25/02/03 (B186) Le Sergent Ariko adresse une lettre ouverte à M. Aden Awalleh Robleh, Président du PND, parti rallié à la coalition favorable à la dictature : UMP.

Lettre
ouverte à M. Aden Robleh Awaleh, Président du PND.

Par le
Sergent Ariko de la Gendarmerie nationale.

Cher Monsieur,

Depuis un certains temps,
j’observe votre attitude et vos prises de positions.

En particulier, votre
participation aux dernières élections législatives, sous
la baniere de l’UMP (« Union pour le Massacre du Peuple » ?).

Il va de soit que vous
pouvez choisir librement vos orientations personnelles et conduire comme vous
l’entendez votre vie politique et votre carriere.

Mais nous, je veux dire
le Peuple et surtout vos militants, nous sommes en droit de nous poser quelques
questions quant à votre ralliement à ce régime que vous
aviez tant critiqué et contre lequel vous avez lutté une grande
partie de votre vie.

Je m’étonne, Monsieur,
qu’après avoir passé sept ans en exil et onze années
de lutte à Djibouti contre dictature, vous ayez accepté au final
de vous rallier au parti de M. Guelleh.

Qu’avez-vous obtenu en
échange ?

Votre fils Djihad vient
d’ouvrir une entreprise à Djibouti. Aurait-il pu le faire si vous n’aviez
pas abondonné la lutte courageuse à laquelle vous avez consacré
pratiquement le tiers de votre vie ?

Est-ce votre ami depuis
1986, Omar Elmi Khaire qui a su vous persuader de rejoindre Guelleh, en sa
qualité de directeur de la Campangne présidentielle d’IOG en
1999. Je vous rappelle qu’à cette occasion, vous vous êtiez engagé
aus côtés du Candidat de l’opposition M. Moussa Ahmed Idriss.

Omar Khaire a-t-il su
trouver les mots pour vous convaincre d’abandonner la lutte en vous persuadant
qu’elle ne vous mènerait à rien ?

Par des amis, je sais
que c’est ce même homme qui avait tenté à plusieurs reprises
de convaincre DAF d’abandonner lutte : il semble qu’il ait finalement obtenu
une certaine, disons coopération, de sa part !

Pour preuve de la fiabilité
de mes propos, je vous rappelle que DAF a pu faire évacuer sa famille
qui a trouvé refuge en Belgique et que malgré tout, il est retourné
à Djibouti pour poursuivre officiellement la lutte initiée par
le défunt Mohamed Djama Elabeh.

Je suis sur que sous l’ancien
règne de Gouled, DAF disposait d’une marge de manoeuvre plus large
et qu’avec Guelleh, elle s’est considérablement réduite…

Aujourd’hui, tout nous
porte à croire que DAF joue à l’opposant, tout en poursuivant
des discussions avec l’appareil politico-administratif d’IOG.

Même le vieux parlementaire
Jean-Paul Noël Abdi, a cessé d’être combattif et il a mis
une sourdine à ses critiques du régime d’IOG.

M. Robleh, avez-vous pris
peur lorsque vous avez entendu M. Hassan Saïd laisser entendre, sur Canal
+, qu’il pouvait, s’il le souhaitait, charger beaucoup de gens d’un assassinat
sur le sol de la République de Djibouti et de les protéger ensuite
sous la couverture ridicule de la Souverainté nationale ?

Je sais que mes écrits
font mal au regime et que les dirigeants veulent ma peau. Cela me confirme
dans le fait, que je suis certainement sur la bonne voie et j’avais espéré
que vous alliez nous aider, moi et le GED.

Mais, très vite,
nous nous sommes rendus compte que vous nous opposiez un mur de silence.

Il serait inutile de vous
rappeler dans cette lettre, toutes les épreuves que ce regime vous
a fait subir et pourtant je ne sais pas que vous avez rangé votre vieux
fusil pour jouir des petits avantages que le regime cupide de Guelleh a décidé
de vous accorder.

Je suis sur que votre
porte parole M Abass n’a pas été autorisé à donner
son avis et nous savons tous que Madame Saida Barreh-Falcou qui s’était
entièrement dévouée pour promouvoir le PND en France
et en Europe, a choisi la démission courageuse.

Vous avez bien compris
dans mes propos que je vous exprime notre déception, Cher Monsieur
!

Ce régime, après
vous avoir oublié durant un certains temps vous a accusé d’être
le commanditaire de l’attentat de septembre contre le Café de Paris.
Cet attentat avait entraîné la mort du jeune fils de l’Adjudant
Nervet ainsi que celle de nombreux Djiboutiens et de Massakines.

A l’époque le
régime avait découvert, dans un taxi apartenant à un
jeune djiboutien du quartier 5 M Chakestai (travailleur en somali) le fameux
tract signé par le mysterieux mouvement de la Jeunesse arabe djiboutienne.

Aviez-vous des informations
à ce sujet ? La réponse est clairement NON,parce que vous n’étiez
même pas à Djibouti lorsque le drame a eu lieu.

Cela n’a pas empêché
IOG de vous livrer à la France pour se débarasser de vous, à
parit du moment où vous représentiez une menace sérieuse
pour lui et pour son régime. Avec cette charge injuste portée
contre vous, c’en était fini de vous et de votre combat.

Comme l’écrivait
le Commandant Ali Abdillahi iftin sur le fameux site du GED « circulez,
rentrez dans vos foyers et surtout fermez votre gueule ! »
.

Le régime d’IOG
est aux abois. Il cherche de l’argent partout. C’est pour cela qu’IOG s’est
bien gardé de rester trop longtemps à Paris, afin d’éviter
une deuxième conférence de Presse et les questions embarassantes
des Journalistes français à propos de l’affaire Borrel et/ou
de la mort du Major Dahieyie.

Saviez vous, Cher Monsieur,
le nombre de nos compatriotes djiboutiens originaires de l’Ethnie Gadaboursi
qui ont été tortures après l’attentat du Café
de Paris ? La vraie raison était lièe aux conflits ethniques
qui se déroulaient en Somalie du nord à proximité de
notre frontière.

IOG avait tout mis en
oeuvre pour monter les Issa contre les Gadaboursi afin qu’ils se battent.
Aujourd’hui, nous, les Mamassan, nous sommes insultés parce que nous
n’avions pas dit la vérité à l’époque.

La vérité
blesse mais elle ne tue pas et nos frères Gadaboursi savaient parfaitement
que c’est le régime de gouled qui avait provoqué / (organisé
?) ce massacre. La rancune que beaucoup de djiboutien gardent au fond de leur
coeur à notre encontre, est le résultat de la politique de votre
nouveau Chef, n’est-ce pas, Monsieur Robleh.

En 1986 lorsque vous écriviez
le livre intitulé « la clef de la mer rouge » et que vous décriviez
dans ce livre, le resultat que nous avons sous nos yeux aujourd’hui, du fait
de votre décision, Monsieur Robleh, je me demande vraiment si vous
avez des sentiments dans le coeur ?

Je suis à peu près
sur que vous n’avez jamais consulté vos militants ni le Conseil national
de votre parti pour dégager un consensus pour ou contre le ralliement
à IOG. Nous attendons avec impatience votre réponse et vos clarifications.

Veuillez agréer,
Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Sergent
Ariko

en Hollande.