13/01/03 (B180) Contrairement aux affirmations lénifiantes et langue de bois du Ministre de l’Intérieur et du Président de la CENI, les observateurs internationaux semblent beaucoup plus réservés dans leurs analyses de la transparence et de la clarté des opérations, en partie dans les districts de l’intérieur … et encore n’ont-ils pas eu la possibilité de juger les critères d’attribution des cartes d’électeur … (Cf extrait AFP)

Djibouti: élections
"régulières", mais "difficultés"
(observateurs)

DJIBOUTI, 13 jan (AFP)
– Les élections législatives du 10 janvier à Djibouti
se sont déroulées "de manière régulière,
tout au moins dans le district de Djibouti", ont indiqué lundi
les observateurs internationaux.

Les observateurs, sept
de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et deux de la Ligue
arabe, ont toutefois noté dans un communiqué conjoint "diverses
difficultés" et l’impossibilité de "procéder
clairement au contrôle des opérations électorales"
hors de la capitale.

Selon les résultats
du ministère djiboutien de l’Intérieur, les partisans du président
Ismaël Omar Guelleh ont obtenu 62,7% des suffrages et conservé
la totalité des 65 sièges à l’Assemblée nationale,
dont les 37 de la circonscription de Djibouti-ville.

L’opposition, qui n’est
pas représentée au Parlement, crie à la fraude et affirme,
en s’appuyant sur ses propres chiffres, avoir remporté au moins 22
sièges.

L’Union africaine (UA)
avait délégué à Djibouti deux représentants,
qui avaient une mission d’information et non d’observation. L’UA n’est
pas signataire du communiqué.

Les observateurs de
l’OIF et de la Ligue arabe ont souligné "le manque d’adéquation
entre le corps électoral, tel qu’il existe réellement en janvier
2003, et les listes électorales utilisée pour ce scrutin",
selon leur communiqué.

"Il en résulte
diverses difficultés, en ce qui concerne, notamment, la publication
des listes électorales, la distribution des cartes d’électeurs
et le recours aux votes par ordonnances", ont-ils poursuivi.

"La possibilité
laissée aux électeurs, dans les quatre districts de province,
de voter dans le bureau de leur choix (…) est génératrice
de difficultés et ne permet pas de procéder clairement au contrôle
des opérations électorales", ont-ils relevé.

"Compte-tenu des
constatations effectuées dans les bureaux de vote visités, les
observateurs estiment que les opérations électorales se sont
déroulées de manière régulière, tout au
moins dans le district de Djibouti", ont-ils noté.

Ils ont d’autre part souligné
"que le mode de scrutin actuel (liste majoritaire à un tour)
n’autorise pas une représentation équilibrée des forces
politiques en rapport avec les suffrages recueillis par les différentes
listes en présence".

"A l’exception
de quelques incidents isolés, le scrutin s’est déroulé,
non seulement dans de bonnes conditions sur le plan matériel, mais
aussi dans un climat généralement calme et serein", ont-ils
conclu.

Les législatives
de vendredi constituaient la première élection vraiment multipartite
depuis l’indépendance en 1977 de cette ancienne colonie française,
qui accueille la plus importante base militaire française à
l’étranger (2.850 hommes).