24/08/03 (B209) Ultimatum: 12.000 immigrés clandestins ont déjà quitté Djibouti (AFP)

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Note de l’ARDHD

Et si Guelleh avait
été amené à prendre ces décisions uniquement
pour plaire aux USA et pour continuer à recevoir les chèques
qu’il attend de leur Gouvernement ?

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AFP

DJIBOUTI, 24 août
(AFP) – Quelque 12.000 immigrés clandestins ont quitté Djibouti
depuis le 1er août, peu après l’ultimatum leur laissant 35 jours
pour plier bagages, selon des estimations du ministère de l’Intérieur.

Le ministre djiboutien
de l’Intérieur, Abdoulkader Doualeh Waïs, s’est félicité
de ces départs, effectués de manière « spontanée »,
dans le « calme » et « sans incident », dans un entretien
samedi à l’AFP.

A une semaine de la date
butoir du 31 août et le déclenchement prévu le lendemain,
de rafles et d’expulsions massives, des milliers d’étrangers en situation
irrégulière
se trouvent encore dans ce petit territoire
de la côte du Golfe d’Aden qui jouit d’une relative propérité.

Certains continuent
à travailler « pour des sociétés de construction,
au sein de missions diplomatiques, dans des bars ou des commerces », selon
le ministère. Les employeurs risquent « de fortes amendes pour
chaque individu travaillant illégalement »,
a averti l’administration.

C’est
aussi le cas des plus démunis, qui n’ont pas les moyens de financer
leur voyage.

Le ministre de l’Intérieur
a réaffirmé « la détermination du gouvernement
à mener les opérations de rafles
et de reconduites à
la frontière des clandestins ».

« Je voudrais persuader
les sceptiques que le gouvernement mènera avec fermeté et détermination
ces opérations de refoulement », a-t-il déclaré.

Ces opérations
s’insèrent « dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine »
et sont avant tout « sécuritaires », a-t-il affirmé
à nouveau.

« Nous compterons
sur nos propres moyens pour contrôler nos frontières et serons
éventuellement aidés matériellement par les pays amis »,
a-t-il ajouté, sans préciser lesquels.

On commence à reconnaître
dans l’administration djiboutienne, à haut niveau mais sous couvert
de l’anonymat, que ces décisions ont un caractère sécuritaire
plutôt qu’économique, et qu’elles sont liées à
la présence américaine dans le pays
et aux avis de « menaces
terroristes » à travers le monde lancés depuis Washington.

C’est d’Ethiopie que provient
le plus gros contingent d’immigrés clandestins de Djibouti.

« Nous avons averti
les autorités éthiopiennes longtemps à l’avance de ces
mesures de refoulement, et elles ont dû prendre leurs précautions »,
a souligné M. Doualeh Waïs.

« Nous répondons
à une décision d’un Etat ami mais souverain », a commenté
un responsable de l’ambassade d’Ethiopie à Djibouti.

« Pour des impératifs
de sécurité et dans le cadre de la lutte antiterroriste, Djiboutiens
et Ethiopiens doivent coopérer », a commenté un diplomate
occidental, sous le couvert de l’anonymat.

« Sans être
chatouilleux » sur des questions d’intérêts propres à
leur pays, ils sont appelés « à harmoniser leurs actions »,
a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis ont installé
à Djibouti une base de la force internationale d’intervention antiterroriste
qu’ils ont mise en oeuvre dans le Golfe d’Aden et l’Océan Indien.

La France, qui entretient
à Djibouti sa plus grande base militaire à l’étranger
avec plus de 2.800 hommes, participe à cette force, avec notamment
l’Allemagne et l’Espagne.