non pas aux Fourlabeh (Fourlaba), nos condoléances les plus
attristées.

Au peuple Djiboutien, je rappelle que la liberté ne se donne pas,
mais qu’elle s’arrache .Que le peuple de Djibouti se souvienne encore
de tout ce que faisait Yacin Yabeh Galab lorsqu’il avait le pouvoir et
qu’il agissait sur ordre D’IOG. Que le Peuple Djiboutien se souvienne
aussi qu’il y a eu des victimes durant son mandat. Attention au trompeur
Fourlabeh (Fourlaba). Nous nous souvenons encore du massacre, commis il
y a 3 ans, et dont Moussa Ahmed Idriss fut la victime. Je ne m’étendrais
pas sur les crimes de Yacin Yabeh maintenant. Que son âme repose
en paix !

Djibril Abadid
n’a aucune légitimité pour s’exprimer
au nom des Djiboutiens. (*)

Depuis quand Hassan
Djibril Abadid représente les opposants Djiboutiens a Ottawa et
s’exprime au non de l’opposition Djiboutiens. Je regrette mais un éthiopien
n’a aucune légitimité pour nous représenter, nous
les Djiboutiens .

Etre intellectuel
djiboutien.
Qu’est ce que cela signifie aujourd’hui ?

Les intellectuels se sont souvent plaints du manque de culture
démocratique dans nos pays comme étant l’obstacle majeur
à l’avènement rapide de la démocratie. Mais l’on
oublie trop souvent que cette culture est produite et façonnée
non seulement par les conditions sociologiques et les lois, mais aussi
par les idées diffusées par les intellectuels.

La déraison
autoritaire du pouvoir
a pris sa revanche sur la raison scientifique.

A-t-on violé
la Constitution ou les Droits de l’Homme?
Refuse-t-on au peuple l’exercice de son droit de souverain?
Bloque-t-on le processus de changement?
Enterre-t-on la Conférence Nationale pour laquelle tant de sang
a coulé?

Il se trouve aussitôt
des "universitaires" aux compétences fort douteuses qui
n’hésitent pas à faire le sit-in devant les studios de la
radio et de la télévision officielles (aujourd’hui sur l’Internet?)
dépendant du Ministère de l’Information, en réalité
de la Désinformation et du Mensonge, non pas pour dénoncer
les démons de l’inconstitutionnalité ou de l’autoritarisme,
mais pour justifier, par des arguments creux (justifiés par le
ventre ou par le sang – sentiment tribal ou ethnique), l’attitude des
hommes et femmes qui n’ont aucun égard ni pour les règle
de droit ni pour la démocratie elle-même!

Il a existé
une complicité, un mariage entre les intellectuels et le pouvoir
(autoritaire s’entend). L’histoire de la Deuxième République
démontre que les intellectuels ont été des hérauts
du régime… S’étant nourris aux mamelles de l’autoritarisme,
ils apparaissent comme de vieux bébés, incapables malgré
leur âge et leur taille de se détacher du sein maternel.
Il arrive dès lors qu’au lieu de s’exprimer en intellectuels authentiques,
les liens étroits, l’attachement au "sein" de la dictature
et la faim les déguisent en guignols scientifiques ou fassent d’eux
les "intellectuels organiques de la dictature"…

"Intellectuel
Djiboutiens, où es-tu?".

Globalement, la réponse est simple: il est là, mais
non pas du côté où il devrait se trouver, celui des
intérêts des masses et du développement du Peuple,
mais du côté de l’autoritarisme et de l’industrialisation
de la crise. Il n’y a pas eu au Djibouti de regroupement d’intellectuels
pour réfléchir sur les problèmes de leur pays comme
sur ceux du développement ou de la démocratie, pas d’équivalent,
par exemple, du Club Nation et Développement du Djibouti. La "République
des Professeurs" n’a rien produit de tout cela d’autant plus qu’elle
n’a pas été une République du Peuple ni pour le peuple,
mais une République contre le peuple.

Les intellectuels
authentiques, indépendants d’esprit, plus préoccupés
des intérêts de la communauté que des leurs, ont cessé
d’exister ou du moins leur nombre s’est drastiquement réduit. A
la place, un autre type d’intellectuel a surgi, l’intellectuel ou l’universitaire
garant ou défenseur du statu quo, griot du régime, payé
pour troquer sa science contre l’accès à un poste de responsabilité,
combattant théoriquement pour l’intérêt de sa société
mais agissant en fait pour nourrir son propre ventre.

Ces intellectuels
sont malheureusement très nombreux et leur nombre ne cesse de s’accroître
avec la crise. Le Pouvoir avait besoin des services de cette nouvelle
race d’intellectuels pour contrer les mouvements en faveur de la démocratie.
A la fin de leurs études, le manque d’emploi en dehors des structures
du parti unique poussait la plupart des anciens étudiants à
s’inscrire comme nouveaux adhérents de l’association des intellectuels
dits "révolutionnaires". C’était aussi parfois
l’unique choix en dehors de la mort ou de l’exil.

La révolution
sous le parti unique
était synonyme de conservatisme et de militantisme.
La lutte pour la démocratie et le soutien aux revendications
populaires sont abandonnés à "ceux qui ont faim"
en vertu d’un adage africain qui veut que "celui qui a la bouche
pleine ne crie pas". Cette philosophie continue de guider les hommes
politiques (et les intellectuels)


Harbi Elabeh
(GIDEU)
gideu@hotmail.com

(*) NDLR : plusieurs
lecteurs ont attiré notre attention sur ce point. Ils regrettaient
que Djibril Abadid puisse s’exprimer au nom de l’oppositon djiboutienne
à Ottawa, qu’il ne représente absolument pas.