31/07/02 L’affaire Borrel rebondit dans La Nation, qui affirme que Djibouti pourrait être moins serein et transparent dans l’avenir … Un lapsus significatif ?

Le journal La Nation,
organe de communication du dictateur, a cru nécessaire, utile et
urgent de publier un long article pour expliquer que Guelle est innocent.
La vérité nous impose de dire que cet article est fort bien
construit et qu’IOG n’a pas du lésiner (sur le budget public, c’est
à dire l’argent des Djiboutiens) pour s’offrir les services d’un
avocat de talent qui a bien étudié le dossier. Il a sélectionné
exclusivement les points qui pouvaient conforter la thèse impossible
du suicide et il a occulté tous les autres, comme par exemple,
les quelques mètres que le juge a du parcourir, enflammé,
pieds nus (sans respirer et sans se faire mal au pied) et le coup Post
Mortem (après la mort) qu’il s’est donné …

Par exemple, il va
même jusqu’à prédire l’avenir en affirmant que la
nouvelle autopsie n’apportera rien de nouveau… ! Ca c’est fort de sa
part. Comment peut-il savoir ? Cela montre soit la fragilité des
thèses développées … soit une nouvelle connivence
avec la justice française qui a tout intérêt à
suivre la politique internationale française qui soutient Guelleh
contre vents et marées.

Un jour il faudra
bien se demander ce qui incite la France à se compromettre avec
une telle dictature. Forcément les affaires criminelles (dont la
dernière en date avec l’assassinat de Yacin Yabeh) vont ressortir
et être jugées par une juridiction pénale internationale.

Cela dit, la publication
aujourd’hui d’un texte de justification aussi long (uniquement pour répondre
à Sylvie Véran du Nouvel Observateur) ne peut prouver qu’une
seule chose : l’extrême embarras actuel de Guelleh, qui n’a pas
réussi à obtenir ni l’extradiction ni la capture de l’opposant
réfugié en Ethiopie (Et pourtant Zakaria était sur
les dents !) (*) . Si Guelleh était si tranquille et si serein,
il n’aurait pas besoin de le dire …. ! L’opposant d’Addis sait peut-être
des choses, que Guelleh aimerait bien effacer à tout jamais, car
elles ne lui sont pas très favorables ?

La France, qui a refusé
le visa à cette personne, a-t-elle cherché à soutenir
Guelleh en lui évitant d’être mis en difficulté par
ses révélations hypothétiques.
A-t-il eu la prudence de laisser un texte écrit ou filmé
à titre de testament ? Rien ne nous permet de l’affirmer …. mais
c’est dans le domaine des choses possibles.

Pour confirmer nos
affirmations / suppositions, le journaliste ‘cireur de pompes’ de La Nation
veut trop en faire au service de Guelleh. Dans un magnifique élan,
il écrit que Djibouti est plus serein et transparent hier et
aujourd’hui
et peut-être que demain. Une
vision objective ou un lapsus significatif ? Nous n’avons pas la réponse.
Mais cette phrase qui a retenu notre attention et que nous rappelons ci-dessous,
pourrait contenir la clef de l’énigme et la raison de cette publication
en pleine période de vacances :

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Extrait de La Nation

"Ce voyage
nous aura permis d’engager un temps de discussion et de réflexions
sur des hommes, de la trempe de Montebourg qui tiennent autant de place
dans la calomnie des autres, au nom de la justice et du droit ! Mais la
petite République de Djibouti continuera dans la sérénité
la plus totale et la transparence la plus parfaite, hier comme aujourd’hui
et peut-être plus que demain
, de révoquer le doute et
la suspicion entretenus par ceux-là qui ont l’habitude d’enfermer
la vérité dans tout ce qui l’offusque."

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NDLR : si nous
avons bien compris le journaliste, la République de Djibouti est
aujourd’hui plus sereine et plus transparente qu’elle ne le sera demain.
En inversant la phrase, on peut donc en déduire que demain, elle
sera encore moins sereine et encore moins transparente qu’aujourd’hui.
CQFD.

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(*) Zakaria, à
notre connaissance, a conduit récemment deux missions en Ethiopie
pour tenter de capturer et/ou d’éliminer l’opposant d’Addis. La
première s’est mal terminée, puisque ses hommes ont été
arrêtés par les Ethiopiens et qu’il n’a du son salut qu’à
une fuite honteuse … vers Djibouti.

Son deuxième
passage à Addis n’aura pas été plus discret puisque
nous étions en mesure d’annoncer (pratiquement en temps réel)
son arrivée dans la capitale ethiopienne et de publier sa photo
‘secrète’ ..