19/05/03 (B198) Communiqué de plusieurs associations au sujet des conditions frauduleuses dans lesquelles les élections se déroulent au Togo, en dépit des garanties qui avaient été données par la France, pour assurer la démocratie et la transparence électorale.

ACAT
– SECOURS CATHOLIQUE – SURVIE

Communiqué de
presse

Paris, le 16 mai 2003


Elections au Togo :
encore une fois, une parodie de démocratie

A deux semaines des élections
présidentielles au Togo, une délégation représentant
les associations signataires de la déclaration commune sur le Togo
[1](FIACAT, Secours Catholique et Survie) a rencontré un responsable
du cabinet du Ministre des Affaires étrangères. Lors de cet
entretien du 12 mai, la délégation a rappelé ses vives
inquiétudes devant l’absence de transparence et l’iniquité
du processus électoral en cours. Elle a insisté sur les violations,
nombreuses et permanentes, des droits de l’Homme, dont des sources crédibles
et concordantes font régulièrement état. Elle a demandé
à la France de se saisir plus fermement de la situation en faisant
connaître à son partenaire togolais ses préoccupations,
afin que soient respectées les règles démocratiques élémentaires
et les droits humains, comme le demande la société civile togolaise.

Le Togo est dirigé
depuis 36 ans par le président Gnassingbé Eyadéma, parvenu
au pouvoir en 1967 suite à un coup d’Etat. Après une réélection
très controversée du président en 1998, la France, avec
d’autres partenaires européens, s’était engagée
à soutenir un processus devant permettre le rétablissement des
règles démocratiques (Accord cadre de Lomé).

Les associations constatent
que ce processus a été remis en cause par les décisions
unilatérales du gouvernement togolais, en particulier la modification
en décembre 2002 de la constitution permettant au Président
Eyadéma de se représenter, la révision du code électoral
en février 2002 interdisant aux candidats en exil de concourir aux
élections et la remise en cause du rôle de la Commission Electorale
Nationale Indépendante (CENI) et de son statut indépendant en
février 2003.

L’augmentation inquiétante
des atteintes aux droits de l’Homme, à la liberté d’expression
et à la liberté de la presse, et l’atmosphère de
peur qui règne actuellement au Togo, ne permettront pas au peuple togolais
de « s’exprimer librement » le 1er juin.

Par ailleurs, l’exclusion
du principal leader de l’opposition du scrutin et les premières
manifestations de contestation, parfois violente, comme l’incendie d’une
station Total le 7 mai, laissent présager que le processus en cours
de « confiscation des élections » met en péril la
paix sociale du pays.

Le gouvernement français
« a formé le vœu que la campagne qui s’ouvre permette
à toutes les opinions politiques de s’exprimer à travers
un processus électoral transparent ». Nos associations lui demandent
d’adopter une position plus ferme afin que la sécurité de tous
les membres de la société civile, et notamment des partisans
de l’opposition, soit garantie, que tous les partis concourant à
l’élection aient un accès égal et libre aux médias,
et que la CENI, en l’absence de toute observation internationale crédible,
retrouve son indépendance et son rôle d’organisation et
de supervision des élections.

Contacts presse :

ACAT : Hélène
Palard, Tel : 01 40 40 42 43, helene.palard@acat.asso.fr

SECOURS CATHOLIQUE
: Département Relations Médias, 01 45 49 73 23 dept-relations-medias@secours-catholique.asso.fr

SURVIE : Sophie
Brondel, 01 44 61 03 25, sophie.survie@wanadoo.