11/01/03 (B180) Bilan de ces élections : la majorité de la population n’a pas été véritablement intéressée. En revanche, on a bien senti que Guelleh recherchait surtout à se ‘refaire’ une certaine légitimité. En plus les élections ont toujours été un moment propice pour de nouveaux détournements de fond. On a remarqué de nombreuses divergences au sein de l’opposition. (Lecteur)

Retour
sur ces élections très controversées.

S’il y a un mot à
retenir des élections du 10 janvier, c’est le peu d’intérêt
manifesté par la majorité de la population. Elle n’a pas tort,
si les élections ne pouvaient pas répondre, de toute les façons,
à ses souhaits, alors à quoi lui servait-il d’aller voter ?

En effet, la population
est persuadée que tant Guelleh sera au pouvoir, rien ne changera et
bien au contraire la situation risquera de s’agraver !

Toujours d’après
la population, Guelleh est associé désormais à tous les
maux qui rongent la République de Djibouti. Un changement à
Djibouti reviendrait à condamner Guelleh et sa milice la S.D.S. Croyez-vous
que Guelleh se condamnerait lui même ? Et bien non ! Seuls des gens
de bonne volonté qui n’ont jamais été associés
avec lui, pourraient le faire juger et le faire mettre en prison pour ses
crimes et détournements.

Quant à Guelleh,
ces élections sont une aubaine, lui qui avait vu son image désormais
associée au meurtre du juge Borrel.

La censure du reportage
de Canal + n’a servi à rien. Bien au contraire, elle a suscité
la curiosité … Que Guelleh le veuille ou non, de nombreuses cassettes
sont arrivées à Djibouti et elles ont été visionnées
à tour de rôle par de nombreuses familles qui se les transmettent.

Résultat : le reportage
de Canal+ sur l’Affaire Borrel a suscité beaucoup d’interrogations
à Djibouti ?

La Population a tout vu
: Hassan Saïd reconniassant que la réunion décrite par
Alhoumekani avait bien eu lieu, Guelleh devenant tout blanc lors de la conférence
de presse et affichant le masque de la culpabilité, …! Certaines
personnes ont revu des souvenirs douloureux pour eux, comme l’assassinat du
pharmacien Mohamed Yacin et récemment celui du major Daheiyé.

Quoi que fasse Geulleh,
la population lui a donné un nom qu’il conservera désormais
: L’assassin. Ce qualificatif était devenu un calvaire pour
Guelleh qui est totalement désemparé.

Les élections tombaient
à point nommé et il pensait qu’il pourrait en profiter pour
se parer de la casquette du démocrate.

Eh bien, cette fois encore
c’est raté, puisque la majorité des Djiboutiens a boudé
les élections. Mais Guelleh peut se consoler en se disant qu’il a retrouvé,
unie autour de lui, une partie de ce qu’on appelait l’opposition.

L’opposition est entrée
dans ces élections en ordre dispersé. Les opposants en exil
( Frud de Khadamy et le gouvernement en exil) ont appelé au boycott,
ceux qui sont restés au pays se sont regroupés au sein de l’UAD
conduite par Ahmed Dini.

Parmi les discours des
candidats de l’UAD, Daf et Dini se sont très bien exprimés,
et Dini a montré ses qualités d’orateur hors pair en langue
somalie. Les deux hommes ont été très acclamés
par la foule.

Pour la partie de l’opposition
qui s’est ralliée au pouvoir, on pouvait nettement voir sur leur visage
leur sentiment de honte et de culpabilité. Ils s’exprimaient à
peine pour justifier quoi que soit.

On peut notamment écouter
le discours de Robleh sur www.ump.dj . Il a répété à
plusieurs reprises : « selon moi « . Sans doute il a compris que
la majorité de ses troupes n’était pas de son avis.

Quant à Gabayo,
tout son discours était ponctué par : Vive le chef de l’Etat.

Et ce pauvre Me Aref !
Il a perdu toute sa crédibilité dans ces élections, ou
du moins ce qu’il en restait. Ah, lui et les autres ont choisi le mauvais
moment pour s’associer à Guelleh. Après les élections,
Guelleh pourrait leur octroyer une chambre à Gabode. Quelle alternance.
Et comme d’habitude, ils demanderont de l’aide à l’Ardhd.

Dernier point caché
des élections, ce sont les détournements de fond.

En effet, sous prétexte
de campagne électorale, le trésor public est pris d’assaut. Parfois, c’est
Paulette qui réclame de l’argent, le reste c’est Yacin Elmi Bouh qui le
retire en personne.

Combien ?

Mystère. Seuls, lui et le Génie connaissent
exactement le montant des sommes détournées, sous oublier Djama Ali Guelleh,
directeur de l’EDD et grand voyou.

Pour conclure, ces
élections sont un camouflet pour le Génie de la corne, une aubaine pour les
habitués des détournements, enfin une victoire pour la population qui a boudé
le scrutin malgré les promesses farfelues des marionnettes de l’UMP et qui
à plus de 70 % a refusé d’accorder le moindre soutien à cette équipe.