10/05/03 (B197) Mon bilan de 4 ans ! Autoritarisme aveugle, totalitarisme destructeur et fascisme nihiliste (Elmi Awaleh)

Le 9 mai 1999 IOG allait
occuper le fauteuil dont il a convoité depuis très longtemps
dans l’ombre. Mais en fait, c’est un fauteuil qu’il avait déjà
occupé durant quelques entre décembre 1995 et mars 1996. Les
Djiboutiens se rappellent bien la longue absence, pour raison de maladie,
du vieillard Hassan.

La principale différence
entre avant son hold up électoral en avril 1999 et son investiture
le 9 mai 1999, c’est le nouveau titre qu’il acquiert : Président de
la République de Djibouti.

Antérieurement,
sans être le Chef de l’Etat, IOG a contrôlé la classe politique,
et ce surtout après la disparition de quelques ministres qui ont du
lui remettre à sa place, simple haut fonctionnaire.

Or ces derniers se sont
trompés parce qu’un Monsieur comme, espion de profession, manipulateur
des esprits et violent de caractère (assassinat politique contre des
dirigeants politiques comme Aden Robleh Awaleh en 1977), ne pourrait être
maîtrisé que par la force.

C’est son langage et sa
manière de réagir, parce qu’il est incapable de négocier,
d’écouter les gens et de communiquer.

Bref, il s’est mis
dans la tête qu’il vit dans la jungle et donc qu’il doit réagir
comme un fauve.

Or cela fait très
longtemps que l’homme a abandonné cette nature ; il vit en société
avec des normes sociales et juridiques à respecter.

Voyons le bilan dont
il se vante dans l’entretien avec les média, qui n’ont des yeux et
la plume pour lui et son régime nihiliste.
Il fait le bilan à partir de 2001 alors que son gouvernement a
commencé théoriquement à travailler en mai 1999. Donc
à partir de ce mois-ci et toute l’année 2000, son gouvernement
a pris des mesures relativement aux activités socioéconomiques
du pays.

La mise en place d’un
gouvernement et d’une « politique »sur le plan social et économique
(quand il y a des idées nouvelles) ne se fait pas plus d’un an. Ou
bien ce temps était consacré à élaborer un plan
diabolique en matière répressive contre les opposants politiques
et syndicaux et contre la société qui attend des retombées
sur ses promesses électorales. Donc il ne fait pas un bilan de 4 ans,
mais une période arbitrairement choisie, parce qu’il n’a vraiment rien
à dire sur un bilan très négatif sur tous les plans.

Mais suivons-le dans
ses explications.

Il évoque la loi
d’orientation. Qu’elle est cette loi ?

Faire un bilan, c’est
d’être le plus simple et le claire possible pour que ceux et celles
qui lire comprennent. Donc je crois qu’il fait allusion à la fameuse
loi d’Orientation du Système Educatif Djiboutien (Loi N° 96/AN/00/4ème).
Il donne les objectifs de celle-ci « A travers cette loi, a t-il dit,
nous nous sommes fixés pour principal objectif de faire passer le taux
de scolarisation de 40% en 2000 à 70% en 2005, et à 90% en 2010 »,
ajoutant que « cette loi garantie également l’éducation
pour chaque enfant djiboutien jusqu’à l’âge de seize ans, c’est-à-dire
que les élèves ne peuvent être rejetés du système
scolaire qu’après cet âge ».

C’est irréel ce
qu’il affirme pour l’an 2000 pour une raison simple. Cette loi est promulguée,
c’est-à-dire signer par le chef de l’Etat le 10 août 2000 et
donc c’est tromper les journalistes en évoquant le chiffre de 40% de
scolarisation pour 2000. Le bon sens serait d’évoquer un taux pour
l’année suivante, c’est-à-dire 2001. Il fait sans doute allusion
à une autre loi, inconnue du public ou bien tout simplement, c’est
de la digression phraséologique ou une manifestation claire de son
ignorance des réalités du pays.

On est en 2003 et l’honnêteté
intellectuelle le conduirait à donner un chiffre sur le taux de scolarisation,
taux qui est souvent manipulé. Il se contente d’un taux hypothétique,
qui est loin d’être atteint même cette année. C’est une
attitude qui montre l’incohérence du premier dirigeant politique du
pays.

L’accès et l’égalité
qu’il évoque dans le domaine de l’éduction sont des mots vides
de sens, des mots que les politiques aiment à répéter.
Une chose avant de terminer le commentaire sur ce point, Monsieur IOG on dit
pas « être rejetés du système scolaire », mais
être exclus du système scolaire, il s’agit des êtres humains
non des animaux.

Le deuxième point
sur lequel il insiste dans cette interview est la construction d’un nouveau
port comme une solution merveilleuse pour le décollage économique
du pays.

Ecoutons-le : « La
construction du port de Doralé, qui sera doté d’un terminal
pétrolier, d’un terminal à conteneurs et d’une zone franche,
nécessite un montant d’investissement de plus de 300 millions de dollars
US dont nous avons aujourd’hui assuré la plus grande partie grâce
à des engagements fermes de nos partenaires économiques »
.

Quel projet hypothétique
et quelle illusion de faire croire aux gens des aberrations qui n’ont aucun
sens. Rappelez-vous il y a 10 ans, on parlait de la construction d’une raffinerie
à Doralé, les hommes politiques ont montré leur conviction
à tel projet et puis plus rien, aucun mot d’explication sur l’abandon
du projet. Comme toujours la classe politique djiboutienne est inaudible,
incapable d’expliquer.

Il n’explique pas pourquoi
le gouvernement donne l’autorisation à des compagnies étrangères
de construire un tel port. Il y a déjà un port, on pourrait
étendre ce dernier. L’économie djiboutienne n’a pas besoin d’une
quantité énorme de pétrole comme d’autres économies
du monde, par exemple celle des Etats-Unis où son gouvernement fasciste
tue des milliers de personnes innocentes pour s’approprier du pétrole
irakien.

C’est placer la République
de Djibouti sous la dépendance de l’Ethiopie
, après le PAID,
qui sert ce pays, de façon gratuite (du fait d’un traitement favorable
aux entreprises éthiopiennes par rapport aux entreprises locales, voir
la grande différence des tarifs portuaires).

Il retient un chiffre,
de plus de 300 millions de dollars US d’investissement.

Ce montant n’aura aucun
effet pour l’économie nationale en matière d’emploi et de croissance,
par contre c’est un élément important du système de corruption
dont il est le maître d’œuvre depuis très longtemps.

Aussi les engagements
fermes de (nos) partenaires économiques n’est qu’une formule creuse
parmi tant d’autres. Cela fait depuis longtemps qu’on parle d’engagements
fermes de la part de ceux qu’on appelle « partenaires économiques ».

Là aussi, c’est
une répétition d’un langage dénudé de sens ou
à moins que ça soit des partenaires du système voyou
de gestion de l’Etat et de détournement des deniers publics, mis en
place depuis 1977 ce que François Verschave appelle, avec raison, la
Françafrique.

Voyez les avocats français
dans un procès bidon contre les témoins de l’assassinat Borrel,
la justice française ne fait pas cas de leurs opinions.

En reprenant cette formule
on peut dire qu’il y a à Djibouti un autre système dangereux,
Mafia Golfo-Corne. Et cela se comprend quand il insiste sur ce projet en affirmant
que « ce projet constitue pour moi un défi que je voudrais relever
avant la fin de ce mandat »
. Parce qu’il y a des intérêts
personnels et de ses coreligionnaires du système autoritaires qui sont
en jeu.

 

Il ne pourrait pas oublier
ce qui fait partie désormais de son métalangage, ce qui est
un jargon difficile à comprendre pour la majorité des Djiboutiens,
même celles et ceux qui ont étudié à l’université
: la Stratégie de Réduction de la Pauvreté. En fait,
il s’agit d’un ensemble de mesures que le gouvernement doit adopter pour réduire
la pauvreté, celles-ci sont d’ordre fiscal, économique et social.

Or il n’existe pas encore
un document qui récapitule toutes ces mesures.

Donc à partir du
moment où il est à l’état de projet, on ne peut inclure
sur un bilan, c’est IOG qui précise que le fameux document « sera
présenté à la fin du mois ». Pour lui, cela fait
partie du bilan.

Mais la question est de
savoir comment on peut réduire la pauvreté. La question sur
les facteurs de la pauvreté étant connues aux yeux d’IOG. De
façon lapidaire, il évoque « l’existence d’un certain
nombre de facteurs qui y contribuent »
sans plus autres précisions.
Pour combattre la pauvreté, il affirme « la nécessité
de réduire les tarifs d’énergie »
et comme pour nous
convaincre de son explication ingénieuse la réduction de ces
tarifs aura une conséquence (afin) directe sur le coût de la
vie.

Mais cela est faux
parce qu’une personne qui reçoit pas son salaire mensuel ne peut pas
payer des tarifs aussi bas soient-ils, en matière d’électricité
.
A part les boutiques et les petites entreprises, les ménages djiboutiens
n’ont pas de dépenses énormes en matière d’énergie
en dehors de la période estivale.

Et d’ailleurs, on sait
que les consommateurs moyens d’électricité paient la consommation
des corrompus qui sont super-équipés en machines et autres appareils
qui font augmenter la facture d’électricité. Poursuivant son
explication, il évoque une économiser des devises et dit qu’il
faut « encourager les opérateurs économiques djiboutiens
ou étrangers à investir chez nous ». Mais encourager n’est
pas un bilan, c’est plutôt adopter des réformes et des politiques
fiscales, tarifaires, sociales…

La présence
des troupes fascistes des Etats-Unis à Djibouti fait aussi partie du
bilan.

Cela pourrait être
un point dans le programme politique et économique d’IOG, mais qui
peut se transformer en une spirale fasciste et mortelle, Saddam et d’autres
dirigeants en savent quelque chose. Exposer des difficultés et recevoir
une aide promise sont deux choses très différentes. D’ailleurs,
c’est douteux que les Américains accorde une aide d’un tel montant.

Faut-il rappeler à
IOG que ce pays est avare en aide au développement, sa formule bien
connue est : commerce pas d’aide. Par ailleurs, les deux pays qui reçoivent
la plus grande partie de ce qu’on peut appeler l’aide américaine au
développement sont Israël avec à peu près 2 milliards
par an et l’Egypte avec 1 milliard.

Donc que représente
Djibouti pour les Etats-Unis pour recevoir 31 millions ?

Le territoire djiboutien
a servi pour quelque temps et dans un objectif précis pour les Etats-Unis,
qui est pour moi l’extension de ses actions terroristes et fascistes dans
le monde. Et d’ailleurs rien n’est acquis parce que le gouvernement djiboutien
a envoyé un groupe de juristes pour négocier auprès d’autres
groupes de pression afin de recevoir l’aval de ceux qui décident, les
élus.

Franchement Monsieur IOG,
ce n’est pas un élément qu’on peut mettre dans un bilan. Accepter
la présence des éléments fascistes dans ce pays a été
une très mauvaise décision politique. Car ils ont un potentiel
de destruction humaine et environnemental et de la société.
Il a fait entrer le peuple djiboutien dans la gueule du représentant
du fascisme du 21 ème siècle. 31 millions de dollars d’aide
pour les Américains, ça peut être des reconstructions
d’école, des sac de riz et autres denrées alimentaires OGM,
qui finalement constituent une mort lente plus qu’une réelle aide aux
nomades et autres victimes des catastrophes naturelles. Et cela, c’est déplacer
le problème, mais ne pas le résoudre.

Autre point intéressant
: la décentralisation.

Il se réjouit d’un
processus qui avance à ses yeux alors que tout est paralysé
parce que les gens se rendent compte de la manipulation politique et l’absence
de projet sérieux. Visiter en avion le pays, se réunir avec
des okal choisis à travers le filtre de la corruption, instituer des
Conseil Régionaux dirigés par le représentant de l’Etat
ne constituent pas un processus de décentralisation. Divagant comme
à ses habitudes, il évoque des budgets qui n’existent pas dans
la réalité. Nous allons, dit-il, renouveler dans les jours qui
viennent le budget alloué aux différents Conseils Régionaux.
Cette expression a-t-elle un sens ? On ne renouvelle pas toujours les
jours un budget qui n’existe pas.

Tout aussi intéressant
la question de l’eau. Elle est, c’est sûr suivant ses propos, une « grande
préoccupation »
dont le but est « de rendre accessible
l’eau aux populations des zones rurales »
. Peut être.

Mais quelle est la politique
gouvernementale dans ce domaine?

Dans un bilan, on explique
des politiques et surtout des résultats. Ce qu’en matière comme
dans d’autres, il n’y a pas de résultats, même des résultats
manipulés. Alors il faut se taire. Comment peut-on rendre accessible
l’eau potable à la population quand l’ONED agit comme une mafia, qui
pressionne les usagers faibles et laissent le gaspillage de l’eau des familles
du système autoritaire : jardinage, bains, lavage des voitures…

L’ADI donnait une information,
en date du 6 avril dernier, sur ce point où seulement 40% de la population
de la capitale est branché au réseau national de distribution
de l’eau, le reste ne peut pas parce que les gens se sont soumis à
la violence d’un membre de la famille de mafiosos pour leur raccordement (il
faut payer 100 000 FD) et c’est ce qui explique des raccordements sauvages,
faits souvent la nuit.

L’accessibilité
de l’eau aux populations rurales n’est pas seulement la construction des puits,
qui un an après ne fonctionnent plus, mais il faut d’autres initiatives.

Mais un régime
totalitaire peut-il avoir des idées? Non.

Enfin le dernier point
de ce discours creux est axé sur les performances économiques,
le PIB et l’inflation.

Celles-ci se réduisent
pour lui à des chiffres donnés en pourcentage. En premier lieu
la croissance, elle est indispensable dans un discours politique. L’innovation
terminologique ou manifestation de son ignorance, IOG évoque une croissance
réelle, même les économètres qui manipulent un
jargon dérivé des mathématiques, n’utilisent une telle
formule.

Passons sur ce point.
Il s’agit de la croissance du PIB, elle serait de 2,6% (selon ses propos,
c’est une estimation). Et le taux de l’inflation est de 1,4%, pour ce dernier
il a une certitude.

Cette manie de donner
des chiffres en pourcentage est nouvelle dans la vie socio économique
du pays. Sous Hassan, je ne me rappelle pas sil y avait des chiffres.

On vivait alors ! Les
uns détournaient sans impunité et la majorité vivotait
; mais au moins pour ceux qui travaillaient, les fins de mois étaient
heureuses.

Donner des chiffres ce
n’est rien expliquer parce qu’un chiffre ne correspond jamais à une
réalité, c’est lui qu’on fait correspondre à une réalité
qui n’existe pas. Pour lui, 2,6% et 1,4% constituent ce qu’il appelle « un
développement harmonieux ».

Un développement
harmonieux, c’est la conjugaison de beaucoup d’autres facteurs qu’il a passés
sous silence comme, le paiement des salaires, des pratiques administratives
plus humaines, des tarifs sérieux de l’eau et de l’électricité,
des services de santé pour tous… et le plus important de tout
: la LIBERTE, sans quoi il n’y a pas de développement ni d’harmonie
dans le pays.

Voici
le bilan réel après une analyse honnête.

  • Refus de construire
    des routes pour favoriser les échanges entre la capitale et l’intérieur
    du pays, mais construction des routes privées comme les villes des
    corrompus.
  • Refus de payer les
    arriérés salariaux (plus de 3 mois).
  • Absence de dialogue
    avec la société.

C’est une mascarade
l’organisation d’un séminaire sur l’action gouvernementale qui cache
la nature autoritaire du gouvernement et d’IOG.

  • En avril 2002, les
    forces armées qui surveillent la présidence tuent des handicapés,
    anciens combattants qui réclamaient leurs droits : les primes de
    démobilisation.
  • Le 28 janvier 2001,
    60 grévistes ont été arrêtés et conduits
    à Nagad. Libérés quelques jours après sans jugement,
    leurs licenciements sont maintenus.
  • Le même mois
    et en juin la justice s’acharne sur Daher Ahmed Farah pour avoir publié
    des textes diffamatoires contre des responsables administratifs et politiques.
    Son journal a fait l’objet de suspension de parution.
  • D’autres journaux ont
    connu le même sort.
  • Procès expéditif
    de l’attentat du café de Paris et arrestation injustifiée
    de Aden Robleh Awaleh le 4 avril 2001.
  • Arrestation de Maître
    Aref quand ce dernier n’était pas encore le supporter du régime
    autoritaire qu’il est devenu aujourd’hui.
  • Les assassinats politiques
    continuent, l’interdiction de sortie frappe beaucoup de gens à tel
    point qu’il n’est pas erroné de dire que la République de
    Djibouti est une prison à ciel ouvert.
  • La liberté d’opinion
    et la liberté politique sont constamment violées.
  • La justice est de plus
    en plus inféodée au pouvoir exécutif. La fraude est
    élevée comme système de légitimité.
  • Le bilan de 4 ans de
    gouvernement d’IOG est très négatif. Il se résume à
    un autoritarisme aveugle, un totalitarisme destructeur et un fascisme nihiliste.

LIBERTE, LIBERTE, LIBERTE
et de l’AIR pour les citoyens et les opposants.

Elmi
Awaleh