18/10/02 RSF interpelle les participants à la Conférence de la Francophonie et demande l’application de sanctions contre les Etats qui ne respectent pas la liberté d’expression. Bien entendu Djibouti figure en bonne place … parmi les plus répressifs !
Paris, le 17 octobre 2002
IXe Sommet de la Francophonie
Beyrouth, Liban – 18 au 20 octobre 2002
La Francophonie assiste passivement aux violations quotidiennes de la liberté
de la presse
Reporters sans frontières demande la suspension de la Guinée
équatoriale, du Laos, de la Tunisie et du Viêt-nam
Sur les cinquante-cinq Etats et gouvernements qui participent au IXe Sommet
de la Francophonie, vingt continuent de bafouer la liberté de la presse
: le Burkina Faso, le Cameroun, les Comores, Djibouti, l’Egypte, la Guinée,
la Guinée-Bissau, la Guinée équatoriale, Haïti,
le Laos, le Liban, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, la République
démocratique du Congo, le Rwanda, les Seychelles, le Togo, la Tunisie
et le Viêt-nam.
(…)
En janvier 2001, la justice de Djibouti a suspendu la parution du Renouveau
pendant trois mois. Le directeur de la publication a été interrogé
et interdit de sortie du territoire. Depuis plusieurs années, les autorités
de ce pays ordonnent régulièrement la suspension provisoire
des rares journaux d’opposition. Ainsi, les Djiboutiens soucieux de recevoir
une information indépendante du pouvoir en place n’ont d’autre choix
que d’écouter les radios étrangères captées dans
le pays.
(…)
Sur cette base, Reporters sans frontières demande :
- la suspension de la Francophonie de la Guinée équatoriale,
du Laos, de la Tunisie et du Viêt-nam, comme le prévoit la
déclaration de Bamako en cas de "violations graves des droits
de l’homme". - l’arrêt de la coopération
multilatérale francophone avec le Burkina Faso, Djibouti,
Haïti, la Mauritanie, la République démocratique
du Congo, le Rwanda et le Togo.
- un rappel à l’ordre par le secrétaire général
de la Francophonie de tous les autres Etats qui bafouent la liberté
de la presse : le Cameroun, les Comores, l’Egypte, la Guinée, la
Guinée-Bissau, le Liban, le Maroc, le Niger et les Seychelles.
Par ailleurs, Reporters sans frontières appelle tous les Etats
participants au Sommet de Beyrouth :
- à modifier dans leur législation tous les articles de loi
qui prévoient des peines de prison pour des délits de presse
afin de leur substituer des amendes. L’organisation rappelle qu’en janvier
2000, le rapporteur spécial des Nations unies pour la promotion et
la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression
a demandé "instamment à tous les gouvernements de veiller
à ce que les délits de presse ne soient plus passibles de
peines d’emprisonnement (Š) Pour des délits tels que "écrits
diffamatoires", "insultes" ou "outrage" envers
le chef de l’Etat, ou la publication d’informations "fausses"
ou "alarmistes", les peines de prison sont à la fois répréhensibles
et hors de proportion avec le dommage subi par la victime". - à mettre fin à l’impunité concernant les assassinats
de journalistes. L’organisation demande tout particulièrement aux
autorités du Burkina Faso et de Haïti de tout mettre en ¦uvre
afin que les assassins de Norbert Zongo, de Michel Congo, de Jean Dominique
et de Brignol Lindor soient enfin arrêtés et condamnés.
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