28/09/02 L’armée américaine installe sa base d’appui à Djibouti (AFP)

DJIBOUTI, 27 sept (AFP) – Près de l’aéroport international de Djibouti, des soldats américains s’activent sur une vaste étendue de terre sablonneuse, jusqu’alors inoccupée, et dont ils ont déjà asphalté une bonne partie.

L’armée américaine continue de s’installer à Djibouti en cette fin septembre, un an après les attentats aux Etats-Unis qui ont déclenché la riposte anti-terroriste de Washington à travers le monde. Ici, elle a installé un contingent estimé à 800 hommes.

Là où ne poussaient que des épineux, le camp de l’US Army, qui doit servir de base d’appui, prend forme. Sur deux rangées, huit grandes tentes de toile sont. A proximité, des auto-mitrailleuses « Hammer » et d’autres véhicules militaires, flambant neuf, couleur vert-olive. Elles n’ont pas encore reçu le camouflage marron-beige des autres engins circulant hors du camp et de l’uniforme des soldats américains envoyés en opération dans les pays réputés chauds et désertiques.

Ces scènes sont furtivement perçues à l’entrée d’un camp parfaitement gardé, dont l’accès est interdit aux journalistes qui tentent en vain depuis plusieurs jours d’obtenir des informations sur les éventuelles missions clandestines que des unités d’élites américaines pourraient mener depuis Djibouti contre des membres du réseau Al Qaïda réfugiés au Yémen.

Le commandant du camp répète le même message aux journalistes: « Nous ne sommes pas autorisés à vous parler ou à vous laisser filmer… Nous attendons toujours des instructions de Washington ».

La qualité de journaliste américain n’est pas un argument suffisant, comme le constate un confrère, à l’arrivée de deux GIs à bord d’un gros 4×4, manifestement décidés à éloigner rapidement les curieux. « He! Guy, we are american citizens », lance-t-il. Sans succès.

Les quelques mots échangés entre les soldats américains et le groupe de journalistes sont à moitié couverts par le bruit de deux Mirage-2000 français qui fendent le ciel. Les pilotes du Détachement-Air 188 de l’armée de l’air française effectuent régulièrement dans le ciel djiboutien des exercices aériens.

Autour de leur camp retranché, les soldats américains ont dressé un mur de sable haut de plusieurs mètres. On n’aperçoit que des rotors arrière d’hélicoptères, et les réservoirs d’eau surélévés.

Sur un monticule de terre consolidée, une antenne radar mobile tournoie. Les contrôleurs de l’espace aérien opèrent à partir d’un véhicule tout proche.

Quelques mètres plus loin, sur une autre surélévation recouverte d’une toile de camouflage protégeant aussi de la chaleur, deux hommes gardent un missile sol-air, en batterie pour prévenir toute attaque aérienne. Des sentinelles ont été placées autour des endroits jugés sensibles.

Pour les travaux de génie civil, l’armée US a recouru à quelques grosses entreprises de la place, spécialisées dans le bâtiment ou la construction de routes.

« N’allez pas demander à Cosmez, Astaldi ou Verzy d’ouvrir un chantier pour vous aujourd’hui, ils sont trop occupés avec les Américains qui paient bien, et cash », lance Mahmoud Osman, un petit entrepreneur dans le bâtiment.
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Note de l’ARDHD :
Si tout ce qui est décrit, ci-dessus, par l’AFP, ne ressemble pas à l’installation d’une base militaire arrière, en vue d’un prochain conflit, nous on voudrait bien le croire, mais ce n’est pas facile !

Une nouvelle fois Guelleh a perdu une partie du peu de crédibilité qui pouvait lui rester, en affirmant publiquement, qu’aucun pays ne sera autorisé à lancer des attaques à partir de Djibouti ou à se servir du pays comme base arrière.

C’est peut-être vrai dans le fond, mais il est clair que les USA ne lui demanderont même pas l’autorisation et qu’ils lui donneront un beau chèque pour qu’il se taise. Et comme cela, c’est un langage qu’il comprend très bien, il ne devrait pas avoir d’état d’âme !