29/12/02 (B178) La suite que de nombreux lecteurs attendaient : « La Saga d’IOG ou la Saga du Pharaon d’Haramous » par le sergent ARIKO

FORT
ET JUSTE.

La deuxième partie
de la saga d’IOG est intitulée « la Saga du Pharaon d’Haramous ».

Je prie mes chers(es)
lecteurs(trices) de m’excuser de ne pas avoir fait diffuser cette deuxième
partie plus tôt, conformément à mes promesses, mais j’ai
été contraint de régler de nombreuses questions personnelles
dont certaines ont trait à ma sécurité. Que chacun veuille
bien me pardonner pour ce retard.

Vous souvenez-vous, dans
le chapitre précédent, je vous avais donné la description
de deux vétérans de la guerre.

Le FRUD a été
officiellement créé en août 1991 à Bobbo af, qui
est situé dans une petite vallée non loin de Tadjourah. Le FRUD
est le résultat de la
fusion de trois fronts armés dont l’Arod. En réalité,
c’est le gouvernement djiboutien qui était la véritable tête
pensante du FRUD. Voilà comment il a agi pour manoeuvrer le FRUD.

Le Gouvernement de l’époque
a décidé de provoquer les Afar en les chassant de l’armée,
en leur fermant les écoles, et en les privant de travail, c’est à
dire en leur coupant tous les accès à la vie sociale. De nombreux
leaders de cette communauté ont été torturés à
la Villa Christophe.

Les Afars se rassemblaient
au sein de l’AROD (Association pour la
Restauration de l’Ordre et la Démocratie). L’Arod est le successeur
du MPL qui avait fui la répression gouvernementale.

IOG a sollicité
son oncle, pour qu’il lui donne l’autorisation d’aller demander de l’aide
au Sultan des Issas l’Ougass Hassan Issa. Mais ce dernier refusa de soutenir
le régime de Gouled et il ordonna qu’une discussion soit ouverte avec
tous les Djiboutiens mécontents.

IOG a très mal
pris la décision de l’Ougass mais il ne pouvait rien faire contre le
Chef suprême des Issas. C’est alors que le Premier Ministre Barkat Gourad
eût l’idée de demander à des membres de sa famille, d’organiser
des massacres pour pousser le Chef Ougass à se rallier aux raisons
d’IOG.

Des jeunes filles ont
été enlevées a Wouea et à Dickill ainsi que des
attaques contre le camp militaire d’Obock.

Pendant que le gouvernement
jouait ainsi avec le feu, le FRUD était divisé
par une lutte des Chefs. La France ne connaissait presque rien du FRUD mais
elle savait parfaitement que l’on torturait à Djibouti de nombreux
Afar.

Le FRUD s’empara rapidement
des 2/3 du territoire et il liquida sans résistance pratiquement toutes
les poches des Forces armées djiboutiennes. Le commissaire de Tadjourah
M. Osman Robleh Daach informa aussitôt le Gouvernement sur toutes les
réunions secrètes qui se tenaient dans son district et sur l’évaporation
de dizaines de jeunes qui disparaissaient dans la nature.

Le gouvernement a compris
qu’un front avait occupé tout le territoire et le Ministre de la Défense
M. Ismail Ali Youssouff déclara que les rebelles devaient quitter le
territoire de la République pour regagner l’Éthiopie.

Cela n’impressionna pas
les rebelles qui continuaient leur offensive si bien qu’ils arrivèrent
en bordure de Tadjourah et qu’ils prirent la ville d’Obock.

Gouled prit la parole
à la télévision pour décréter la mobilisation
de tous les réservistes et la mobilisation des jeunes afin de défendre
la patrie.

Comme toujours c’est par
centaines que les jeunes ont répondu à l’appel, non pour obéir
au vieux, mais bien pour sauver le pays des griffes des assaillants.

Mais avant d’en arriver
à ces extrémités, il y avait eu l’attentat du Café
de Paris. IOG avait organisé cette action pour punir la tribu des Gadaboursi
parce qu’ils avaient trop collaboré avec le régime de Siad Barré
et qu’ils avaient dit non au SNM et à ses alliés du Gouvernement
djiboutien.

C’est un certain Omar
Osman qui a allumé le feu entre les deux tribus Issa et Gadaboursi
cette flamme ne s’éteignait pas à Djibouti…

IOG avait planifié
une attaque contre les intérêts de la France, espérant
démontrer aux Français que les Gadaboursi étaient leurs
pires ennemis.

La déflagration
a fait un mort (le fils de l’Adjudant-Chef Nervet) et dix-sept blessé
djiboutiens dont de nombreux massaquines (mendiants en
somali).

Immédiatement sans
chercher les véritables coupables, le régime de Gouled emprisonna
des centaines de Gadaboursis, dont certains goûtèrentà
la Villa Christophe (Badri, Chaquestai, Ali Dig, Said Weira, etc….) et qui
en conservent toujours des séquelles physiques graves.

Ce jour de septembre,
le Colonel Hoche m’avait donné l’ordre de commander les brigades 3,4
et 5. J’ai refusé d’obéir à cette ordre du fait qu’il
impliquait des tortures. J’ai été puni et renvoyé durant
quatre mois à Arta, avec interdiction absolue de quitter la demeure
présidentielle de Gouled.

Plus tard, on m’a dit
que les Gadaboursis s’étaient sauvés vers Arhiba pour demander
l’asile à leurs frères Afar. Le pouvoir de Gouled n’a jamais
pardonné aux Afar d’avoir hébergé les Gadaboursis du
quartier 5.

Le pouvoir s’intéressa
donc au cas des Afar. Le FRUD lui donna des de bonnes raisons en attaquant
dans la nuit du 8 au 9 janvier 1991 le camp militaire de Tadjourah.

Un des participants avait
dénoncé le complot à la dernière minute, ce qui
permit au pouvoir d’arrêter 68 personnes dans le cimetière d’Ambouli,
derrière l’UNFD, et de les conduire à l’intérieur des
Casernes de la Police et de l’Armée nationale. Parmi eux M. Ali Aref
Bourhan, ancien Président du Conseil. Beaucoup de ses compagnons furent
conduits à la Villa Christophe et à Gabode.

Le régime djiboutien
était alors désemparé et il ne savait plus quoi faire.
En plus la France, par la voix de son Ambassadeur à Djibouti M. Claude
Soubeste a déclaré que les gens arrêtés au quartier
5 n’étaient nullement les auteurs de l’attentat du Café de Paris.

Le régime cherche
était donc contraint de trouver un autre coupable ‘crédible’.
Il trouva M Aden Robleh Awaleh à qui il fit porter le chapeau.

Le FRUD s’empara de toutes
les localités. Le vieux Gouled n’avait plus les moyens de s’opposer
à son avance. Le FRUD attaqua l’armée à Khalaf, une petite
localité près de tadjourah et il lui infligea de lourdes pertes.

En réponse IOG
donna l’ordre à la Police, à la Gendarmerie et à l’Armée
nationale d’attaquer le quartier d’Arhiba le 18 décembre. On a relevé
56 morts et de nombreux blessés.

Quinze députés
du Comité central ont adressé une lettre ouverte au Président
Gouled pour lui demander de prendre ses responsabilités dans le massacre
d’Arhiba. Ali Sialy, Cheiko, Hassan Omar etc…demissionneront du parti RPP.

Le 14 janvier, le Ministre
Mohamed Djama Elabé démissionne aussi du Gouvernement et du
RPP.

IOG voyait d’un très
mauvais oeil cette démission au moment où le Gouvernement était
en grave crise.

Dans la foulée,
M. Elabeh a créé le MPR (Mouvement pour la Paix et la
Réconciliation) et peu de temps après le PND d’Aden Robleh a
aussi été légalisé.

Le pouvoir voulait utiliser
les mouvements politiques d’Elabé et d’Aden Robleh Awaleh. En revanche,
il refusa de légaliser le FUOD de Cheiko et de Mahdi Ibrahim God.

IOG a été
jusqu’à inventer une nouvelle émission à la RTD, bien
mal nommée « Maha karuna » (l’heure de vérité
‘ à la djiboutienne) afin de différencier ceux soutiennent le
pouvoir de ceux qui soutiennent l’opposition.

Le pouvoir a organisé
un simulacre d’élections, le 18 décembre 1992 et le 7 mai 1993
pour la présidentielle. Des journaux sont apparus à Djibouti
sans que le pouvoir ne riposte parce qu’il avait fort à faire dans
le Nord.

C’est à ce moment
qu’IOG a nommé Abdo Bolock Abdo au poste de Ministre des Affaires étrangères
en remplacement de Moumin Bahdon Farah et ce pour calmer les Afar et plus
particulièrement la jeunesse AFAR.

Ce geste n’eût aucun
impact sur le FRUD qui a continué son offensive.

Le gouvernement instaura
une taxe de 10 % sur les salaires des agents de l’états pour trouver
les fonds nécessaires au réarmement afin de combattre la rébellion.

De plus le Gouvernement
a infiltré la rébellion, comme l’a fait la France.

Le Commandant Marc Frontier,
qui était chef des services de renseignements français, infiltra
la rébellion et il a transmis ensuite toutes les informations à
la SDS et à l’État-major des Forces armées djiboutiennes.

Le 13 juillet
1993, le gouvernement déclencha l’offensive sur tout le territoire
national. Le FRUD avait eu le tort, par naïveté, de faire confiance
à la France.

Sergent
Ariko