01/05/03 ( B195) Le Comité du MRD en Belgique nous informe d’un prochain séminaire d’information à l’Université de Bruxelles sur l’environnement socio économique et institutionnel à Djibouti et les menaces contre les intellectuels.

Séminaire
d’information à l’Université Libre de Bruxelles sur les entraves
de l’environnement socioéconomique et institutionnel que rencontrent les
intellectuels à Djibouti.
Présenté par le comité
du MRD en Belgique.

Le
comité du MRD en Belgique a organisé en date du 29 avril 2003, un
séminaire à l’Université Libre de Bruxelles(ULB, bâtiment
S, 12 niveau salle n° S. 12. 125). L’un des thème de la question spéciale
de recherche portait sur les pressions institutionnelles dont sont victimes les
intellectuels à Djibouti.

Après
avoir tracé le cadre conceptuel de la dictature djiboutienne qui est véhiculée
par le régime en place, le comité a présenté la posture
de l’environnement socioéconomique et institutionnel, dans lequel en pâtissent
les intellectuels djiboutiens, à savoir les différentes formes de
caviardages, de musellements, d’évictions, d’emprisonnements, de tortures.et
quand l’occasion s’y prête, d’éliminations physiques. A ce dernier
égard et, pour bien imaginer le paroxysme des pratiques liberticides, nous
avons jugé utile de citer en conséquence un extrait de Pierre Karila
Cohen, où il s’attèle à expliquer à quel point l’extinction
à jamais de l’intellectuel peut parfois être convoitée par
le pouvoir :

«
[.] Toutefois, si les auteurs sont encore vivants, autant tarir provisoirement
ou à jamais la source même de l’écriture, sans quoi la destruction
d’ouvrage existants ne peut tout à fait garantir le despote que nulle voix
ne viendra rompre le silence. C’est pourquoi l’exil, l’emprisonnement et même
la mise à mort des intellectuels ou des artistes constitue un corollaire
de l’histoire de la censure ». La censure ou la parole bâillonnée,
in Le Silence, n° 185, p 74, 1999.

Assurément,
c’est en cette tragique occasion que nous avons partagé avec les intellectuels
belges, jeunes chercheurs et professeurs, les causes pour lesquelles Daher Ahmed
Farah(DAF), président du MRD à Djibouti et rédacteur en chef
du Renouveau djiboutien, fut arbitrairement incarcéré à la
patibulaire prison de Gabode. En outre, il leur a été signifié
que DAF se trouve actuellement dans « une ancienne toilette à la
turque, re-conditionnée en cellule de mise au secret »(expression
de Moulin DUPONT).

Pour
défenseurs des droits de l’homme qu’ils sont par nature, les intellectuels
belges ont exprimé leur grande consternation quant au sort, présentement
réservé à DAF(isolement total, violence morale, descente
illégale des forces spéciales d’IOG au domicile de sa vieille mère,
confiscation arbitraire de tout le matériau nécessaire à
la production du journal, menaces à l’égard des autres dirigeants
du parti .).

C’est
aussi dans ce même ordre d’idées que le comité a manifesté
sa plus grande anxiété quant à la manière dont DAF
pourrait être victime, notamment d’une éventuelle tentative élimination
ou tout au moins, d’une incapacité physique préméditée.
Les manouvres criminelles du régime sont désormais familières
à tous les djiboutiens qui, ne font plus fi des conseils prodigués
par leurs concitoyens déjà passés au moulin rouge d’IOG et
ses coéquipiers.

Cela
fait plus d’une dizaine de jours que DAF est pris en otage par les autorités
djiboutiennes, pour avoir dit ce qu’en pensait son parti, du rôle joué
par les hauts responsables de l’armée nationale djiboutienne(AND) lors
des dernières élections législatives(janvier 2003).La vérité
continue donc à poignarder le pouvoir par son emprise et sa résonance
jusqu’au fin fond des faubourgs les plus reculés du pays.

Cela
fait aussi plus de dix jours que son épouse affiche un sommeil perturbé
et une angoisse palpitante.

Cela
fait enfin dix jours que ses enfants vont à l’école à Verviers(Belgique)
en compagnie de l’ombre d’un père emprisonné et très fatigué
par les multiples formes d’injustices qui régissent la vie des djiboutiens.

Un
cliché, par lequel on peut voir aussi la lépreuse prison de Gabode
jouxter Dar El Goud ou le palais présidentiel d’IOG. Comme pour refléter,
l’image du despote djiboutien se gargarisant du mal qu’il inflige aux pauvres
djiboutiens dépossédés de l’une des valeurs les plus fondamentales
des droits humains, La Liberté.

Le
comité du MRD en Belgique a enfin rappelé la fameuse phrase de Soljenitsyne
Alexandre, prix Nobel de littérature en 1970(même s’il ne l’a pas
reçu pour les causes qu’on sait), et par laquelle il dit :

«
je considère que le devoir de la littérature à l’égard
de la société et de l’individu n’est pas de cacher la vérité,
ni de l’atténuer, mais au contraire, de dire avec sincérité
ce qui est et ce que l’on attend. Les dictons russes abondent dans ce sens :-
celui qui subit n’aime pas, aime celui qui conteste.- Celui qui a du miel sur
les lèvres n’est pas bon. »Les droits de l’écrivain, Alexandre
Soljenitsyne, page 76, 1972

Les
intellectuels belges, d’habitude spécialisés dans les questions
qui ont trait à l’Afrique de l’Ouest, se sont enfin enquéris des
dernières nouvelles relatives à la corne d’Afrique en générale
et à Djibouti, en particulier. C’est donc en ce sens, que la lutte va devoir
continuer sous tous les cieux car plus on boira du verre de la répression
arbitraire et plus forte sera notre réaction.

Le
comité du MRD en Belgique.