15/02/03 (B185) DILEYTA refuse de continuer à exercer un rôle de potiche. (Lecteur)

Mr Dileyta
refuse dorénavant d’être un Premier Ministre  » crème
chantilly « :

Après les résultats
des élections législatives qui ont donné à l’U.M.P.

qu’il a conduite l’occasion de gouverner seul, les observateurs
s’interrogent dans quelle mesure Mr Dileyta pourra bonifier politiquement

cette victoire en se réappropriant les pouvoirs d’un Exécutif
qui gouverne
réellement.

Le régime présidentiel
du système politique djiboutien veut que le Premier
Ministre, qui n’est en réalité que le premier des ministres,
gouverne par
procuration du président de la République. Ainsi en a décidé
la
Constitution. C’est le président de la République qui nomme
le gouvernement,
théoriquement sur proposition du Premier Ministre.

C’est également
le programme du président de la République qui est repris à

son compte par le gouvernement et mis en ouvre. Le paradoxe, c’est que c’est

le gouvernement qui est responsable devant l’Assemblée des résultats
de ce
programme.

D’anciens ministres, Mr
DINI d’abord, et tout récemment feu Mr ELABEH, n’ont
pas manqué de s’insurger contre la fonctionnarisation et la dévitalisation

du poste de Premier Ministre.
D’autres ministres n’hésitent pas, en privé, à raconter
dans quel mépris le
titulaire du poste de Premier ministre est tenu par les sphères de
décision.

Au demeurant, on pourrait
comprendre, au regard de l’organisation et de
l’articulation des différents pouvoirs dans le cadre du régime
politique en
place, les limites imposées aux prérogatives du Premier Ministre.

Le préposé
actuel à ce poste qui n’a pas de base populaire de laquelle il
peut tirer sa légitimité, avait accepté tacitement les
termes du contrat
politique passé avec le président de la République.

Mais avec la majorité
que vient d’avoir l’UMP, les données de l’équation ont
changé, au plan politique, de degré et de nature. Même
si la Constitution
est ce qu’elle est, Mr Dileyta a en effet politiquement et moralement le
droit de refuser d’être à l’avenir ce qu’il a été
jusqu’ici : un Premier
Ministre « crème chantilly » selon sa propre formule.


ASS/L