01/11/02 (B170) Des élections législatives à Djibouti. Pourquoi faire ? Dans la mesure où les résultats sont connus avant le scrutin.

Des
appels au boycott des élections

De nombreuses
personnalités nous adressent des messages ou des articles, que nous
publions, dans lesquels ils (elles) s’interrogent sur l’opportunité
:

– de faire des élections
à Djibouti,

– de participer au scrutin.

Parmi ces personnalités,
plusieurs appellent au boycott du scrutin, par exemple et sauf erreur de notre
part, une partie de l’opposition derrière Kadamy, Aïnaché,
etc…

La décision d’appeler
au boycott est toujours une décision difficile à prendre.

1 – Le droit de vote est
l’un des droits fondamentaux des citoyens et il leur permet d’exprimer (en
principe) librement leurs souhaits en ce qui concerne la conduite des affaires
du pays. Demander de ne pas voter équivaut toujours à prendre le risque
de priver les citoyens de leur droit d’expression.

2 – Mais si le scrutin est manifestement
entaché de fraudes (comme tout le laisse prévoir actuellement), on peut considérer que les citoyens ont été
trahi et qu’ils n’ont pas pu s’exprimer puisque l’expression de leur choix
est modifié arbitrairement pour favoriser des intérêts
privés …

Dans les deux cas, le
résultat est identique puisque les citoyens sont privés de l’expression
de leur droit fondamental, soit parce qu’ils ne l’ont pas exercés,
soit parce que l’on a influencé le résultat, en utilisant différentes
techniques. Le seul avantage de la première solution est d’éviter
de cautionner les manoeuvres frauduleuses … et ce n’est pas négligeable
!

Une
voyante extra-lucide connaîtrait déjà le résultat
du scrutin ?

Comme cela est déjà arrivé dans le passé, l’un
des membres de notre équipe est allé consulter une voyante très
connue pour essayer de connaître le résultat du scrutin de décembre.

Eh bien la voyante a répondu
immédiatement. A la surprise de notre énvoyé spécial,
elle a affirmé qu’elle pouvait voir le scrutin et les résultats
dans le marc de café. Bien sur, nous lui laissons l’entière
responsabilité et nous émettons toutes les réserves possibles
quant à la validité des résultats qu’elle a ‘lus’ . Nous
les publions sans aucune garantie de véracité.

D’après elle, sur
65 postes de députés, les résultats donneraient :

Opposition ou présentés
comme tels : élus 13 (20 %)
Ahmed Dini et deux autres membres de l’ARD
Daher Ahmed Farah + 1 membre du PRD,
Aden Awalleh Robleh + 1 membre du PND,
Mahdi Ahmed Abdillahi,
Moumin Bahdon,
Gabayo,
Moussa Ahmed Idriss,
Général Ali Meidal,
Ismaël Guedi,

Majorité présidentielle
(FRUD bis + RPP) : élus 52 (80 %)

Dans cette configuration,
nous voyons bien que Guelleh aura les coudées franches :

– avec 80 % de l’A.N.
à sa botte, ( et plus ?)
– une opposition peu représentée, mais qui lui donne une caution indispensable de démocratie apparente
sur le plan international (encore faudrait-il vérifier si les opposants
élus s’avèrent être de vrais opposants ou des opposants
de façade. Il leur restera encore à prouver qu’ils sont de véritables opposants !)

Puisque les résultats
sont connus à quelques postes près, est-il nécessaire
de faire des élections à Djibouti ?

Le fait de ne pas faire
des élections et de désigner simplement les candidats présenterait
plusieurs avantages :

– réduction des
dépenses à la charge de la communauté pour conduire les
campagnes électorales, organiser les scrutins et acheter les voix des
électeurs,

– transparence : le peuple
est privé de son droit d’expression, mais la méthode est présentée
de façon claire et affichée ! Il est berné mais il n’est
pas humilié.

Pour
toutes ces raisons, faut-il militer en faveur de la non-tenue d’élections
?

La réponse pourrait être différente, si une véritable opposition à Djibouti avait le courage et l’honnêteté de demander à la communauté internationale de déléguer des observateurs neutres et compétents. A notre sentiment, la communauté aurait à coeur de leur répondre positivement et d’organiser cette opération. Mais Guelleh ne la désire certainement pas et curieusement personne ne la réclame encore ?