06/01/03 (B179) Et même si l’opposition remportait la majorité à la Chambre des députés … qu’est ce que cela changerait dans la direction du Pays. Rien ???(Lecteur)

C’est avec honneur et
joie que je prend ma plume pour vous écrire pour la
toute 1ere fois.

En effet, je suis un fidèle
lecteur de votre site, depuis sa création jusqu’à aujourd’hui.

Si d’antan, je n’avais
pas manifesté d’intérêt notable pour vous faire part
de mes commentaires et éventuelles suggestions, c’est que j’étais
convaincu
de la partialité de vos commentaires et propos.

En plus, j’avais la ferme
conviction que vos messages n’étaient pas destinés à
m’informer sur la situation qu’ils traitaient mais qu’au contraire, ils avaient
la prétention de susciter en moi une quelconque injustice puisqu’ils
favorisaient une communauté plus qu’une autre.

Mais depuis beaucoup d’eaux
ont coulé sous le pont et je vis naiître en moi un sentiment
de respect et d’admiration vis-à-vis de vous. Vous menez avec les djiboutiens,
avec les véritables oppossants du regime sanguinaire de Guelleh et
consorts, un combat digne d’un convaincu des droits de l’homme et du respect
de la dignité humaine.

Le 10 janvier prochain,
avec la grâce du Seigneur le tout puissant et la ferme volonté
du peuple opprimé, sonnera le glas du totalitarisme Guellien.

Je voudrais venir maintenant
aux raisons qui m’ont poussé à vous écrire. Dans l’optique
où le verdict des urnes serait respecté ( chose très
invraisemblable au vue des multitudes fraudes avérées et mises
en place par le pouvoir sanguinaire) et que l’alternance soit propulsée
aux commandes du pouvoir, je me pose cette question : comment le pays sera-t-il
dirigé?

Il faut savoit que la
constitution de septembre 92 a été façonnée de
façon à ce que seul un parti unique dirige le pays. Qu’un président
s’arroge les prérogatives de chef d’état, de gouvernement, de
l’armée, de la magistrature suprême et bien sur indirectement
du parlement. Dans ces conditions, même une cohabitation à la
française, difficile dans son temps et parfois contre-productive, n’est
pas possible.

Voyez-vous Guelleh, au
lendemain de la victoire écrassante et sans conteste de l’opposition,
nommer Premier Ministre un membre de la majorité issue de l’oppsition?
Si tel est le cas, avec quelles prérogatives le véritable Premier
Ministre de l’opposition gouvernera-t-il le pays vu que le chef du gouvernement
n’est autre que le dictateur ? L’opposition amendera-t-elle la constitution
? Guelleh démissionnera-t-il de son poste ?

Toutes les réponses
à ces questions demeurent inconnues pour tous les djiboutiens, assoiffés
de l’avènement de la démocratie.

Nous dirigerons-nous vers
une crise institutionnelle unique en son genre ? Ou tout simplement le manque
de clarté des dispositions prévues pour cela, ne présage-t-il
pas le prélude d’une victoire camouflée et annoncée de
l’Union des Malfaiteurs et Profiteurs?

Ce serait souhaitable
que nos représentants légitimes nous éclairsissent ces

points méconnus.

La patrie ou la mort,
tôt ou tard, nous vaincrons.

Cordialement.

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Note de l’ARDHD

Cher lecteur,
Nous vous remercions pour votre contribution qui est tout à fait d’actualité.
Comme vous, nous sentons bien que le point le plus inquiétant est celui-ci.
Si d’aventure, l’opposition remportait la majorité des sièges
à l’Assemblée, que pourrait-elle faire dans la réalité ?

Même un Premier
Ministre, nommé par Guelleh et issu des rangs de l’opposition devenue
majoritaire, n’aurait théoriquement aucun pouvoir, puisque c’est Guelleh
qui les tient tous à l’issue d’une entorse faite dans le passé
à la constitution intiale, par l’ancien dictateur Gouled. Si notre
mémoire est bonne, c’est cette entorse qui avait provoqué la
démission de l’un des Premiers Ministres de l’époque …. Ahmed
Dini ou A Kamil ?

Une situation de ce genre
pourrait-elle entraîner une crise gouvernementale ou une radicalisation
encore plus extrêmiste du système dictatorial ? Dans cette hypothèse,
devrait-on craindre le pire pour la paix intérieure à Djibouti ?

Certains préféreront
voir se poursuivre la situation actuelle et tolérer l’accaparement
de toutes les ressources du pays par une poignée de sbires à
la solde de Guelleh, d’autres auront le courage de dire qu’il n’y a plus d’autres
alternatives que de le licencier sans indemnité : il y a suffisemment
de fautes graves à lui reprocher …. !