29/12/02 (B178) Lettre ouverte à M. Ali Abdillahi Iftin du GED. (Sergent Ariko)

FORT
ET JUSTE.
GENDARMERIE NATIONALE
.

Hassan Moussa dit
Ariko

(Sergent-Chef de la Garde présidentielle
du camp Barkat Sirag,
responsable de l’officier de permanence.)

 

Au
Commandant Ali A. IFTIN

Mon Commandant ,

Je vous présente
à vous et à votre famille une bonne fête de l’Aïd
ainsi qu’au Lieutenant Alhoumekani.

J’ai pris connaissance
de la lettre que vous avez adressée au Dictateur de Djibouti et je
vous félicite pour avoir dit la Vérité sur votre limogeage
du Palais présidentiel.

Les Djiboutiens ne connaissaient
pas particulièrement les raisons de votre mise à la retraite
anticipée du corps de la Gendarmerie nationale, section de la sécurité
rapprochée du vieux Gouled

Je me souviens de tous
les problèmes que vous avez rencontrés lorsqu’IOG , Mahdi Cheik
moussa ainsi que le Colonel Omar Bouh Goudadé ont organisé ce
complot afin de vous discréditer personnellement aux yeux du vieux
Gouled

Je vous envoie la cassette
qui a été enregistrée, lorsque vous vous trouviez au
camp Cheik Osman et que le vieux Gouled a refusé de vous saluer à
cause du complot qui avait été organise, dans les faits, par
IOG et les deux autres.

Ils vous ont remplacé
par le Lieutenant Ibrahim qui a été promu ensuite au grade de
Commandant. Je n’ai rien contre Ibrahim mais il doit ce poste au fait qu’IOG
ne voulait plus de vous au Palais.

Je vous rappelle, ainsi
qu’à tous les Djiboutiens que cette histoire avait commencé
en 1994 le jour ou vous vous êtes disputé avec le Colonel Mahdi
Cheik moussa et qu’il vous a donné l’ordre de quitter la Garde présidentielle.

Cher Ami, je vous rappelle
que nous n’avez fait que suivre la destinée que Mahdi avait fait subir
à l’ancien chef de corps le Colonel hoche Roblé.

Mahdi avait dit à
hoche qu’il allait commander la Garde présidentielle et que cette unité
ne ferait pas pas partie du corps de la Gendarmerie.

Arrivé au pouvoir
après avoir chassé le Commandant Yonis hoche de la Gendarmerie
du fait que ce dernier ne pouvait plus supporter la conduite médiocre
du nouveau Chef de Corps qui était déconsidéré
par la presque totalité des gendarmes mais qui était imposé
par IOG. IOG y tenait beaucoup parce qu’il pouvait lui demander n’importe
quoi …

IOG et Yonis hoche se
vouait une haine féroce. En fin de compte Yonis hoche a été
muté à l’État-major des Forces armées djiboutiennes
en compagnie du Colonel Hassan Osman, garde du corps de Gouled depuis longtemps.

Ainsi débarrasséde
Yonis hoche et d’Hassan Osman, le Colonel Mahdi, fort du soutien d’IOG, voulait
vous éliminer de la course.

Comme vous avez refusé
le marché, le camp Barkat Sirag a été coupé en
deux.

La première partie
était de votre côté et l’autre favorable à Mahdi.

Je voulais aussi vous
rappeler vos gaches sur les gendarmes qui ne pouvaient pas supporter les anciens
du camp (je vous envoie aussi cette cassette afin que vous puissiez vous faire
votre propre opinion).

La cohésion du
Corps de la Gendarmerie reposait sur votre poigne de fer. Le
geste le plus regrettable a été le choix du Sergent Hachi comme
chauffeur et de lui confier la mission de ramener les enfants (votre petit
fils iftin et l’autre) a l’école vers 13 heures

Vous habitiez, Cher Ami,
dans l’ancienne maison de Mahdi sur la route d’Ambouli. C’est en sortant la
voiture pour rejoindre la route qu’un camion a bousculé le véhicule,
le coupant en deux.

Vous étiez encore
dans ta maison et ce sont les cris de votre gardien qui vous ont alerté.
Comme d’habitude, vous avez pris votre pistolet et vous vous êtes d’abord
assuré de savoir si tes enfants étaient sains et saufs. Ensuite,
dans un geste de colère vous avez assommé le pauvre Hachi avec
la crosse de votre revolver.

Toute la population d’Ambouli
et Aquitaine était sorti pour voir la scène. IOG en fut informé
et sachez que ce jour-là, vous avez signé votre propre arrêt
de mort.

Aucun des militaires du
camp ne comprenait les raisons pour lesquelles vous aviez frappé le
pauvre Hachi, qui n’était pas responsable de l’accident.

Inutile de nous occulter
certains de vos méfaits, mais je ne suis pas là pour vous critiquer
mais pour dire la vérité sur votre parcours.

Le complot dont vous parlez
s’est déroulé le samedi 12 septembre 1998 et il a conduit à
des condamnations arbitraires et sans fondement de trois personnalités
(Gabayo, Moumin Bahdon Farah ainsi que M. Elleyié Amin Obsieh qui est
de la même famille qu’Ismail Guedi Arred) et de 15 militaires djiboutiens
dont le Commandant Iftin.

Le Général
‘à la gomme’ Zakaria s’est empressé d’écrire (il ne
l’a pas fait lui même mais c’est sa secrétaire qui a rédigé
le texte. Il faut savoir que ce Général n’a jamais participé
au moindre stage de formation. Bizarre pour un Général ? )

aux 15 militaires dont Iftin pour leur ordonner de rester chez eux jusqu’à
nouvel ordre leur signifiant d’ores et déjà qu’ils étaient
devenus indésirables au sein de l’Armée.

Bien qu’aucune charge
susceptible de justifier une telle mesure n’avait pu être retenue contre
les accusés, ce fait n’a nullement gêné ce Général
‘d’opérette’ qui n’a jamais fait grand mystère de son attachement
à une politique dépuration tribale au sein des FAD.

S’il n’en dépendait
que de lui, il n’aurait pas hésité une seule seconde, à
donner libre cour à ses pulsions tribales et à radier de l’Armée
tous les cadres, officiers et sous-officiers appartenant à une autre
tribu que la sienne.

Ce premier groupe de militaires
(dont vous Iftin), qui est aujourd’hui dans le collimateur, avait à
son actif près d’une vingtaine et même plus pour certains de
citations pour services rendus à la Nation djiboutienne.

Briser d’aussi longues
et belles carrières pour d’absurdes raisons politico-tribales était
véritablement injuste et même cruel. Le moral des FAD (Forces
armées djiboutiennes) en a été dangereusement ébranlé.

Vous avez dit la vérité,
Cher Iftin. En effet, il y a bien eu un complot contre vous ainsi que contre
les quatorze autres militaires.

Tout a été
organisé : la façon dont les Gendarmes de la Compagnie de
Djibouti, commandée par le petit Zakaria ont attribué
la responsabilité du prétendu Coup d’état.

Ce coup d’état
a été organisé par Mahdi, par Omar Bouh, par Hassan Saïd
et par IOG.

La soi-disant découverte
à Arta -Wouea d’un arsenal de guerre qui avait été caché
auparavant par le Colonel Houssein Djama Commandant de la Force d’Action Rapide
(FAR).

je savais que ces armes
appartenaient à la FAR et que le pauvre gardien d’Ismail Guedi Hared
n’avait jamais rien su ni rien vu.

Le commandant Zakaria
a torturé les pauvres détenus pour leur soutirer des aveux forcés
contre les accusés de ces deux affaires.

Pour finir, la tuerie
de la rue Guelleh Batal (quartier 7) perpétrée contre des civils
innocents par le Commandant des brigades 6 et 7 démontrent en effet
que la Gendarmerie des Brigades n’est plus que le pâle reflet de sa
réputation d’antan.

Une telle détérioration
de la tradition des Brigades n’a, aux yeux des Djiboutiens rien de fortuit.
Elle serait due a l ‘impunité et aux comportements scandaleux de certains
de ses cadres.

Donc je ne peux que vous
éclairer sur ce que vous aviez oublié de mentionner.

J’attend votre réponse
avec grande impatience.

Veuillez agréer,
Cher Commandant, l’expression de mes sentiments les plus distingués.

Sergent
Ariko