20/01/04 (B230) LES AVENTURES DU PRINCE IBRAHIM OGADE GABAYO : 3ème et dernier épisode LA MALEDICTION.

La table d’or du royaume des pountiens était la seule autorité
à la cour qui avait le pouvoir de destituer le roi et de désigner
son successeur. Son contrôle était prépondérant
pour permettre au Prince Ibrahim Gabayo de réaliser son ambition.

Autour de la grande table
recouverte uniquement d’or, une trentaine de seigneurs, liés au Roi
Gouloud Atilah par un serment à la fois de fidélité réciproque
et de promesses irrévocables de protection.

Le Prince Ibrahim devait
donc éliminer ses principaux rivaux : les Ducs issariens pour s’emparer
absolument de leurs statuettes.

Récupérer
la statuette du Duc Adaye.

Le Duc Adaye, grand héros de la guerre contre les fantassins kromanions,
grand seigneur, faisait partie de la noblesse Adgo du sud. Son château
fort était construit sur les remparts de la ville Ali-sebia. Il était
reçu à la cour de l’Empereur Zion-Ba, et il possédait
des terres immenses terres et une Grande armée.

Le prince Ibrahim ne pouvait
se permettre ni de le défier ni de l’affronter directement. Il utilisa
donc la malice. Il envoya ses dragons déguisés en guerriers
Adgos du sud pour attaquer un fort kromanion. Les fantassins kromanions n’ayant
pas compris le subterfuge, se ruèrent aux trousses du Duc Adaye qui
n’eût point d’autre choix que de demander de l’aide au Prince Ibrahim
Ogadé Gabayo. Ce dernier accepta bien sur, à condition de recevoir
en échange la statuette qu’il possédait et qui l’avait protégé
dans sa fuite.

Récupérer
la statuette du Duc Dji-Elabé

Le Duc Dji-Elabé, de la puissante famille des Furlabos, avaient été
envoyé par-delà les mers, pour faire ses études chez
les kromanions. Il en était revenu avec des idées révolutionnaires
pour l’époque. Grâce à son charisme et à son charme
naturels, il pouvait se porter candidat pour devenir le Chef de la Table d’or.

Mais la noblesse d’épée,
constituée essentiellement par les Mamuss voulait garder tout ses privilèges,
sans aucun partage. Les Seigneurs pouvaient piller sans limite, toutes les
richesses du Royaume pountien et ils se partageaient entre eux, les fruits
de leur descentes régulières.

A la surprise générale
le duc Noubdon, Seigneur des Adgos du nord, plus connu à la Cour sous
le sobriquet d’Etalon d’or fut nommé chef de la Table d’Or. Les Mamuss
avaient coutume de dire qu’il serait prêt à trahir son propre
père pour un kilo d’Or.

Le duc Dji-Elabé
compris très vite que les membres de la Table d’Or étaient hostiles
à ses prétentions et il entra en rebéllion.

Le prince Ibrahim Ogadé
gabayo avec l’aide de la noblesse d’épée et du Duc Noubdon réussirent
à mater les rebelles dirigés par le Duc Dji-Elabé et
quelques comtes et barons.

Le châtiment infligé
aux rebelles fut particulièrement sévère : comtes et
barons furent bannis du royaume ; leurs terres et leurs châteaux furent
distribués aux vainqueurs.

Le Duc Dji-Elabé
qui avait perdu ses troupes, fut localisé par les dragons. Une taupe
versa du venin mortel de serpents dans son thé puis elle déroba
sa statuette

Le Duc Dji-Elabé,
empoisonné, mourut quelques jours plus tard.


C’est à cette époque que l’Empereur Ali-Sela déclara
la guerre au Calife Hissé Aferwor d’Axoum. Le Calife Al Addalli déclara
lui aussi la guerre au Calife sabéen du nord.

Le Prince Ibrahim Ogadé
Gabayo réussit à convaincre le Roi Gouloud de leur fournir des
cavaliers et des chameaux pour mener leurs guerres. En retour les deux Califes
s’engageaint à ne plus soutenir les Sultans afanians .

Le Prince Ibrahim était
de plus en plus obsédé par la conquête du pouvoir. Cela
prit rapidement des proportions pathologiques qui le rendirent imprévisible,
brutal et sadique.

Fort de son nouveau succès
le Prince lança ses Dragons sur la Cité d’Arhibo du Sultan Nadji.
Le choc fut effroyable et le massacre fut horrible. Nombreux habitants perdirent
la vie dans cette attaque. On ne comptait plus les morts : hommes, femmes
vieillards et enfants. Face à ce désastre et à cette
hécatombe, le Sultan Nadji s’inclina et fit allégeance au Prince,
qui accepta de le prendre sous sa protection, en échange …. de
sa statuette.

L’armée du Sultan
Kadim avait pris ses quartiers dans la forêt du Mont Dal. Des sentinelles
moustachues du Prince réussirent à localiser le campement. En
dépit de pertes sévères, le Sultan réussit à
s’enfuir et il trouva refuge chez l’Empereur Ali-Sela.

Comme son nom l’indique,
le Sultan Kadim était un riche commerçant. En vertu de la coutume
afanian qui l’y autorisait, il réussit à kidnapper la femme
du Sultan Abdali. Pour le prix de quelques chameaux chargés de sel,
il acheta le titre de Sultan.

Mais, pendant son séjour
chez l’Empereur Ali-Sela, un prince Mangu oromien sanguinaire descendant de
Kouch le deuxième fils de Noé, dont la descendante fut réduite
à l’esclavage par l’un des ancêtres de l’Empereur, réussit
par la ruse à capturer l’Empereur. Et il lui coupa
la tête. Aussitôt fait, il livra le sultan Kadim au prince Ibrahim
Ogadé Gabayo en échange de quelques amarions.

Le sultan emprisonné
refusa de faire allégeance au Prince. Non seulement, il perdit sa
Statuette mais il fut mis au cachots.

Le dernier Sultan Kafni
avait gardé ses positions sur son bastion sur le mont Moussé.
L’affrontement avec les armées du prince furent meurtrières,
les vaillants guerriers du Sultan résistèrent héroïquement
pendant plusieurs jours, sans aucun soutien. Finalement le Sultan Kafni négociât
sa statuette avec le prince Ibrahim Ogadé Gabayo, moyennant le droit
à l’exil pour lui et pour son armée, ainsi que la promesse de
l’arrêt des spoliations contre son peuple.

A son retour d’exil, l’accord
fut signé. Le prince Ibrahim Ogadé Gabayo convoqua aussitôt
la Table d’Or qui destitua le Roi Gouloud Atilah. Il se proclama comme seul
successeur désigné du Roi .

Le premier Consul du Roi,
le duc Cedi Seigneur des Sadmus, qui se croyait encore favori, fut congédié
par le Prince qui aurait pris soin de le délester de sa statuette.
Il aurait déclaré en le dépouillant ainsi, n’avoir nul
besoin d’un citron pressé .

Le Duc Noubdon fut aussi
contraint de remettre sa statuette, mais il implora le pardon du Prince allant
même jusqu’à s’humilier pour éviter d’être congédié.

Le jour du couronnement,
tous les habitants du royaume pountien furent conviés d’assister à la cérémonie. Sur le Trône du Palais, le Prince
prit place, arborant les armoiries du Roi des Rois du Pount.

A l’annonce de l’arrivée
du Baron Saani, le ciel s’assombrit brusquement et la foudre frappa le Palais.

Les 12 statuettes se mirent
à scintiller au dessus du nouveau Roi Irahim Ogadé Gabayo, la
terre se mit a trembler, le Mont Moussé se mit à gronder, des
laves en fusion descendirent le long de ses flancs, l’eau se mit a jaillir
de la terre.

Le Roi Ibrahim Ogadé
Gabayo fut transformé en Grand vizir, les colombes en vautours, les
chameaux royales en yennes, la terre s’effondra, engloutissant le Palais royal
et tous ses hotes.

Les pountiens se mirent
a genoux, car une malédiction venait de s’abattre sur tout le royaume.

Ainsi disparût le
Prince et le Royaume du Pount.


Nota : l’explication probable de cette catastrophe est souvent attribuée
au fait que le Prince se serait révélé incapable de maîtrise
la puissance des 12 statuettes réunies. D’autres pensent qu’il n’était
pas de sang princier et donc qu’il ne pouvait pas les réunir.
D’autres affirment que Zion-Ba avait payé le sorcier Hybu et qu’il
commandait les statuettes. Les religieux pensent qu’Allah avait puni le Prince
pour son orgueil démesuré et pour ses crimes.

Conseil au touriste
Les explorateurs, quand à eux, sont formels. Le royaume disparu ne
peut-être localisé qu’au Goubet et que c’est le Monstre qui garde
désormais les 12 statuettes.

Si vous avez la chance
un jour de visiter ce charmant pays, les guides locaux ne se feront pas prier
pour vous faire visiter le palais Haramous ou vit le grand Vizir, descendant
direct du Prince Ibrahim Ogadé Gabayo.

La noblesse d’épée, noblesse oblige, circule dans des 4?4 climatisés
qui ont remplacé les chameaux.

Les chalets du Mont Arta,
le lac assal où l’eau s’était mis à jaillir, l’anse du
goubet et l’île du diable, la forêt du Day et le Mont Moussa Ali où
les Sultans s’affrontèrent dans de terribles combats. La ville de tadjoura
a gardé tout son charme, celui d’un grand Sultanat.

Si, par le plus pur des
hasards, vous entrevoyez le célèbre bateau Calypso sur la zone,
vous seriez en droit de vous demander si son équipage est à
la recherche du Mégalodon ou de l’ancien Palais royal et des fameuses
12 statuettes d’or.