06/08/02 La politique djiboutienne est-elle la plus compliquée du monde ? Comédie en six tableaux. (Lecteur)

Si on rapporte
les complications au nombre de ressortissants à Djibouti et dans
le Monde, la réponse ne peut-être que OUI …. !

Six
conseils de comportement pour un authentique opposant djiboutien.


Régle 1 : Réfléchir beaucoup et longtemps
Un opposant djiboutien crédible doit montrer ostensiblement qu’il
passe une partie importante de son temps à réfléchir
: c’est à dire à imaginer toutes les solutions possibles.
Il doit se garder d’agir avec précipitation, car il se fermerait
des portes … et parmi ces portes, il pourrait y avoir une porte d’avenir.
Donc la plus extrême prudence s’impose et il lui est recommandé
de réfléchir et surtout d’éviter d’agir.

Règle 2
– Savoir faire patienter ceux qui attendent impatiemment le changement
!

quand un quidam interroge un opposant sur sa vision de l’avenir : l’opposant
doit toujours montrer beaucoup d’optimisme et annoncer qu’il va se passer
quelque chose de très important dans les deux ou trois prochains
mois. Mais la chose est si importante et si secrète qu’il ne peut
même pas l’évoquer avec ses proches. Le quidam, s’il est
normalement constitué, en déduit qu’il va effectivement
se passer des choses importantes : révolution, coup d’état,
guerre, assassinat … il échafaude toutes les hypothèses
possibles et il attend la suite avec impatience, curiosité et espoir…

Au bout de quatre
mois, il ne s’est rien passé, alors il retourne chez l’opposant
qui lui dit qu’en effet, il y a eu un peu de retard, car une action précipitée
risquait de mettre des gens en danger et qu’il doit attendre encore trois
ou quatre mois. Mais il verra ce qu’il verra : un cataclysme au minimum.

Quatre mois, plus
tard, rien ne s’est encore passé et le quidam retourne chez l’opposant.
Celui-ci déclare que l’opération a été ajournée,
car elle ne présentait pas toutes les sécurités requises
et qu’il y a eu des fuites …. Il lui dit invariablement : il faut
être patient et attendre. L’opposant a gagné ainsi une bonne
année.

Règle 3
– participerà toutes les discussions, mais ne jamais s’engager
formellement.

Un opposant qui souhaite rester en vie et libre (à la différence
de l’opposant incarcéré à Gabode) doit participer
à toutes les discussions de l’opposition, mais s’abstenir formellement
d’intervenir ni surtout de s’engager véritablement.
Pour deux raisons :
a) les informations qu’il recueille à droite et à gauche
pourront toujours servir de monnaie d’échange avec Guelleh en cas
de difficulté …
b) dans chaque forum de l’opposition, il y a toujours un informateur ou
un futur informateur. Ne rien dire est une assurance … de liberté

Règle 4
– Se méfier de tous et de tout le monde.

Par principe un opposant djiboutien doit se méfier de tout le monde
: des autres opposants en priorité, de ses amis politiques à
l’évidence, de ses proches dans la majorité des cas. Chacun
est susceptible de le trahir et il doit rester sur ces gardes. Trahir,
pour lui, c’est souvent négocier avec Guelleh avant lui et par
conséquent obtenir plus d’avantages ….

Règle 5
– Avoir toujours deux pieds dans deux sabots et jamais dans le même.

Un opposant en liberté c’est un opposant qui critique suffisamment
le régime pour être crédible et qui soutient assez
le régime pour ne pas être inquiété. Être
opposant, c’est être un homme politique capable de jouer finement
entre l’opposition et le régime. Cela peut aller dans certains
cas, jusqu’à susciter la création d’un nouveau parti pour
y engager d’autres opposants (aurais-je du écrire des concurrents
? ) et pour les conduire à leur perte. Mais attention chaque opposant
connaît ce jeu et c’est grâce à cela que la situation
se complique à loisir et que même les intéressés
finissent par s’y perdre ….

Règle 6
– Ne travailler que pour soi et jamais pour l’intérêt collectif.

Un bon opposant ne travaille que son présent et pour son avenir
: argent, distinctions, pouvoir, tranquillité, considération,
honneurs, reconnaissance, sont ses maîtres. En travaillant pour
l’intérêt collectif, il ne gagnerait qu’une seule chose :
des ennemis qui jalouseront sa puissance d’initiative. A éviter
totalement.

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Pardon cher ARDHD de solliciter la publication de cette parodie, mais
au fond, elle pourrait expliquer les raisons du mal dont nous sommes atteints.
Incapables d’agir en groupe autour d’un objectif commun, nous passons
notre temps à nous méfier des autres et à les critiquer
sans cesse. Comprenons-nous que nous faisons le jeu de Guelleh qui utilise
à merveille ce trait de notre caractère national ? J’en
doute parfois.

MAG

PS
: cela devrait s’appliquer aussi à l’ARDHD. Bien que n’étant
pas une organisation qui affiche des ambitions politiques à Djibouti,
l’ARDHD interfère dans la politique djiboutienne : elle propose
et elle essaye d’aider les opposants en publiant leurs idées. En
cela elle ne respecte pas les principes énoncés ci-dessus
et elle doit être condamnée sans réserve par l’ensemble
des opposants … qui ne sen privent d’ailleurs jamais, d’après
ce que j’entend …. ici et là !

Bon
courage à toute l’équipe ARDHD qui est présente sans
interruption sur le terrain de l’information depuis plusieurs années.
Rassurez-vous les amis, on lit beaucoup votre site, même si c’est
pour vous critiquer … pour vous suspecter de favoriser tel ou tel clan,
tel ou tel tribu, et/ou tel ou tel organisme français ou djiboutien
d’espionnage.

Le
pire ce sont ceux qui vous lisent et qui se vantent de n’avoir jamais
consulté votre site : ils constituent un pourcentage non négligeable..
de vos lecteurs.