10/01/04 (B229) LES AVENTURES DU PRINCE IBRAHIM OGADE GABAYO – 2ème épisode :  » LA LEGENDE  » (Lecteur)

Le couronnement du Roi
Gouloud Atilah donna lieu, durant un mois lunaire, a des festivités
grandioses dans tout le Royaume pountien, dans le respect d’une tradition
millénaire. Le Sultan Kafni devint Vice-Roi et Ibrayim Ogade Gabayo
: Prince du royaume et Chef de la Cavalerie royale.

La noblesse d’épée,
essentiellement composée des Mamuss suscitaient de nombreuses jalousies
au sein de la nouvelle Cour. Non seulement, ils affichaient avec insolence
leurs dépenses pharamineuses, mais surtout ils étalaient leurs
dissensions au cours de joutes verbales qu’ils provoquaient non seulement
avec le Sultan, mais avec les Duc, les Comtes et les Barons. C’était
monnaie quotidienne. Et le Roi Gouloud Atilah devait sans cesse s’interposer
tous les jours pour calmer les échauffourées et éviter
les coups de Jarnac.

Il se dépensait
pour que son royaume retrouve le calme et la sérénité.
Le Vice-Roi Kafni, qui n’avait aucun pouvoir, dût abandonner rapidement
son fauteuil. Le Roi Gouloud entreprit alors un long et périlleux voyage
qui le conduisit sur les terres de l’Empereur Zion-Ba. Il traversa des forêts,
des rivières, franchit des montagnes arides et il arriva sur les pentes
du Mont Aron où il rencontra Bur Baya, le plus puissant sorcier Hybu
à qui il demanda de l’aide.

 

On forgea 12 statuettes
en or massif, au sommet du mont Aron. Chaque statuette donnait le pouvoir
de régenter un clan familial.

Tout seigneur qui
en posséderait une, pouvait espérer devenir Roi un jour,
à la condition que les tous les autres Seigneurs lui fassent
allégeance.

Le pouvoir des 12
statuettes réunis dans une seule main serait si puissant que
seul un Prince pouvait espérer les maîtriser.

A leur contact,
tout autre personne qu’un Prince serait immédiatement frappée
de folie irréversible. Sur le chemin du retour, le Roi Gouloud
Atilah s’efforça de sélectionner 12 prétendants,
capables d’utiliser à bon escient le pouvoir magique des statuettes
pour apaiser les querelles dans son Royaume.

Dès son retour
au Palais, il convoqua toutes les grandes familles nobles du royaume et il
distribua les statuettes selon ses plans et calculs.

Les Issariens reçurent
5 statuettes : une au Prince Ibrahim Ogadé Gabayo, 1 au Duc Dji Elibe,
1 au Duc Noubdon, 1 au Duc Adaye et 1 au Duc Cedi.

Les Afanians reçurent
4 statuettes, 1 au Sultan Kafni, 1 au Sultan Marka, 1 au Sultan Kadim, et
l au Sultan Nadji. Les issakariens ne reçurent qu’une seule statuette,
qui fut attribuée au comte Tod Waja

Idem chez les Gadaberions
! C’est le Comte Abdoul qui reçut l’honneur.

La dernière statuette
échoua au Baron Saani.

Pour les Sabéens,
Hassin Sid le Vicaire du Palais n’en eût pas. Furieux ce dernier fit
emprisonner un Garde du Roi qui l’avait accompagné sur le Mont Aron.
C’est ce Garde qui finit par parler et qui divulgua le pouvoir phénoménal
des 12 statuettes.

Pour le punir, son corps
fut jeté dans la fosse aux dragons de l’île du Diable. Hassin
Sid raconta toute l’histoire au prince Ibrahim Ogadé Gabayo. Le Grand
vicaire n’avait aucun doute. Il savait que le Prince Ibrahim Ogade Gabayo
avait la force de s’emparer des 12 statuettes et qu’ainsi il deviendrait Roi.

L’homme le plus puissant
de la région espérait bien récupérer le Royaume
issarien qui était au main de l’empereur Zion-Ba. Le prince conçut
un plan en plusieurs étapes. La première consistait à
s’emparer d’abord des statuettes des Sultans Afanian.

Pour cela il utilisa la
Comtesse Issakariene, Kadji épouse du Sultan Marka. Pour lui, elle
accepta de dérober la statuette que détenait son mari.

En remerciement de sa
trahison, Kadji avait épousé le prince Ibrahim et elle était
devenue Princesse. Elle exigea alors que les Issakariens lui remettent la
statuette du Comte Tod Waja.

La seconde étape
du plan d’Ibrahim consistait à semer la discorde entre les autres Sultans,
pour qu’ils se battent entre eux. Suite au vol de la statuette du Sultan Marka,
les Afanians se sentirent désohonorés et ils entreprirent une
guerre ouverte contre le Roi Gouloud Atilah, qui commença au début
du mois de juillet 1891. Aussitôt le Prince Ibrahim Ogadé Gabayo
fit appel aux mercenaires voisins, qu’il paya largement afin de constituer
une armée, non seulement pour écraser la rebellion des Sultans
mais surtout pour s’emparer des trois statuettes encore en possession des
Afans.

Menacés les Sultans
reçurent le soutien du Calife Axoum et du Calife Sabéen. La
guerre s’est enlisée ensuite. Les Pountiens manifestaient leur mécontentement.
Dans le pays, la contestation gonflait. Même le royaume voisin Gadabérion
voyait la chose d’un mauvais oeil. Un temple Kromanion, dédié
à Bacchus, fut entièrement détruit par les flammes et
un enfant Kromanion trouva la mort.

Les Kromanions criaient
vengeance. Le Prince Ibrahim Ogadé Gabayo se précipita chez
le Roi pour lui désigner les soi-disant coupables : les Gadabérions.
Ce dernier reprit au Comte Abdoul sa statuette. Les grands prélats
Gadabérions furent jetés dans les cachots et les grands prêtres
Gadabérions durent freiner les ardeurs de leurs partisans.

Les Ducs issariens se
sentirent menacés à leur tour. Ils s’empressèrent d’alerter
le Roi Gouloud Atilah et de l’informer des agissements du Prince Ibrahim Ogadé
Gabayo. En vain ! Comme l’avait prédit le sorcier Hybu, le Roi Gouloud
Atilah qui avait voulu utiliser le pouvoir des 12 statuettes, commençait
déjà à perdre la raison, comme le constatèrent
les Ducs Issariens, ce jour là.

Le prince Ibrahim Ogade
Gabayo possédait déjà quatre statuettes. Sa puissance
avait augmenté en proportion. Les dragons de l’île du diable
cracheurs de feu, des dragons, qui pouvaient se rendre invisibles à
l’œil humain, étaient passés sous son contrôle. Impossible
de savoir comment ils étaient réellement. Les rares qui leur
avait échappé, décrivaient des monstres sanguinaires,
faisant rôtir leur proie à petit feu.

Chez les Pountiens, courrait
une rumeur invérifiée : elle disait que le repaire de ces dragons
se trouvait dans les souterrains d’un château sinistre, orné
de trois têtes d’aigle, que l’on avait coutume d’appeler à l’époque
La villa Saint-Christian.

La terrible légende
du Prince Ibrahim Ogadé Gabayo entouré de ses dragons était
née.


Nota : la suite des aventures du prince dans le prochain chapitre