18/01/03 (B181) Les Etats-Unis sur le pied de guerre (RFI)

__________________ Note
de l’ARDHD

On comprend à
la lecture de cet article, que Djibouti est susceptible de servir de base
pour les opérations américaines …. contrairement à
ce qu’IOG affirmait publiquement, il y a quelques semaines. Nous avions écrit
à l’époque, que les américains pourraient ne pas lui
demander son avis, dont ils pourraient se moquer éperdument, mais qu’ils
sont susceptibles de lui donner un chèque pour le consoler et pour
qu’il ne râle pas trop au sujet de son ‘honneur’ bafoué et de sa perte à la fois de crédibilité et de pouvoir !!! Cela s’est déjà vu !

____________________
Extrait de RFI

La pression monte autour
de l’Irak. Washington a décidé un envoi massif de troupes en
renfort des quelque 60 000 hommes déjà présents dans
la région du Golfe. La Grande-Bretagne et l’Australie contribuent aussi
à la mise en place de ce dispositif militaire destiné à
préparer une «éventuelle» offensive contre l’Irak
qui, si elle était finalement décidée, ne pourrait vraisemblablement
pas avoir lieu avant la mi-février.

D’ici un mois, 150 000
soldats américains devraient se trouver dans la région du Golfe.
D’ores et déjà, Washington a acheminé environ 66 000
hommes répartis sur plusieurs bases. Au Koweït, 17 000 soldats
de l’armée de Terre et des marines sont déjà en position
près de la frontière irakienne. Des hommes et des hélicoptères
d’attaque de type Apache se trouvent aussi dans ce pays sur deux bases aériennes,
à Al-Jaber et Ali Salem. Le Commandement central de ces troupes est
installé à Doha, au Qatar. Dans ce dernier pays, 5 000 hommes
ont été déployés à Al-udeid et As-Saliyah.
En Arabie Saoudite, la base Prince Sultan accueille environ 5 000 soldats
de l’armée de l’Air ainsi que des appareils de combat, des Awacs (avions-radar),
et des avions ravitailleurs.

Des bases situées
à Djibouti, en Turquie, à Diego Garcia, à Oman, accueillent
aussi plusieurs milliers de soldats américains. Sans compter les militaires
encore présents en Afghanistan (10 000), au Pakistan (1 000), en Ouzbékistan
(1 700) et au Kirghizstan (1 000).

Le commandement de la
flotte se situe, quant à lui, à Bahreïn où se trouvent
5000 hommes mais aussi des avions de combat et des bombardiers, basés
à Cheikh Issa. A ces forces s’ajoutent environ 16 000 marins et membres
de l’infanterie répartis sur les navires et le porte-avion USS Constellation
qui croisent actuellement dans le Golfe.

Ce dispositif maritime
pourrait être rapidement renforcé par un bâtiment de guerre,
l’USS Yano, qui a emprunté dimanche le canal de Suez et le porte-avion
USS Harry Truman, actuellement en Méditerranée. Mais aussi par
le George Washington et le Kitty Hawk qui sont prêts à appareiller.
D’autre part, une escadre de la Royal Navy et le porte-avion Ark Royal sont
partis samedi de Portsmouth, au sud de l’Angleterre, en direction du Golfe.

Pas d’attaque avant
mi-février ?

D’ici trois semaines ou
un mois, les effectifs américains présents dans la région
devraient au moins doubler. Ce qui porterait le total des troupes à
près de 150 000 hommes, selon les chiffres diffusés par le ministère
de la Défense américain. Trois ordres de mobilisation ont été
signés ces derniers jours par Donald Rumsfeld, secrétaire d’Etat
à la Défense, pour envoyer dans le Golfe près de 90 000
soldats supplémentaires, troupes d’infanterie et marines, mais aussi
des chars, des navires de guerre, des avions de combat, des hélicoptères…

Le déploiement
des forces américaines est accompagné par l’envoi de troupes
anglaises mais aussi australiennes. Robert Hill, le ministre de la Défense
de ce pays, a ainsi annoncé l’acheminement d’avions et de troupes (environ
1 500 hommes) dans la région pour les intégrer au dispositif
américain.

Washington semble donc
passer maintenant à la phase d’envoi sur le terrain de la force de
combat principale, nécessaire en cas d’intervention militaire contre
l’Irak. Pour lancer les opérations, les Américains n’auraient
besoin, d’après les spécialistes, que de trois ou quatre divisions
soit de 45 000 à 60 000 hommes. Mais l’offensive ne devrait malgré
tout pas débuter avant la mi-février.

Ce délai semble
difficile à réduire du fait des problèmes logistiques
inhérents au déploiement d’un aussi grand nombre de soldats
mais aussi à cause du contexte international. Les inspections de l’ONU
ne sont pas terminées et n’ont, pour le moment, permis d’apporter aucune
preuve tangible du réarmement de l’Irak. Et de plus en plus de voix
s’élèvent pour dénoncer la politique américaine
et condamner une intervention si elle était décidée de
manière unilatérale.

Des sondages réalisés
dans les pays traditionnellement proches des Etats-Unis ont montré
que les populations sont, pour le moment, globalement opposées une
intervention en Irak. Surtout si elle est menée à l’initiative
des seuls Etats-Unis. De nombreux responsables politiques internationaux ont
adopté la même position et ont fait part, eux aussi, de leurs
réticences face à cette perspective. Le président égyptien,
Hosni Moubarak, a affirmé dimanche qu’une guerre «verserait de
l’huile sur le feu» et aurait des conséquences «redoutables»
pour la région. «Aucun pays au monde ne peut empêcher les
Etats-Unis de frapper l’Irak mais nous mettons en garde contre les conséquences
d’une telle frappe». Mohammed Khatami, le président iranien,
s’est lui aussi déclaré contre une intervention en Irak malgré
le contentieux entre les deux pays. Et le Premier ministre turc, Abdullah
Gul, a annoncé lors d’une visite en Arabie saoudite, que les deux pays
allaient «déployer des efforts communs pour trouver une issue
pacifique à cette crise».

Face à cette nouvelle
pression entretenue par les Etats-Unis, qui ont aussi lancé ces derniers
jours une campagne de propagande par e-mails pour susciter des défections
au régime, Bagdad multiplie les déclarations pour montrer sa
détermination. Le vice-Premier ministre, Tarek Aziz, a ainsi estimé
que son pays «est prêt à faire face à toute agression».
Dans le même temps, des milliers de miliciens du parti Baas ont participé
à des manouvres à tir réel, aux alentours de Bagdad et
des troupes en armes ont défilé, devant des hauts responsables
du régime, à Bassorah, la grande ville du sud de l’Irak. Ce
défilé au cours duquel ont été brandies des banderoles
aux slogans anti-américains a été retransmis sur la télévision
nationale.

VALÉRIE
GAS
13/01/2003