06/03/03 (B187) Alerte sur les massacres d’enfant au Congo-Brazzaville.

Massacre des enfants
du Congo- Brazzaville :

La responsabilité
de l’Etat et des leaders politiques !

Par Brice Arsène
MANKOU, Président du Centre Congolais Pour la Promotion et la Défense
des Droits de l’enfant ( CPDE)

L’enfance au Congo-
Brazzaville ne cesse de payer le lourd tribut de ce qu’il est convient
d’appeler dans ce pays situé en Afrique centrale « la bêtise
humaine ».En effet, c’est depuis 1993, que nous avons subi la première
guerre civile qui a coûté la vie à plus de 5000 civils
parmi lesquels de nombreux enfants, victimes de la folie meurtrière
d’une classe politique incapable de résoudre ses différends
par le dialogue. Mais avant de parler de ce massacre d’enfants en 1997,
il convient d’évoquer d’abord le contexte politique, économique
et social qui a prévalu à cette période.

1/Le Contexte Politique,
Economique et Social :

Depuis 1993, le Congo-Brazzaville
est marqué par une spirale de la violence armée, caractérisée
par les conflits armés opposant les forces gouvernementales et les
milices des principaux partis politiques du pays.

Les principales milices
sont les « cobras », milice de l’actuel chef de l’Etat,
le Général d’armée Denis SASSOU NGUESSO, revenu
au pouvoir à l’issue d’une guerre des milices qui l’avait
opposé à Pascal LISSOUBA dont les miliciens se nomment les «
Cocoyes », mambas, aubevillois » et les « Ninjas »
de Bernard KOLELAS.

Quatre ans après,
c’est à dire en 1997, le pays connaît une deuxième
guerre civile qui fera un peu plus de 15000 morts et de nombreux dégâts
matériels.

Il faut dire qu’après
les guerres civiles de 1993 et 1997, les différentes milices armées
de ces principaux leaders de la classe politique congolaise n’étaient
pas démobilisées et les armes de guerre non récupérées.
C’est dans ce climat d’insécurité généralisé
que les enfants vont être pris entre deux feux, celui des forces gouvernementales
et celui des milices à la solde de ces leaders qui avaient choisi d’embraser
le Congo-Brazzaville.

Sur le plan économique,
ces conflits armés ont entraîné l’arrêt du
chemin de fer Congolais, des pillages de nombreuses entreprises d’Etat
et privées.

Ce qui naturellement a
entraîné beaucoup de conséquences sur le plan social parmi
celles-ci on peut citer :

– L’exacerbation
du tribalisme (beaucoup de couples disloqués, beaucoup d’enfants
renié par leurs parents à cause de l’appartenance de l’un
ou l’autre des conjoints), beaucoup d’enfants, victimes de ces conflits
ont été exécutés à cause de leur appartenance
ethnique.

2/Violations Massives
des Droits de l’enfant en toute impunité :

La première victime
de la guerre du 05 juin 1997 va être un enfant qui revenait de l’école
avec son cartable sur le dos. Abattu froidement non loin du port de Brazzaville,
cette image va faire le tour du monde. Le Centre Congolais Pour la Promotion
et la Défense des Droits de l’enfant ( CPDE), principale Organisation
des droits de l’enfant au Congo- Brazzaville va dès lors s’activer
à travers les appels et les communiqués de presse, d’appeler
les belligérants à observer un cessez-le-feu et d’appliquer
les règles du Droit International Humanitaire qui s’applique aux
enfants (personnes vulnérables au même titre que les femmes)
en cas de conflit armé. Ces règles sont contenues dans la convention
relative aux Droits de l’enfant ratifiée par le Congo- Brazzaville
en novembre 1993. L’article de la convention des droits de l’enfant
qui a le plus été violé est le suivant :

– l’article 6 : l’enfant
a droit à la vie, à la survie

A cause des exécutions
d’enfants. Au moins 1000 enfants ont été exécutés
par les miliciens de Pascal LISSOUBA, Denis SASSOU NGUESSO et BERNARD KOLELAS.

3/ Enfants soldats
et enrôlement des enfants dans les milices armées : Denis SASSOU
NGUESSO, PASCAL LISSOUBA et BERNARD Responsables !

La convention est pourtant
claire, les enfants de moins de 15 ans ne peuvent directement participer aux
hostilités. Mais au Congo, cette disposition n’a guère
été respectée par ces trois responsables politiques.
Par conséquent, les enfants de moins de 15 ans ont été
utilisés comme chair à canon en leur proposant de la drogue
et d’autres stupéfiants. Dès lors, beaucoup parmi eux ont
violé, pillé et tué. Ces leaders appelaient ce phénomène
« l’effort de guerre »

Après enquête,
le CPDE, a pu dénombrer :

– 105 enfants–soldats
recrutés par les « Cobras »,

– tandis que les «
Ninjas » ont recruté 200 enfants

– et les « cocoyes
» quant eux ont eu 400 enfants-soldats.

4/ Menaces des Militants
du CPDE à cause de ces allégations :

Devant les violations
des droits de l’enfant, il aurait fallu se taire, avait pensé
ces leaders. Non, avait répondu Le Président du CPDE, Brice
Arsène MANKOU, journaliste qui à travers ce rapport sur le massacre
d’enfants à pensé :

-Permettre la manifestation
de la vérité sur ces massacres marqués du sceau de l’impunité.

-Aider la Communauté
Internationale, notamment le Comité des Droits de l’enfant des
Nations-Unies à interpeller l‘actuel gouvernement Congolais sur
sa responsabilité dans ces massacres.

Pour avoir dénoncé,
ces violations, les membres du CPDE ont été menacés,
son président contraint à l’exil a vu son domicile être
perquisitionné avant d’avoir été interpellé
par la sécurité d’Etat.

Aujourd’hui en France,
le combat continue. Car les droits de l’enfant constituent, un sacerdoce
pour nous.

5/ Les cas des viols
des mineures et le Droit à l’éducation :

Les miliciens drogués
et le contingent angolais venus en renfort à la milice de Denis SASSOU
NGUESSO sont des principaux responsables des cas de viols des mineures qui
ont eu cours lors de ces massacres. Beaucoup parmi elles dont l’âge
varie entre 10 à 15 ans sont aujourd’hui porteuses du VIH.

Quant à l’école,
plus de 6000 enfants de la région du Pool (sud du Congo) sont exclus
du système éducatif à cause de ces conflits. Aujourd’hui,
les années blanches se multiplient dans cette région, pourtant
dans le droit à l’éducation des enfants le principe de
l’égalité des chances est primordial.

6/ Les Recommandations
à l’Etat et à la Communauté Internationale :

Le CPDE demande au gouvernement
actuel de :

-Faire de la protection
et respect des droits de l’enfant, l’une des priorités de
l’action gouvernementale

-Dissoudre toutes les
milices armées et de procéder immédiatement à
leur réinsertion sociale.

Aux parents des enfants
:

  • De se constituer en
    associations de parents dont les enfants ont été victimes
    de la guerre pour ester en justice contre l’enrôlement dans les
    milices de leurs enfants.
  • De préparer
    des plaintes contre Denis SASSOU NGUESSO, Pascal LISSOUBA, Bernard KOLELAS,
    principaux responsables de ces conflits armés.

A la Communauté
Internationale, notamment à l’ONU, l’OUA, les Etats-Unis
d’Amérique, le Comité des droits de l’enfant, le groupe
des ONG pour l’application de la convention des droits de l’enfant,
DEI,

  • D’inclure une
    clause sur le respect des droits de l’enfant dans tout accord avec
    le Congo-Brazzaville
  • D’interpeller
    le gouvernement Congolais sur les massacres, les violations massives des
    droits de l’enfant.
  • De favoriser une enquête
    internationale sur ces massacres
  • De désigner
    un Rapporteur spécial sur les Droits Humains au Congo- Brazzaville.

Pour lire ce document
qui paraîtra prochainement sous forme de brochure aux éditions
jeunesse et Droit, pour aider le CPDE merci de contacter son président
:

Brice
Arsène MANKOU

journaliste et Président du Centre Congolais pour la
Promotion et la Défense des droits de l’enfant( CPDE)
4, résidence st marc, chez Mme Nicole VERCHERE
77000, VAUX LE PENIL ( France)
té/fax :0160689595 ; 0684423249
e-mail : bamankou@yahoo.fr