11/02/03 (B184) COALITION GOUVERNEMENTALE : Difficiles tractations pour la formation du gouvernement..vers le divorce entre le FRUD et Guelleh (Lecteur)

(…) Si je dois soutenir
Guelleh, c’est pour Djibouti que je le ferai. Et
si c’est le contraire, cela devrait être aussi pour Djibouti…’, voilà
le
propos qui révèle son auteur de son soutien quasi inconditionnel
au
président de la République. Le président du FRUD, M.
Ali Mohamed Daoud dit "
Jean-Marie ", qui, ainsi s’est exprimé hier, signifie qu’avec
Guelleh, demain, il
n’embarquera pas vers n’importe quel rivage. D’aucune illisibilité
cela ne
souffre, désormais.

D’aucuns savaient, depuis
un moment déjà, les amours entre le locataire du
palais de Beit-Wali et le Front pour la Restauration de l’Unité et
de la
Démocratie (Frud), considérablement flétries, tant déphasées
par rapport à
un nombre de questions. Et pas des moindres, sont devenus les discours de

l’un et de l’autre. Mais tant que l’un comme l’autre se gardait d’en faire

cas franchement, la chose relevait plutôt de la conjecture que de
l’affirmation.

Jusqu’à ce dimanche,
lorsque le président du FRUD prenait la liberté, osait
le choix d’affranchir le secret, si l’on admet que c’en est un, de l’alcôve.
Mr Ali Mohamed Daoud dit " Jean-Marie ", ancien ministre d’Etat
et premier
responsable d’un parti parti de la coalition gouvernementale, par ailleurs,

ne s’affiche pas inscrit dans une entreprise partagée avec Guelleh,
mais se
projette, au contraire, dans une autre perspective ultérieure.

Son soutien au président
de la République, il le conditionne à l’intérêt
de
Djibouti. Et à propos, il n’évoque pas de quitus, déjà
délivré à Guelleh.
Une position qui bien comprise et analysée dans le contexte politique

actuel, s’interprète comme un refus de renouvellement d’allégeance,
lorsqu’
interviendra l’élection présidentielle, en 2005.

Car, il va sans dire que
quand Jean Marie parle de l’intérêt de Djibouti,
son propos renvoie au projet de société. Et ce dernier éloigne
plutôt qu’il
ne rapproche les deux hommes.

Autant le Président
Guelleh est magouilleur immodéré, à considérer
la
question des accords, autant Jean Marie est un intransigeant. Ce qui, nul

besoin de s’étaler en démonstrations, ne laisse guère
d’espace à la
convergence.

L’opposition du président
du FRUD " Jean Marie "est tellement franche et
soutenue qu’elle ne laisse point de marge à un éventuel revirement,

opportuniste se voudrait-il. Car, rien n’oblige le président du FRUD
à
garder le pied à l’étrier de ce cheval enfourché en 1994.

S’il était désiré
que s’étale dans la durée la compagnie de Guelleh, " Jean

Marie " aurait certainement modulé son discours sur l’air du temps,
de sorte
à ce qu’il ne chahute pas la partition que le Président et les

éconciliateurs de tout bord exécutent présentement.

Si cela ne devait pas
suffire à marquer le divorce, le patron du FRUD a pris
le soin de l’illustrer à travers un autre grief : le rejet ferme de
la
nomination à l’époque du Premier ministre DILEYTA car ce poste
revenait
naturellement au premier parti de la coalition en l’occurrence le FRUD.

Ce n’est pas rien qu’un
parti de la coalition gouvernementale commet un
manquement à la solidarité qui généralement prévaut
en pareille situation.
Le FRUD, entraîné dans le sillage du RPP pour soutenir, en 1999,
le candidat
du RPP, a réappris à s’en démarquer petit à petit,
mais irréversiblement.
Plus ouvertement depuis que Guelleh a tenté de soumettre plus qu’admettre
le
FRUD. Les "pro-Guelleh" parmi les cadres du FRUD n’ont-ils pas tenté

d’opérer un putsch à Jean Marie, l’été dernier
?

Ce n’est pas faute d’avoir
tenté le coup qu’ils se retrouvent aujourd’hui effacés. Ils
ont consommé
leur échec. Et, Jean Marie, sorti grandi et son pouvoir davantage consolidé,

a vite fait de conclure à l’inévitable divorce avec Guelleh.
Le reste n’est
que question de suite dans les idées. Jean Marie en a visiblement.

Assurément.

Ass/L