16/10/02 Dini découvre « enfin’ que la CENI n’est nullement indépendante et il vient se plaindre. Il y a longtemps que l’ARDHD avait lancé le jeu sur la CENI et que tous les lecteurs avaient bien compris que c’était une carabistouille de Guelleh. C’est bien que Dini le découvre maintenant. Mieux vaut tard que jamais ! (Extrait de l’AFP)

DJIBOUTI, 16 oct (AFP) – La commission électorale djiboutienne, mise
en place fin septembre par décret présidentiel, n’est « nullement
indépendante », a affirmé mercredi l’ancien Premier ministre
et chef d’un parti d’opposition, Ahmed Dini.

« Ce décret ne nous donne pas satisfaction ni dans la composition,
ni dans les attributions de la dite commission », a-t-il indiqué
lors d’une conférence de presse.

« Ce n’est qu’un faire-valoir, cette commission n’est nullement indépendante »,
a ajouté le président de l’Alliance Républicaine pour
le Développement (ARD), un nouveau parti politique qui a succédé
à l’ancienne rébellion afar du FRUD-armé, qu’il dirigeait
auparavant.

Des élections législatives, les premières de l’histoire
du pays sous le régime du multipartisme intégral, sont prévues
fin décembre ou début janvier.

Selon l’ex-chef rebelle, le fait que neuf membres de cette commission soient
désignés par l’Assemblée nationale (3), par le gouvernement
(3) et par l’Association des magistrats (3) soulignent un grand « déséquilibre »,
alors que chaque parti politique n’aura qu’un seul représentant.

Cette commission « est hors circuit », a-t-il de plus estimé
puisque que, selon lui, elle n’est pas responsable du dépouillement
des votes, ni de l’établissement des procès-verbaux.

« Elle ne contrôlera rien, donc n’établira rien », a-t-il
ajouté, avant de lancer: « On a l’intention de frauder ». Il
a également menacé de recourir à la justice pour obtenir
l’annulation du décret.

L’ARD et L’Union pour la Démocratie et la Justice (UDJ), formation
en voie de légalisation et dirigée par Ismaël Guedi Hared,
ex-directeur de cabinet de l’ancien président Hassan Gouled Aptidon,
sont pour l’heure les deux seuls partis d’opposition à Djibouti.

Lors du dernier scrutin en décembre 1997, la coalition au pouvoir
avait raflé les 65 sièges du Parlement.

Le multipartisme est entré en vigueur le 4 septembre 2002, à
la fin d’une période transitoire de dix ans qui limitait à quatre
le nombre de partis politiques dans ce pays de la Corne de l’Afrique, qui
accueille la plus importante base militaire française à l’étranger.

Djibouti a vécu sous un régime de parti unique depuis l’indépendance
de la France en 1977 jusqu’en 1992.