17/09/02 Le GED adresse un message lourd de signification aux Forces militaires présentes à Djibouti.

Dans un communiqué publié ce matin sur le site du GED (cliquez
ici) nous découvrons un message adressé aux forces étrangères
stationnées à Djibouti pour leur demander de respecter les termes
des accords et de ne pas interférer dans les affaires intérieures
de la République, contrairement à ce qui avait fait dans les
années 90 contre les résistants du FRUD.

La teneur de ce message
pourrait confirmer les craintes que nous avons exprimées depuis plusieurs
semaines et les alertes que nous avons lancées, afin d’éviter,
si cela est encore possible, un embrasement généralisé
dans la région, qui serait un drame inacceptable et injuste pour tous
les habitants. La communauté internationale et plus particulièrement
la France aurait une responsabilité majeure dans ce contexte.

En soutenant contre vents
et marées un dictateur criminel, en lui accordant des aides substantielles
et sans cesse renouvelées et en assurant à la fois l’impunité
et la protection diplomatique de son régime et de ses dirigeants, la
France a contribué indirectement mais consciemment à asservir
la Population djiboutienne.

La conséquence
de cette politique, si l’on donne du crédit aux affirmations du GED,
serait le développement d’un état proche de l’insurrection et
de la révolte. Nous ne voudrions pas le croire.

Mais il faut reconnaître
que la situation est tendue, que le peuple a faim, que les fonctionnaires
ne sont pas payés, que le chomage a pulvérisé les seuils déjà difficilement
acceptables, que des innocents croupissent à Gabode et que les familles
s’espionnent maintenant mutuellement pour recevoir les maigres subsides que leur accordent
les services de sécurité – SDS. (On dit que 10 à 15.000
personnes – sur une population estimée entre 500 et 600.000 habitants
– participeraient activement à cette monstrueuse entreprise de délation
généralisée et encouragée par le pouvoir, au seul
motif (légitime ?), qu’elles n’ont plus d’autres solutions pour nourrir
leurs enfants …).

Nombreux sont les jeunes
qui ont fui le pays et qui n’envisagent plus d’y retourner, car il n’y a plus
de travail, plus d’avenir et plus d’économie. Cette situation, dont
la lourde responsabilité repose sur les épaules de la bande
à IOG
, a contribué à l’appauvrissement complet du
pays et obère gravement les chances d’une remontée rapide, même
en cas de changement de régime.

De nombreux observateurs
s’accordent pour dire que la situation ne pourra plus perdurer et que seul
un évenement majeur pourrait encore éviter un bain de sang
: la démission de Guelleh pourrait être une solution. Mais il
y a peu de chances pour qu’il se rallie à cette décision …. ! Alors
les Djiboutiens n’auront plus qu’un choix : celui de le mettre à la
porte.

Attendons ce qui sortira
des entretiens que Guelleh aura à Paris au mois d’octobre et au cours
desquels, il pourrait être mis en difficulté .. mais ne rêvons
pas trop quand même sur un renversement brutal de la politique française.

Prions, si des évenements
graves étaient déclenchés, pour qu’il n’y ait pas de
victimes civiles, mais nous devenons pessimistes sur ce point, au fil des
jours.