11/08/03 (B208) Lettre de remerciements de DAF à tous ceux qui se sont mobilisés en sa faveur durant ses incarcérations successives.

DAHER AHMED FARAH DJIBOUTI,

PRÉSIDENT DU MOUVEMENT POUR
LE RENOUVEAU DÉMOCRATIQUE ET
LE DÉVELOPPEMENT
(MRD)


AUX

DÉMOCRATES
DJIBOUTIENS ET AMIS

LE 7 AÔUT
2003

Chers compatriotes, chers
amis démocrates,

Il m’est particulièrement
agréable, au moment où je ressors de la sinistre prison de Gabode,
pour la quatrième fois en 2003, de vous redire mes plus vifs et sincères
remerciements. Je vous remercie pour votre soutien inlassable dans l’épreuve
que m’a encore imposé l’arbitraire cher aux pseudo-gouvernants de notre
pays.

Que vous soyez dirigeants,
militants ou sympathisants du MRD, de l’opposition ou démocrates amis,
que vous viviez à l’intérieur des frontières nationales
ou résidiez à l’étranger, que vous ayez agi dans le cadre
d’une organisation, par les canaux diplomatiques ou à titre individuel,
votre action est loin d’avoir été sans impact. Rien n’arrange
tant un pouvoir anti-démocratique tel que celui de Djibouti que de
persécuter dans la facilité du silence.

D’avoir été
la cible de vos manifestations, pétitions, correspondances et de toutes
autres démarches de protestation contre ses méthodes anachroniques
et liberticides, a rappelé sa hideur au souvenir du monde. Ce n’est
pas mince.

Les Djiboutiennes et
Djiboutiens, qui sont les premiers concernés par le sort de leur pays,
se sont significativement mobilisés, et sur des bases nationales. Que
ce soit à l’intérieur du pays où chacune de mes comparutions
répétées devant la justice du prince a suscité
un franc et massif élan populaire, ou à l’extérieur où
nos concitoyens exilés sont entrés en action. La grande manifestation
organisée samedi 2 août 2003 par la communauté djiboutienne
à Ottawa au Canada, celle en date du 7 août 2003 des Djiboutiens
de Belgique à la capitale européenne qu’est Bruxelles, sont
révélatrices d’une prise accrue de responsabilités par
nos sœurs et frères de la diaspora. Preuve que le passage du verbe
à l’action qui sauve est en marche. C’est une bonne nouvelle pour la
lutte nationale. Car seul l’engagement actif du plus grand nombre des Djiboutiennes
et Djiboutiens peut influer positivement sur le sort de notre pays. Plus nombreux
nous serons à agir, plus grandes seront notre persévérance
et notre détermination, plus nous attirons l’attention du monde, plus
nous gagnerons du soutien à notre cause, et plus s’intensifiera la
pression sur ce régime qui nous condamne à la traîne du
continent et du monde.

L’on ne répétera
jamais assez que sous nos cieux :
– la misère sociale est généralisée ;
– l’économie nationale recule au lieu d’avancer ;
– finances et patrimoine publics sont victimes d’opacité et de prédation
;
– les libertés fondamentales sont foulées au pied ;
– les syndicats libres n’ont point droit de cité ;
– la presse indépendante se réduit à deux modestes publications
de parti, Le Renouveau du MRD et Réalité de l’ARD, en butte
à l’hostilité gouvernementale que l’on sait ;
– aucune radio libre n’existe en dépit des textes et des demandes de
création ;
– les élections sont une répétition de hold-up indicibles
;
– l’opposition n’est jamais entrée à l’Assemblée nationale
;
– la décentralisation n’a jamais vu le jour malgré les règles
de droit et les accords avec les forces de l’opposition ;
– etc. etc.

Pour en finir avec cette
sinistre situation et imposer le changement vital, nous autres Djiboutiennes
et Djiboutiens devons donc compter d’abord sur nous-mêmes, prendre pleinement
nos responsabilités. Tant il est vrai qu’il faut nous aider pour que
le ciel nous vienne en aide.

Du cœur comme de
l’esprit, je vous renouvelle à tous, concitoyens et démocrates
amis, mes sincères remerciements et vous redis tous mes encouragements.

La lutte continue…

Bien fraternellement.


LE PRÉSIDENT DU MRD
DAHER AHMED FARAH